Chapitre 6 : Juste un simple geste ?

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   — Le baiser, Jimin ! Notre baiser !

   — P... pardon ?!

Je recule d'un pas, ahuri. Que... à quel moment est-ce qu'on... ?

   — Ne me dit pas que tu as oublié !

Je fronce les sourcils en enfouissant nerveusement mes doigts dans mes cheveux. Les yeux perdus dans le vide, je tente d'éclaircir une partie ombragée de mes souvenirs.
Logiquement, ça devait être hier soir donc je n'ai qu'à remonter un peu en arrière...

   — Jimin !

   — Ferme la ! J'essaye de refaire la chronologie des événements !

Je l'entends soupirer rieusement, sans joie, en faisant quelques pas de frustration.

   — J'y crois pas...

Je suis arrivé à la soirée, Jungkook m'a traîné dans son salon, il m'a raconté des connerie sur la lutinerie, je suis parti, j'ai descendu une flûte de Champagne puis en ai pris une autre, j'ai marché un peu, je me suis retrouvé dans un couloir bizarre, Jungkook est arrivé et il m'a poursuivit parce que j'avais sa couronne, on est retourné dans son salon et... attendez... il y a un truc qui cloche là. Pourquoi est-ce que j'avais sa couronne au juste ?!

"Tu peux être tout ce que tu veux, Jimin."

Cette phrase apparaît dans mon esprit tel un flash lumineux bien trop aveuglant pour que je puisse repérer quoique ce soit de plus.
Je me souviens avoir répondu quelque chose du style "je veux être roi" et après...

"D'accord mais juste pour..."

   — Le temps d'un baiser, je murmure automatiquement.

Mes yeux s'arrondissent d'horreur au même instant où les images, sensations et sons qui ont accompagné ces mots me reviennent en mémoire. La flûte de Champagne qui m'échappe des mains, ce mouvement étouffant qu'il répétait sur mes lèvres, sa façon de s'accrocher à elles comme si sa vie en dépendait, son obsession pour m'enfoncer encore et toujours plus dans le mur en même temps que sa langue se faufilait pour taquiner la mienne... tout. J'ai l'impression de tout revivre.

   — C'est bon ? T'as fini de jouer les...

Je le saisis vivement par le col et le plaque contre une porte menant à un couloir quelconque.

   — Espèce d'enfoiré, comment as-tu pu me faire une chose pareille ?!

   — Et toi comment peux-tu oublier une chose pareille ? Tes capacités cérébrales sont-elles aussi limités ?

   — L'amnésie post-traumatique, tu connais ?! Ce que tu m'as fais subir était si choquant que mon cerveau a choisi de le supprimer pour mon bien !

   — C'est qu'il sait à quel point tu es faible ! Figure toi que le mien m'as fait réfléchir à cette merde toute la nuit !

   — Eh bien ? Veux-tu une médaille pour avoir l'habitude de ce genre de cochonnerie ?!

   — C... "Cochonnerie" ? T'y vas un peu fort là, non ? C'est pas toi qui disait avoir pour coutume de le faire "avec des hommes ou des femmes, peu importe tant que c'est bon" ?

Mes joues s'enflamment violemment en repensant à toutes les absurdités que j'ai débité sous l'effet d'un quiproquo ridicule.

   — Ce... C'était parce que je pensais que tu parlais de cocktails, enfoiré !

   — Je suis sûr que ton inconscient savait très bien qu'il ne s'agissait pas de cocktail et donc que tu as prononcé ça en connaissance de cause !

LutinerieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant