Le bout du tunnel.

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Prompt : Lumière directrice

***

C'était comme voir le bout du tunnel, il suffisait de suivre la lumière, le sourire de Deku. Il était bourré d'innocence et d'un peu de naïveté. Il était plein de fanatisme quand il s'agissait d'All Might. Mais surtout il était lumineux jusque dans les yeux de Deku. C'était comme ça que Bakugo retrouvait son chemin des fois, il tournait la tête vers ce sale nerd et tout à coup les choses dans sa tête s'éclaircissaient. Ce sourire, c'était sa lumière directrice à lui.

Il n'y avait pas que ça.

— Kacchan, Kacchan, Kacchan.

Bakugo aurait presque pu sourire, à la place il râlait, il maugréait, il grondait, il grognait, il se plaignait. Mais quelque chose chez lui, une part de son enfance, se réveillait et lui indiquait la route à suivre.

C'était pour ça que ça l'énervait, le faux sourire de Deku, celui qu'il faisait pour rassurer tout le monde alors que dans sa tête les choses s'emmêlaient. Bakugo avait l'impression de voir sa lumière s'éteindre, s'étouffer, comme un feu sans combustible, elle peinait à rester allumé.

Bakugo le cherchait du regard, il l'attendait, mais Deku, ce crétin, n'y arrivait plus, il ne savait plus comment faire, il était en train de perdre face au désarroi, face à la peur, face au désespoir.

Bakugo n'aimait pas ça, il allait devoir agir lui-même, si Deku ne voulait plus le guider, il allait devoir guider Deku. On ne sortait pas d'un tunnel sans en voir la lumière.

Ce sourire, il allait le provoquer.

Bakugo n'était pas doué pour les grands discours, mais il pouvait faire des efforts. Quand ils avaient ramené Deku – et son sourire hésitant – de sa grande fuite, il s'était excusé, il s'était plié en deux, il avait été là. Il s'était remis en question, il avait évolué, et ce qui l'avait fait grandir c'était Deku-Izuku, personne d'autre.

Mais ce type, il n'avait pas récupéré sa lumière, pour le moment Bakugo avait ramené une enveloppe d'où l'innocence s'était enfuie. Izuku ne savait pas où était sa place, il tâtonnait, il avait besoin de repos, il ne le trouvait pas. Sans cesse il s'inquiétait, et s'il mettait en danger tout le monde ? Et s'il mettait en danger Kacchan ?

Bakugo entra dans sa chambre au milieu d'un cauchemar d'Izuku. Il lui caressa les cheveux et son ami d'enfance ouvrit les yeux :

— Kacchan ?

— Pousse-toi un peu, ronchonna le blond, fais-moi de la place.

Izuku n'était pas assez bien réveillé pour refuser ou comprendre ce qu'il se passait, il se colla contre le mur et Bakugo s'allongea à ses côtés, passa un bras sous son crâne pour le rapprocher de lui et les installer correctement.

— Tu fais quoi ? souffla Izuku.

— Je te sers d'attrape rêve.

Izuku écarquilla les yeux, surpris.

— Dors et pose pas de question, ordonna Bakugo. Tu as besoin de sommeil.

Izuku obéit, ferma les yeux et se rendormit, en entendant le son du cœur de Bakugo battre à ses oreilles.

Ils dormirent ainsi tous les deux pendant plusieurs jours et Izuku fut un peu plus reposé tout doucement. Ce n'était pas encore tout à fait ça, il était encore bourré de craintes, mais la nuit, il écoutait le cœur de Bakugo et il se sentait mieux. Presque mieux.

Bakugo faisait son maximum. Il regardait mal ceux qui s'approchaient d'Izuku, le premier qui lui ferait du mal il allait le payer cher, mais personne n'osa vraiment s'en prendre à Izuku. Le nerd commençait à reprendre des couleurs, un peu de poids, de l'assurance.

On y était presque.

Ses lèvres s'étiraient plus facilement, des mini sourires hésitants. Qui ne remontaient pas toujours aux yeux et qui manquaient de leur ancienne innocence. Même ses « Kacchan » paraissaient un peu timides aux oreilles de Bakugo.

Sauf le soir, dans l'intimité, quand Izuku posait son crâne contre son torse et écoutait son cœur :

— Il bat tellement fort Kacchan.

Et Bakugo rougissait, mais ça ne se voyait pas dans le noir, heureusement.

— Et alors le nerd, ça prouve que je suis en vie.

Izuku prit sa main et la posa sur son torse à lui.

— Et le mien ?

Il battait vite. Izuku releva un peu la tête pour regarder Bakugo dans les yeux.

— Tu en penses quoi ?

Bakugo lui donna un coup de front :

— J'en pense qu'il est l'heure de dormir.

Et il était sûr qu'Izuku pouvait entendre son cœur rugir dans sa poitrine quand il reposa son oreille contre son torse.

Bakugo l'entendit alors.

Le rire d'Izuku.

Un tout petit rire amusé, très bas, très doux, bien présent. Il attrapa le visage d'Izuku pour le relever à nouveau et le regarder dans les yeux. Son sourire innocent, son sourire lumineux, lui en mit plein les yeux. Tellement que Bakugo l'embrassa. Izuku répondit à son baiser. Izuku avait retrouvé son chemin, et Bakugo le sien en même temps.

Ils étaient tous les deux la lumière l'un de l'autre et se guidaient mutuellement vers le bout du tunnel.

Fin.

L'autatrice : dites-moi ce que vous en pensez. 

Trente baisers BakuDekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant