Perdre la raison.

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Prompt : Appelé hors des ténèbres.

***

Dans une guerre, on perdait des gens. Deku faisait tout ce qui était en son pouvoir pour en sauver le plus possible avec l'aide d'autres supers héros. Certains étaient blessés, d'autres y laissaient la vie, mais on n'avait pas le temps de souffrir, de les pleurer, il fallait continuer de se battre, ne rien lâcher. On chialerait plus tard, on aurait mal après. C'était comme ça que ça fonctionnait, même pour Deku, qui était pourtant l'un des plus sensibles. Voir des gens être blessé ou pire, agrandissait sa colère, une colère qu'il pouvait tenter de maîtriser et de l'utiliser avec ses pouvoirs, pour devenir encore plus fort, pour gagner le combat.

Et puis Bakugo avait été touché.

Sous les yeux de Deku.

Il avait vu le garçon tomber à genoux, planter son poing dans le sol pour essayer de se remettre debout, de tenir bon, de ne pas montrer ses faiblesses quand bien même il était blessé.

Deku écarquilla les yeux, voulu se jeter sur Bakugo, perdant pied.

— Ne viens pas Deku, ordonna Bakugo.

Le blond peinait, il se mit à cracher du sang, mais il réussit à se relever, pencher en avant, il avait sa main sur sa blessure, mais il tenait bon.

Deku, lui, ne voyait plus rien que Bakugo blessé, il était en train de perdre l'esprit. Il pouvait bien se dire « on verra plus tard, concentre-toi sur le combat pour l'instant », c'était comme si un vide se creusait en lui et qu'il avait un voile noir devant ses yeux. Il avait du mal à respirer, tellement il avait peur, tellement il se sentait mal.

Quand Bakugo reçut un nouveau coup qui le fit voler plus loin et qu'il se retrouva assommé (assommé ou mort ?), Deku plongea dans un lac d'eau glacée de peur et de douleur et perdit la raison.

Impossible de le raisonner. Impossible de l'arrêter.

Deku pétait les plombs, et il fonça droit vers l'ennemi. La colère et la douleur étaient son moteur, il n'était plus lucide du tout, il ne pensait qu'à une chose : Kacchan allongé et blessé (mais pas mort, s'il vous plait faites qu'il soit vivant). Il allait massacrer celui qui avait mis Bakugo dans cet état. Parce qu'il ne pouvait le supporter, ça faisait trop mal.

Pas Kacchan.

Pas Kacchan.

Pas Kacchan.

Il entendait vaguement qu'on l'appelait. Deku calme toi. Deku, Deku, Deku. Mais c'était trop tard. Deku avait perdu la raison, il avait la rage, il souffrait trop. Il s'attaqua au vilain sans réfléchir, prêt à faire mal, prêt à se venger. Ça ne ferait pas revenir Bakugo (mais Kacchan était vivant, il devait être vivant), seulement Deku ne contrôlait plus rien.

Deku essayait toujours de sauver tout le monde et quand quelqu'un était touché, cela le blessait. Mais là il s'agissait de Kacchan. C'était le pire scénario possible. Se faire arracher un membre aurait été moins douloureux.

Mais alors qu'il était prêt à tuer, parce qu'il ne gérait plus rien, la voix de Kacchan l'appela :

— Deku.

Le susnommé tourna son visage vers le blond. Celui-ci le regardait fixement. Ce fut comme si Deku était appelé hors des ténèbres. Bakugo était vivant. Son Kacchan. La douleur et la colère refluèrent. Il se calma, il reprit pied. Ses idées étaient bien plus claires et il arrivait mieux à voir ce qu'il se passait autour de lui. Les gens qui avaient essayé de l'arrêter, le méchant qu'il avait mis dans un sale état à cause de sa rage.

Ce n'était pas le moment.

La guerre n'était pas terminée.

Mais Deku courut jusqu'à Bakugo (son Kacchan qui était bien vivant) et se jeta dans ses bras. Bakugo aurait pu le secouer, l'insulter, s'énerver contre lui. À la place il le serra contre lui :

— Tout va bien le nerd. Tout va bien.

Deku dont le regard était redevenu innocent sentit les larmes lui monter aux yeux. Bakugo attrapa son menton et embrassa doucement ses lèvres.

— Tu vois, je suis vivant, alors maintenant, on continue.

L'adolescent aux cheveux verts hocha la tête. Ils se séparèrent, et l'un à côté de l'autre, ils se tinrent prêts contre les ennemis.

Fin.

L'autatrice : comment recharger ses piles en plein combat. 

Trente baisers BakuDekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant