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Yuji a enfin arrêté de courir à travers mon bureau il y a de cela quinze minutes, et il est maintenant assis dans un des confortables fauteuils en cuir placés devant la baie vitrée. Il tient un cahier d'exercices d'anglais dans les mains, remplissant très sérieusement les cases blanches sans me demander mon aide.

Je le regarde en rêvassant. J'ai toujours 'caché' l'existence de Yuji à mes amis, autant pour son propre bien que pour ma conscience. J'ai trop peur que mes amis me jugent pour avoir eu un enfant aussi jeune. Je n'ai que vingt-six ans après tout, et Yuji en a sept. Le calcul est vite fait.

Si on rajoute le fait qu'ils ne connaissent pas le vrai père ( et que je ne pourrais jamais le leur avouer ) et que je n'ai eu aucune relation amoureuse sérieuse en huit ans, je ne veux pas imaginer l'expression de jugement et de dégoût sur leur visage si j'en venais à le leur annoncer. Et je refuse que mon fils grandisse en pensant qu'il est une erreur juste parce qu'on le regarde de travers.

Certes, je rabaisse tout le temps Satoru (avec son égo ça ne lui fait pas de mal) et je lance tout le temps des piques à Toji, que je me reprends d'ailleurs en pleine face, et je me moque gentiment de Shoko et nargue Mei Mei par rapport à son addiction à l'argent, je châtie Kento pour son sérieux et j'embête Ryomen avec le sujet sextape, mais je ne pourrai jamais supporter de les perdre. Je me sens trop bien avec eux et ils sont une trop grande partie de ma vie. Ils ont prit une place si importante dans mon cœur que si ils partaient, ils emporteraient ces morceaux avec eux et je ne survivrai pas à ça.

Cela peut paraître égoïste d'un certain point de vue, mais je ne peux pas les perdre. Je refuse. Même si je dois leur mentir sur l'existence de mon fils.

Perdue dans mes pensées, j'entends à peine Saori toquer à ma porte. Je lui dis d'entrer, levant mes yeux vers elle, avant de me figer sous le choc.

- Madame Winter, vous avez un visiteur. J'ai essayé de lui dire que vous n'étiez pas disponible mais il a menacé de faire un scandale dans l'accueil, grimace la jeune femme avant de s'effacer pour laisser apparaître une silhouette que je ne connais que trop bien.

- Ryomen, q-qu'est-ce que tu fais là ?

Je me lève avec précipitation dans le but de le garder hors de mon bureau, mais c'est trop tard. Il est déjà à l'intérieur, la porte bien fermée derrière lui, les bras croisés sur son torse musclé. Ses sourcils sont froncés dans une expression de déplaisir. Il me fixe, et pour une fois c'est tant mieux.

Ne voulant pas qu'il tourne son regard pour découvrir Yuji, j'essaye alors de monopoliser son attention.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'as aucun droit de d'ébouler dans mon bureau comme ça !

Un haussement de sourcil.

- Ah bon ? Je t'avais pourtant prévenue hier non ?

- Je- tu...

- Je t'ai dis que je viendrai en personne si je n'avais pas de nouvelles de ta part. Je ne fais que tenir parole princesse, dit-il d'un ton doucement moqueur.

- Maman, c'est qui ?

Je suis figée. Sous mes yeux, Ryomen tourne son visage vers la petite voix qui venait du fauteuil, et ses yeux s'écarquillent, les sourcils hauts sur son front et la bouche entrouverte. Mon cœur bat si vite et je sens ma tête commencer à tourner. Mes mains tremblent sous le coup de l'adrénaline soudaine et je n'arrive plus à respirer normalement. Je fais mine de me placer devant Yuji, comme pour le protéger du regard de mon ami, et ce dernier sort de sa transe.

- C'est ton... ?

Les mots n'arrivent pas à sortir de ma bouche.

- Tu n'as jamais dis que tu avais un fils.

Parfait pour toi [Ryomen Sukuna x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant