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Ce sont des bruits lointains qui me sortent de l'angoisse qui m'agrippe la gorge à la simple pensée des souvenirs qui me hantent. J'avais passé la meilleure nuit de ma vie, et le lendemain a été le pire de mon existence, huit ans auparavant. Je me lève de ma chaise en soupirant, ouvrant la porte de mon bureau pour rejoindre le salle photo, où un certain grabuge résonne. J'entre en coup de vent, un air contrarié sur le visage. Ma voix est forte quand je m'exclame.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

Aussitôt, les visages surpris et contrits se tournent vers ma personne, et le staff s'incline en signe de respect. C'est ma secrétaire Saori qui s'avance vers moi pour répondre, mais je la coupe, étonnée de la voir ici.

- Saori, pourquoi n'es-tu pas dans ton bureau ? Ce n'est pas dans la salle photo que tu travailles, il me semble.

La jeune femme affiche l'air d'un enfant réprimandé. Son ton est désolé lorsqu'elle s'exprime.

- Je suis désolée, madame Winter. J'ai entendu des éclats de voix et comme c'est inhabituel, j'ai voulu m'assurer que tout allait bien. J'ai voulu remplir un rôle qui n'est pas le mien et j'ai par conséquent abandonné le travail qui m'incombe à l'origine. Je vous prie de m'en excuser.

Je soupire, attendrie par la contenance désolée de ma secrétaire. Elle est parfaite, et veut des fois trop l'être, ce qui peut lui porter préjudice dans des cas comme celui-ci. Elle veut trop bien faire et est débordée, perdant de vue ses priorités. Cependant, il n'est pas juste de ma part de la punir alors qu'elle ne fait qu'un trop bon travail.

- Retirez cet air contrit de votre visage Saori, il ne vous sied pas. À l'avenir, je vous prie simplement de venir m'informer qu'une situation requiert ma présence. Je suis la personne ici la plus à même de m'occuper de n'importe quel problème du genre.

- Bien, madame Winter.

- Puisque vous êtes là, dites-moi donc ce qu'il s'est passé.

Le regard de la jeune femme se fait hésitant et elle donne un rapide coup d'oeil en direction du coin repos composé d'un canapé et de trois fauteuils disposés autour d'une table basse sur laquelle trône actuellement le verre d'eau qu'a demandé le grand Ryomen Sukuna. Je soupire en comprenant que cela doit avoir quelque chose à voir avec l'acteur. Évidement.

- Ce n'est vraiment trois fois rien, Madame Winter. Monsieur Sukuna a juste... trouvé le temps long et se demandait où vous étiez. Il a dû croire que vous ne viendrez pas.

- Saori... bien, nous en reparlerons plus tard. Retournez à vos taches.

La jeune femme n'a pas besoin d'en entendre plus : elle s'enfuit presque de la pièce, apparement soulagée de ne pas avoir à gérer tout cela. Je me retrousse les manches intérieurement et me dirige donc vers la source du problème actuel, en plus de tous ceux qui sont déjà les miens. Lorsque je m'assied dans le confortable fauteuil en face de celui de Ryomen, son regard froid me transperce. Les bras croisés sur son torse, il me jauge silencieusement avec sa supériorité muette habituelle.

- Pourquoi est-ce que tu as trouvé nécessaire de causer un tel scandale ? je questionne en soupirant.

Ses yeux restent froid comme la glace, et le ton sur lequel il me donne sa réponse est un poing dans l'estomac, comme si ma personne le dégoûtait.

- J'en avais envie. Je réclame ta personne et il faut une heure et un scandale pour que tu daigne venir. Je ne savais pas que ma présence était une telle contrainte pour toi.

- Cela n'a rien à voir, j'avais du travail à faire urgemment et je comptais passer plus tard.

Ses paupières se plissent, et il me lance un regard d'animal en colère, prêt à tuer sa proie.

Parfait pour toi [Ryomen Sukuna x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant