Chapitre 1 : Hate me

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Allongée sur du cuir noir,  je remarque que je bave sur une banquette arrière de voiture, ma tête est douloureuse, je me redresse et lorsque je vois l'homme aux tresses noires en train de conduire, mon cœur se remet à battre la chamade comme pour la première fois où il s'est mit à moquer mon corps. Je n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé après que la directrice ait prononcé la phrase qui changera ma vie en 2 secondes, qui ruinera ma vie en 2 secondes. Les vitres sont teintés de l'intérieur, je ne peux ni voir, ni entendre ce qu'il se passe au delà de ces 4 portes. Je me redresse et me met à pleurer si fort que je n'entend plus le bruit du moteur.

- LA FERME ! Hurle-t-il.

Je ne vois pas son poing venir et lorsqu'il touche mon œil, je réalise la force avec laquelle il m'a frappé.

- T'es à moi maintenant et tu vas faire tout ce que je vais te dire espèce de merde.

Il ne prend même pas la peine de me regarder tellement qu'il est dégoûté par ma présence, son regard est rivé sur la route, je sens une montée de colère venir en moi et je ne sais pas pourquoi mais en remarquant qu'il n'a pas vérrouillé la portière, je décide de là pousser et d'ouvrir la porte. Je tombe par terre, mes genoux sont en sang mais je ne parvint pas à ressentir la douleur, je tente de courir au milieu de nul part, je ne sais pas où je vais mais je sais que je dois courir loin sans m'arrêter, je jette un coup d'œil derrière moi, il est là, il me rattrape et me traîne par le bras jusque la voiture, il ouvre la portière, me jette dans le véhicule et entre à son tour. Je suis tétanisée sur mon siège, son regard est aussi meurtrier que ses tresses noires, il attrape et allume une cigarette puis me brûle l'avant bras avec. Je hurle de toutes mes forces et le supplie d'arrêter, ça le fait sourire un instant puis il arrête et reprend le volant comme-ci de rien n'était. Je sanglote dans ma robe en silence et repense à ce que Ada m'a confié 3 jours plus tôt ; « Mon premier acheteur m'a une fois jeté sa bouteille d'alcool dessus, jeune et innocente, j'ai eu le malheur de contester et d'être insolente, tu sais bien ce qu'il s'est passé ensuite, ne fais jamais cette erreur là Ella, tu n'es pas idiote » désormais je repenserais à ces mots. Je n'ai d'autres choix que de lui obéir, je déteste ça mais cette cigarette m'a prouvée qu'Ada a raison.

Après avoir roulé pour ce qu'il me paraissait être une éternité, nous arrivons devant une immense maison, deux grosses voitures y sont garées, j'ai vraiment l'impression d'être une minimoys à coté d'elles. Il se gare et ne prend pas la peine de m'indiquer quoi faire, je le suis comme une chienne battue prête à faire ce qu'il m'ordonnera. Je couvre mon avant bras brûlé avec la paume de mon autre main, je n'ose pas le dépasser, je marche derrière lui comme une enfant suivant son maître n'ayant le droit de ni parler ni de même respirer trop fort.

Il ouvre la porte et ne prend même pas la peine de me là tenir, elle claque entre nous, je suis alors dehors tandis que lui est à l'intérieur. Dois-je entrer et risquer de me faire buter par le diable en personne ou j'attends sagement ici sans ne rien dire ? Je ne me suis jamais sentie aussi bête de ma vie.

Après quelques minutes à attendre sous le soleil, je remarque un petit cabanon dans l'immense jardin, peut-être que je peux m'abriter là-bas en attendant que quelqu'un vienne me chercher, enfin que ce connard vienne me chercher. J'avance lentement, il n'y a rien à craindre maintenant que j'ai rencontré mon acheteur, il n'y a rien de pire qui puisse m'arriver que de vivre sous le toit de cet abruti afin de devenir sa " femme " dans deux semaines. Je pousse la porte rouge mais elle est impossible à ouvrir, pourtant la serrure n'est pas verrouillée. Je pousse encore plus fort mais cette fois-ci à l'aide de mon épaule lorsque je parvint enfin à ouvrir le cabanon, 2 personnes sont à l'intérieur, une fille et un garçon, pas n'importe lequel c'est le grand brun de tout à l'heure. A côté de lui se tient une belle fille blonde aux yeux noisettes, elle est plutôt grande et mince même si sa poitrine fait au moins 2 fois la mienne. Elle me lance un sourire maladroit tandis que l'autre garçon me fixe.

- Alors c'est toi la nouvelle vendue de Tom ?

Elle s'avance vers moi, elle touche mes épaules.

- Je ne suis pas sa vendue et qu'est-ce que vous fichez ici ?

Je m'écrie en me dégageant d'elle.

- C'est pas ce que tu crois, on est meilleurs amis hein ?

Elle se retourne vers l'homme qui acquiesce en agitant la tête.

- Oui, juste meilleurs amis.

Je m'interroge davantage.

- Croire quoi ?

Les deux individus se regardent puis me fixent en ricanant.

- Nan rien, laisse tomber.

Termine t-elle.

- Bon moi je dois y aller,  Zara présente lui la maison.

Il ramasse sa veste rouge sang et s'en va en laissant la porte ouverte derrière lui, elle me souri à nouveau de ses dents parfaitement droite et blanche puis ma prend par le bras afin de me diriger vers l'entrée de la maison.

- Je vois que t'as déjà fait la rencontre de Tom.

Elle me montre mon front qui doit surement être gonflé par le coup que mon acheteur m'a mit plus tôt dans la journée.

- C'est quoi ton nom à toi ? Reprend-t-elle.

- Ella, Isabella mais tout le monde m'appelle simplement Ella.

- Une de plus à retenir, ça commence à devenir difficile !

Plaisante la dite Zara avec un air innocent qui lui va si bien.

- Comment ça ? Je demande à la fois surprise et troublée

- Eh bien...tu n'es pas la première vendue de Tom, d'ailleurs il y en avait même une qui se nommait Estella ! C'était la première femme de Tom, la plus belle mais également la plus douloureuse. Je te rassure tu es plus jolie qu'elle, et je le pense vraiment.

Elle lève son petit doigt en l'air comme pour me faire une promesse et m'assurer qu'elle disait la vérité.

- Et...qu'est-ce qu'elle est devenue, Estella....?

Elle s'arrête devant les escaliers en marbres en apercevant la silhouette sombre qui y descendait, l'être le plus machiavélique auquel j'ai dû faire face dans ma vie, trois lettres, une syllabe : TOM.

Diable que je le haïssait.



Love meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant