6. Un air de déjà-vu

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Point de vue de Maïa :

Le froid. Quand j'entre dans cet endroit. C'est la seule chose que je m'autorise à ressentir. Ça commence par le froid que dégagent les gens ici puis c'est le froid qui torture ma peau à chaque pas que je fais et enfin vient le tour de celui qui entre dans mes poumons à chacune de mes respirations. C'est tout ce que je peux accepter pour l'instant, je ne peux pas me permettre d'espérer quoi que ce soit d'autres. Pas quand ces projecteurs sont braqués sur moi, pas quand il me regarde ...

Ensuite ses mots prennent possession de moi.

"Respire, concentre-toi sur l'objectif et quand tu te sens prête confronte ton ennemi"

Mon esprit se vidait, je n'entendais ni les cris ni la musique, rien que la voix de mon père.

J'aurai aimé faire différemment, j'aurais vraiment aimé ne pas avoir à entrer dans la tête de ces gens pour pouvoir gagner mais sans ça mes chances étaient réduites et il était hors de question que je me permette d'avoir une faille, pas dans un lieu comme celui-ci. Alors j'acceptais leurs douleurs, leurs cicatrices, j'encaissais leur malheur et j'apprenais à les briser.

Cela faisait surement de moi une mauvaise personne mais je ne peux pas m'en soucier. Dans quelques instants la porte devant moi s'ouvrira pour laisser entrer un nouveau monstre et je me suis fait la promesse que le jour où j'arrêterai ce ne serait pas sur une défaite, cela ne peut pas être une défaite alors peu importe ce que cela me coûte, je ne serais certainement pas vaincu ce soir parce qu'il ne l'accepterait pas et je signerai mon arrêt de mort.

§

De retour du point de vue de Siel :

Ses yeux, tout ce qui me frappais à l'instant était ses yeux, pas ces longs cheveux qui descendaient en cascade sur ses épaules ou les cicatrices qui parcouraient son corps, non la première chose qui me happa était ses yeux bleus très clairs, assez rare pour une femme noire. Cela la rendait presque mystique dans ce décor, enfermée et en colère comme un animal rare et dangereux exposé aux yeux de tous.

J'eus du mal à décrocher mon regard d'elle jusqu'à ce que les enceintes annoncent l'entrée de Terence :

" Mesdames et Messieurs, j'espère que vous êtes bien installés, que vos hôtes et vos hôtesses prennent bien soin de vous et que vos poisons sont à votre convenance car les festivités vont bientôt commencer !

Dans la cage nous avons, le plus bel oiseau que Pékin ait capturé, notre magnifique et sans pitié, combattante aux mille visages !"

Des hurlements assourdissants se firent entendre en plus des applaudissements.

" Du calme, du calme, je sais que vous êtes impatients de voir de la chair fraiche et encore plus s'il pense pouvoir battre notre féroce demoiselle ce soir, il eut un petit rire avant de poursuivre. Je n'aime pas faire durer le suspense alors voici rien que pour vous le monstre de jade !!!"

Silence dans la salle ou plutôt c'est moi qui n'entendais plus rien, je n'aimais pas l'ambiance ni la façon dont "l'animateur" présentait la situation.

Un projecteur éclaira Terence qui venait de franchir la porte, il était encadré par deux gardes du corps, il avançait avec un air confiant sur le visage mais ses yeux se perdaient dans le vide par moment alors que ses poings n'arrêtaient pas de s'ouvrir et de se fermer jusqu'à ce qu'il arrive face à Maïa et qu'ils se ferment pour de bon.

" - Regardez-moi toute cette tension, notre challenger a un vrai regard de tueur mais il lui manque cette petite étincelle dans le regard vous ne trouvez pas ? "

The 8 : Les gardiens de FateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant