Chapitre 5

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Marion:

Voilà 4 jours, que j'ai été choisie. 4 jours qu'ils ont appelés mon nom. 4 jours qu'ils ont appelés celui de Nolan. 4 jours pendant lesquels nous avons cherché une solution au fait que nous devrons nous combattre. 4 jours que nous nous faisons un sang d'encre pour Maude. Car nous ne la reverrons plus, c'est presque sure. Jamais personne n'est revenu des WereWolf. Et, à mon grand désespoir, je n'ais jamais cherché à savoir pourquoi.

Hier, pendant mon interview, la question que j'ai posé à était la suivante:
"Pouvez vous veiller à ce que Maude, ma soeur survive." Ce n'était pas une question, mais un ordre, une condition..
Le présentateur -Edd je crois- m'a répondu:
"Oui, bien sur. Jamais à Biren nous n'avons souhaité la mort d'un enfant innocent."

Je me suis retenue in extremis de lui rappeler que, pendant les WereWolf, ils en forçaient 14 à se battre, à s'allier, et à se trahir, de peur que ça retombe sur Nolan ou Maude.

Je ressasse tout ces événements, sur mon lit. Il est 5 heure du matin. Pourquoi je suis réveillée à 5 heure du matin ?
Parce que ça ferra bientôt 4 nuits que je ne dors plus. La nuit, je me réveille en sursaut et scrute le mur blanc, en face de mon lit en cherchant désespérément Maude du regard. Mais je ne l'a voit pas, car elle n'est pas là. Elle est dans un orphelinat avec des centaines d'enfants sans liberté. Emprisonnée par ma faute.

Nolan essaye de me soutenir comme il le peut. Mais c'est inutile. Rien n'arrive plus à me faire sourire. Plus j'avance dans mes pensées, plus le temps lui aussi progresse.

7 heure mois le quart. Bientôt je pourrais me lever et aller au réfectoire. J'entends encore la voix de Maude, me criant un "Marion" emplie de peur à cause de ses cauchemars. La nuit, c'est elle qui me tient éveillée. C'est le souvenir de son petit visage rond, parfait, entouré de ses beaux cheveux, que, je ne reverrais peut-être plus jamais.

Allez, je vais me lever. Il le faut. Il faut que je m'entraîne au combat avec les moniteurs. Voici un des seuls avantages à participer au WereWolf, nous avons des moniteurs qui nous coachent pendant deux semaines.

Je frappe trois fois au mur de la chambre d'à côté, celle de Nolan. C'est le code dont nous avions convenu, pour nous reveiller le matin, à notre arrivée.
Il me répond par un coup sec, qui signifie "OK, j'arrive". Il y a une semaine, il m'aurait hurlé de le laisser tranquille, et qu'il valait mieux pour moi que je m'enfuis en courant.

Mais les choses ont bien changés, depuis une semaine.

J'enfile un pantalon noir, simple et un crop top de la même couleur. Le noir est ma couleur préférée, et de loin. Il représente pour moi la vie, car elle se solde par la mort. Et la couleur de la mort est le noir.

En bas, à notre table habituelle m'attends Nolan, souriant, comme à son habitude. Seulement, son sourire n'est pas sincère. Il n'exprime que son envie de cacher sa douleur, de la masquer derrière une façade joyeuse alors qu'en réalité, il n'a qu une envie, celle de tout casser, de s'effondrer en pleure, et surtout de sortir de ce cauchemar bien trop réaliste. Pour moi, c'est pareil. Pourquoi, sur les milliers d'enfants de Biren à t-il fallu que l'on soit choisi tout les deux ? Ils disent tous que le choix se fait au hasard, mais depuis 4 jours, je n'en suis plus si sûre.

Je commence à engloutir ma tartine, de la confiture débordant sur ma joue, quand vient s'assoir sur la chaise d'à côté, un garcon, qui, je crois, s'appelle Danieley.
-Salut. Je peux m'asseoire là ?
-Non.
repondis je, sans une once d'hésitation. Nolan me fit les gros yeux avant de lui dire:
-Elle rigole, t'inquiète. Assieds toi si tu veux.
-Non. Je ne rigolais pas et je ne rigole pas. Dégage.
Je lui dis cette phrase sur un ton posé, mais qui reste menaçant et ca, il l'a bien compris.
-Mais, Marion, s'il te plaît.
Me dit Nolan d'un air suppliant.
Je file une baffe à Danieley - une de celles qui laisse une marque écarlate sur la joue pendant plusieurs jours - et lui demande:
-C'est bon ? Le message est passé ?

Danieley fait alors quel que chose qu'il regrettera toute sa vie, il me dit:
-C'est bon, calme toi la folle. On a compris t'es une de ces meufs pourris gâtés qui savent pas partager. Et de toute façon, c'était quoi ce message pendant l'interview ? "Prenez soin de Maude s'il vous plaît." C'est qui Maude ? Et puis pourquoi tu demande ça en plus ? T'as une mère pour s en occuper de ta Maude. Tu te crois plus forte que les autres, mais je parle que tu ne sais rien faire d'autre que t'affalais dans un canapé.

Je me lève alors, sous le regard suppliant de Nolan. Il venait de se moquer de moi, de ma famille, de ma Maude. Je lui demande alors:

-Combien de fois as tu eu à te battre ? Combien de fois à tu réussi à t'échapper d'un orphelinat ? Combien de fois as tu eu as protéger celle que tu considère comme ta sœur contre des imbéciles qui voulaient te la voler pour l'enfermer dans une de ces prisons dorés qu'ils osent appeler orphelinat ? Pour après être obligé de leurs demander de l'y enfermer, de peur qu'elle soit en danger à l'exterrieur. Tu parle de moi comme si tu me connaissais, comme si tu connaissais ma vie, ma mère, Maude. Mais tu ne connais rien.

Et je lui colle un coup de pied bien placé. Moi, avoir un caractère de chien ? Oui, et je l'assume. Si l'on m'attaque, je me défends. Et malheureusement pour l'attaquants, je sais me défendre.
-Ça te suffit ?!
Je jette un coup d'oeuil à Nolan, qui me jette en retour un regard noir, ayant l'air de dire: "Toi, tu t'es gouré bien comme il faut".
Nous finnissons notre repas dans un silence de plomb.

WereWolf (Fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant