L'Alter d'amour.

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Prompt : Anciens mensonges

***

— Je suis amoureux de toi.

Izuku en avait les poils qui se dressaient sur les bras, le cœur qui faisait son meilleur salto, le cerveau qui s'embrouillait. Que Bakugo soit là, en face de lui et lui fasse sa déclaration, il ne pouvait s'empêcher de réagir. Même s'il savait que c'était faux. Que ce qui sortait de la bouche de son ami d'enfance n'était pas vrai, qu'il ne ressentait pas ce qu'il disait ressentir pour lui. Alors il faisait taire son cœur et retrouvait la tête froide :

— Non Kacchan tu ne l'es pas. C'est un Alter, c'est tout, les effets devraient disparaître d'ici quelques jours.

— Je suis sûr que les effets ne vont pas disparaître puisque je sais avec conviction que je t'aime.

Izuku aurait voulu le croire et l'accepter, il aurait voulu que tout ce que lui disait Bakugo depuis quelques jours soit réel. Mais le blond avait été malencontreusement touché par un Alter qui faisait tomber amoureux de la première personne qu'on voyait. Et il se trouvait qu'à ce moment-là Bakugo regardait Izuku et... voilà. Depuis le blond ne cessait de tenter de lui prouver qu'il l'aimait, par des mots, par des gestes, par des fleurs.

Izuku était amoureux de Bakugo pour de vrai lui, mais il ne pouvait pas profiter de la situation, il devait garder la tête froide, repousser celui qu'il aimait encore et encore, jusqu'à ce que les effets de l'Alter s'estompent.

C'était dur et douloureux. Refuser sans cesse des déclarations qui lui allaient droit au cœur, faire semblant de rien, répéter à Bakugo qu'il était sous l'emprise d'un Alter, et l'entendre dire « mais je t'aime, je le sais ».

Comme si c'était possible que Bakugo fasse sa déclaration de cette manière. Non, Izuku l'imaginait plus explosif. Il ne lui tendrait pas un bouquet de fleurs de manière galante, il lui balancerait les roses à la figure en gueulant « je t'aime, tu vas faire quoi maintenant ? », un truc du genre.

Et c'est parce que ça ressemblait si peu à son Kacchan d'être si doucereux, si mielleux, qu'Izuku tenait le coup et finissait par arriver à se dire « c'est quelqu'un d'autre, ce n'est pas Kacchan ».

Mais ça restait usant.

Une fois il se réveilla avec un Bakugo qui le regardait dormir et c'était vraiment tout sauf romantique, carrément flippant. Son soi-disant amour ressemblait plus à de l'obsession pour un très bel objet.

— Tu es tellement mignon quand tu dors, je n'ai pas pu m'empêcher de venir te regarder.

Izuku détestait ça.

Il ne voulait pas d'un Kacchan qui vient le regarder dormir, il voulait dormir avec Kacchan. C'était différent.

Mineta ne comprenait pas Izuku :

— Tu l'aimes et il t'aime... Profites-en ! Moi si une fille avec de gros nibards me faisait sa déclaration, je ne dirais pas non.

Le regard noir que lui avait jeté Izuku avait suffi à le faire battre en retraite. C'était comme être transpercé par une arme en plein cœur. Izuku avait rarement ce genre de regard, mais quand il était en colère il ne faisait pas semblant, et avant que Mineta s'éloigne il lui cria :

— On ne profite pas des gens qui ne sont pas réellement consentants !

Bakugo avait usé toutes sortes de dragues et plus il insistait sur son amour, plus cela rendait triste Izuku, il avait hâte que son ami d'enfance retrouve ses esprits et qu'il lui gueule dessus sans raison apparente, juste parce que c'était son caractère. Il savait que dès que l'Alter n'agirait plus, Bakugo ne l'aimerait plus. Mais c'était toujours mieux qu'un amour factice non ?

Trente baisers BakuDekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant