Enfermée dans mon bureau vide, mes pensées tournent en rond, me torturant encore et encore. Je suis perdue au milieu de la marée de sentiments qui remontent et tentent désespérément de me noyer.
Mes sentiments sont mitigés. Yuji semble bien apprécier Ryomen, et cela a l'air réciproque. Je sais que je devrais m'en réjouir, mais en fait ça me terrifie. Parce que la vérité est que Ryomen Sukuna ne sait que la moitié de ce qu'il devrait savoir. Et je ne sais ni comment le lui dire, ni comment il va réagir.
Je suis bien consciente qu'il me faudra éventuellement le lui avouer, mais je n'en ai pas le courage. Pourtant, j'ai intérêt à le faire moi-même, car si le rose apprend de nouveau une vérité pareille sans qu'elle ne vienne de moi, j'ai bien peur qu'il ne le prenne pas aussi bien que la dernière fois.
C'est un poids si lourd que de devoir porter une vérité si pesante de par le changement qu'elle créera dans l'existence des gens. Une vérité à faire basculer des vies.
J'avais voulu éradiquer ces quelques heures. Ou en tous cas leur souvenir. Écrasés dans une boite, dans le désir de les faire disparaître, car ils étaient en train de me détruire. Et maintenant, voilà qu'ils commencent à s'échapper de la boite oubliée, ces souvenirs. Ce n'est pas bon. Pas bon du tout. Je voulais oublier. Faire comme si ça n'était jamais arrivé.
Comment se fait-il que ce qu'il s'est passé huit ans auparavant ai encore le pouvoir de détruire ma vie ? Si seulement le temps pouvait effacer l'importance des choses.
- Tu es dans une merde noire Lilliana, je murmure. Mais au fond tu ne fais que payer pour tes conneries de gamine de dix-huit ans. T'as été très conne pour le coup.
Huit ans auparavant... ça avait été une belle merde cette soirée. Tout avait très bien commencé, une sortie en boîte entre cinq amies, chacune belle, maquillée, habillée, prête à danser jusqu'au début du jour. Une façon commune de fêter la fin du lycée.
On était un groupe très bon délire, cinq filles qui se complétaient assez bien. Pour l'occasion, on avait pris des entrées pour la boîte la plus en vogue du moment. La rousse du groupe, Zara, m'avait convaincue de porter une petite robe noire, courte et décolletée, à l'aspect velours, accompagnée de talons et de ma fine montre dorée. On s'était mises sur notre trente et un.
On a dansé et dansé et bu et dansé encore. Plusieurs hommes nous avaient payé des verres, et après deux heures ou trois, la jolie brunette, Olivia, s'était éclipsée avec un homme qu'elle connaissait bien. Bianca et son sex-friend habituel avaient fait de même. Puis, je m'étais un peu éloignée de mes deux amies restantes. Et cela a été la cause à tous mes problèmes.
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Je rentre soudainement dans un torse musclé et mon corps penche en arrière près à s'étaler au sol avant qu'un bras chaud ne me redresse pour que je finisse plaquée contre ce torse inconnu. Dans mes oreilles résonne alors une voix masculine, un souffle chaud courant sur les courbes de mon cou, mon épaule, mon buste.
- Doucement chérie, tu as failli t'étaler par terre. Cela aurait été dommage.
Mes yeux croisent donc une paire de prunelles bleues accompagnées d'une chevelure d'un intense brun. Je n'ai jamais vu cet homme, mais il ne fait aucun doute qu'il est beau. Il doit avoir passé la trentaine, pourtant il garde un charme 'beau gosse' à son apparence, plutôt qu'une beauté d'homme mature.
- Désolée, ce n'était pas intentionnel.
Mes mains se retirent rapidement de sa chemise bleu sombre, mais son bras manque de faire de même.
- C'est n'est rien. Tu as l'air très jeune, ça me surprend, c'est tout.
Je regarde autour de moi, confuse : plus de la moitié des occupants semblent avoir mon âge, je ne fais pas si tache que ça. Remarquant mon regard, l'inconnu rit.
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Parfait pour toi [Ryomen Sukuna x OC]
FanfictionCela fait deux ans que je l'ai rencontré par le biais de mon amie. Autant de temps qu'il me tourne autour, qu'il me dit que je lui plais, qu'il me demande de lui laisser une chance. ------------------------ Ryomen Sukuna est aussi surnommé Monsieur...