Chapitre 40

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- Comment ça ? Vous en êtes sûr ?

- Qu'est ce qui vous a fait changer d'avis ?

- Le témoignage de la mère d'Arthur m'a été très utile. Apparemment le père de Willy aurait été arrêté pour violence sur mineur. Il aurait menacé sa femme de la tuer s'il elle se mettait à travers son chemin.

- Oh mon dieu, c'est horrible ! s'écria Mike.

- Vous n'étiez pas au courant ?

- Evidemment que non. Willy ne m'a jamais parlé de la relation qu'il a avec sa famille. C'est sûrement pour ça qu'il a dû quitter la ville. Et aussi pour ça qu'il mettait toujours des vêtements larges, même en été. Le pauvre, il a dû vivre une enfance bien compliquée.

- Pourquoi ne pas me le dire ? reprit-il. Il savait qu'il aurait pu.

- Sans doute pour ne pas vous inquiéter.

- Pourquoi vous l'accusez, dans ce cas ? Vous devriez avoir pitié de lui et le protéger de son père.

- Tout simplement parce que ça ne s'arrête pas là. Quand Willy a quitté la ville, sa mère s'est réfugiée dans l'alcool. Son manque d'affection lui a fait suivre la trace de son père. Ses proffesseurs m'ont dit qu'il était tellement violent avec ses camarades qu'il a été exclu de trois écoles en deux ans. Il a essayé d'arrêter mais il semblerait qu'il n'ait pas réussi à maintenir ses pulsions...

- Vous avez des preuves contre lui ? répliqua Mike, qui pour une fois depuis son arrivée au commissariat, avait décidé de protéger Willy.

- Justement, nous avons besoin de votre témoignage pour le prouver. Vous êtes le mieux placé pour nous renseigner. Vous êtes celui qui le connaissait le mieux.

- Rien ne m'oblige à vous aider, monsieur. De toute façon, je vous ai déjà dit tout ce que je sais.

Son intonation devenait hésitante. Ses émotions l'avaient trahis. Face à un professionnel, il était impossible d'essayer de mentir. Il ne fallut qu'une seconde au Shérif pour se rendre compte que Mike ne disait pas toute la vérité.

- Si je comprends bien, reprit le Shérif d'une voix plus grave et les deux mains posées sur la table. Vous préférez défendre un traître qui a tué vos amis, plutôt que de protéger votre entourage d'un vrai danger. Je comprend que ce soit compliqué pour vous, mais Willy n'est pas celui que vous croyez. Il est cruel, violent, dangereux. Et surtout, il est responsable de la mort de trois de vos amis. Et c'est mon métier de punir ses crimes.

- Il lui arrivera quoi si vous le trouvez ?

- Heureusement pour lui, il est mineur. La peine de mort est interdite à son âge. Il ira sûrement en prison. C'est le minimum pour ce qu'il a fait.

- On attend toujours des informations qui pourraient nous aider, insista l'assistant, qui patientait à côté. Si vous en avez, vous devez absolument nous les dire.

Le moment que Mike redoutait le plus était arrivé. Il savait que son témoignage pouvait détruire la vie de Willy jusqu'à sa mort. Il savait de quoi il était accusé, les crimes qu'il avait commis. Et pourtant, une partie de lui refusait toujours de l'accepter. Il ésperait encore se réveiller d'un horrible cauchemar et reprendre le cours de sa vie tel qu'il l'avait laissé. Les souvenirs de son enfance lui revenaient. Il revoyait Willy jouer avec ses petites voitures dans la cour de l'école. Comment une personne si adorable pouvait finir ainsi ? Comment peut-on être si mal dans sa peau, à tel point qu'on ait envie d'ôter la vie d'innocents. C'était les questions que Mike ne cessait de se poser.

- On attend toujours, reprit l'assistant. Les minutes qu'on perd avec vous sont des minutes précieuses pour retrouver Willy. Si ça se trouve, à cette heure-ci, il est peut-être déjà dans un avion pour se rendre à l'autre bout du monde.

- Willy déteste les avions. La seule fois qu'il l'a prit, il y avait tellement de turbulances qu'il s'est juré de ne plus y remettre les pieds.

- C'est une bonne nouvelle. Mais nous avons quand même besoin de votre aide.

- Je ne vous aiderai pas monsieur. J'en suis navré.

- Putain mais c'est quoi votre problème ! s'écria le Shérif. Vous savez que protéger un coupable peut être très dangereux.

- Je sais. C'est pour ça que je ne vous aide pas. Je pense que Willy est innocent.

Le shérif se retourna vers son assistant, les joues rouges écarlates, manifestant sa colère.

- Vous vous foutez de ma gueule, n'est-ce pas ?

- Je suis très sérieux. Je pense que Willy est innocent.

- Vous ne disiez pas ça il y a tout juste une heure, intervint l'assistant. Vous étiez prêt à l'envoyer crever un prison.

- J'ai changé d'avis.

- Pour quelle raison ?

- Un détail m'avait echappé. Un détail très important que vous ne saviez pas.

- De quoi parlez-vous ?

- Willy a passé ses cinq dernières années avec un psy. Il me disait toujours qu'il faisait des progrès et qu'il allait beaucoup mieux.

- Et vous, vous le croyiez ?

- Evidemment ! Willy n'était pas du genre à mentir.

- Mais il était du genre à tuer ses meilleurs amis apparemment. Vous savez, j'ai travaillé toute ma vie dans la police et j'ai appris beaucoup de choses. Une de ces choses est qu'il ne faut jamais faire confiance aux proches d'un meurtrier. Ils font tout pour protéger celui ou celle qu'ils aiment. Mais moi, mon rôle c'est de faire régner la loi. Donc je ne vais pas commettre l'erreur de vous écouter.

- C'est la vérité ! riposta Mike. Je ne vous ment pas.

- J'en ai assez entendu, marmonner le Shérif. Si vous ne voulez pas m'aider, c'est votre choix.

Il sortit son téléphone et composa un numéro.

- Bonjour c'est le Shérif, on s'est vu tout à l'heure.

- Bonjour Shérif, vous m'appelez pour prendre des nouvelles de Jen ?

- Oui tout à fait. Comment va-elle ?

- Beaucoup mieux. Elle commence tout juste à reprendre ses esprits.

- Parfait. Je me demandais si je pouvais passer la voir rapidement.

- Il vaudrait mieux qu'elle se repose.

- Ça ne sera pas long. J'ai quelques questions à lui poser sur Willy adams. C'est très important.

- Bon d'accord, elle devrait aller mieux d'ici une vingtaine de minute.

- Parfait, j'y serai.

- Vous faîtes une grosse erreur, répliqua Mike.

- Vous choisissez le mauvais camp, monsieur Robins. Quand tout sera fini, vous viendrez vous excuser pour votre attitude, vous verrez. J'irai parler à Hazel aussi, elle ne s'est pas beaucoup exprimée depuis notre arrivée. 


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Salut tout le monde ! j'espère que le chapitre vous aura plu ! Comme d'habitude n'oubliez pas de voter et de commenter. On se retrouve la semaine prochaine pour un prochain chapitre

Un coupable parmi nous (en autoédition sur Amazon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant