Chapitre 2 : Escape me

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La pièce se refroidit aussi vite qu'il apparut.

- Alors même sous mon propre toit on parle de moi ? Il s'arrête et croise ses bras, il marque une pose en ricanant puis descend les escaliers avant de s'avancer sur Zara.

- Hum baisse ton ego chéri, tout ne tourne pas autour de toi.

Lâche t-elle en remettant ses deux mèches de devant en place.

Elle l'avait lâchée d'une telle souplesse que je cru que Tom allait la frapper d'une minute à l'autre. Zara a une allure de reine, la confiance qu'elle dégage se revendique sur son physique et c'est la première chose que l'on remarque chez elle. Elle est jolie et elle le sait, elle sait aussi comment faire taire l'acheteur machiavélique qui empoisonne ma vie depuis plusieurs heures maintenant. J'aimerais lui clouer le bec comme Zara le faisait, et pas que le bec d'ailleurs.

- Malheureusement tu es ici chez moi, tu flirt avec mon frère, tu conduis mes voitures,  tu bois mon eau, tu manges ma nourriture, tu dors dans mon lit, si tu n'es pas contente prend tes bagages et casse toi.

Zara sait qu'elle ne peut plus rien lui répondre car il n'a pas tord après tout, il lui lâche un clin d'œil narquois, soulève sa chemise en montrant l'arme à feu qui se trouve dans sa poche, avant de me regarder d'un air menaçant et de claquer la porte d'entrée. Je regarde Zara d'un air agacée mais surtout terrifiée et elle me caresse les épaules en signe de support.

- Courage, tu n'as qu'à....avoir des relations avec lui après tout...

Son sourire est aussi maladroit que celui qu'elle m'avait lancée dans le cabanon.

- Bon viens, je vais te prêter quelques vêtements, ensuite je te mettrais un peu de glace sur ton œil.

Elle me tire vers les escaliers de marbres blancs où le diable se trouvait 1 minute plus tôt. La maison est étrangement sombre, complétement à l'image de mon acheteur, elle dégage une froideur et une ambiance sournoise comme-ci elle avait été construite au moindre petit détail pour lui. Alors que nous arpentons le long couloir du premier étage, nous passons par une pièce intrigante, remplie de casquette et de bandeau de toutes sortes et de toutes couleurs. A côté de ces accessoires si étranges se trouvent une quantité assourdissante de guitares, la plupart d'entre elles ont une allure machiavélique comme le maître de cette maison.

- C'est quoi ça ?

Je dis en montrant la pièce d'un air humiliant et moqueur.

- T'as déjà oublié que Tom...ton mari est un musicien à succès

– Ce n'est pas mon mari, je tuerais pour retourner avec les filles.

- C'est ce qu'elles disent toutes mais....

- Mais je ne suis pas comme elles, d'ailleurs tu " flirt " avec son frère et peu importe ce que cela signifie vous n'êtes pas simplement meilleurs amis.

Elle baisse le regard s'avouant vaincue puis continue son chemin. Alors qu'elle me présente chaque pièces, elle s'arrête devant l'une d'entre elles avant de se glisser entre la porte et moi afin de me bloquer le passage.

- Les règles sont simples ici, tu peux accéder à la majorité de la maison mais cette pièce fait partie de celles à bannir de ton esprit.

- Et pourquoi...?

- Parce que Tom en a décidé ainsi, je n'y peut rien.

Après avoir fait le tour de la maison pièce par pièce jusqu'à la cave, Zara clôture la visite en me prêtant une de ses robes les plus petites dont ma poitrine est à peine visible à l'intérieur. Je savais que je n'avais pas la poitrine la plus grosse sur le marché mais elle paraissait 3 fois plus petite dans les vêtements de Zara. Elle affiche un air incrédule en se frottant le visage.

- Je crois que j'ai quelque chose de mieux à te proposer, Tom va devenir fou.

- Si on pouvait éviter tout ce qui pourrait le rendre fou ça m'arrangerait, je là supplie.

Nous nous dirigeons vers sa chambre, elle sort une boite en carton rangée dans une armoire neutre et en sort une robe noire au décolleté plongeant et à la longue fente.

- Je suis sûre qu'elle t'ira à merveille, pour être honnête avec toi depuis que j'ai arrêté le sport j'ai prit 5kg et je ne rentre plus du tout dedans à cause de mon cul. Me siffle t-elle à l'oreille comme-ci il s'agissait du plus gros secret que le monde ait jamais porté.

Elle me là tend et je l'attrape avec hésitation, je n'ai jamais porté une telle tenue depuis mon existence. La seule robe que j'avais porté et que j'estimais assez jolie était la blouse de ménage que je portais quand j'étais punie et que je devais préparer le nécessaire pour les prochaines ventes.

- Tom et Bill entrent d'ici une heure, change toi car nous allons dîner tous ensemble après.

- Dîner avec le diable !? Je hurle en m'étouffant presque avec ma salive.

- Au fait tu ne vas pas que dîner avec lui....J'ai oublié de t'en informer mais Tom n'a qu'une chambre avec un lit, tu dormiras avec lui dorénavant.

Alors qu'elle s'en va je l'attrape par le bras et là fait tourner en mon sens afin qu'elle répète ce qu'elle avait dit, je devais m'assurer avoir bien entendu.

- JE DOIS QUOI !???

- Je sais, au début c'est choquant mais tu vas vite t'y faire tu verras.

Elle m'envoie un bisous avec sa main accompagné d'un clin d'œil et disparaît derrière la porte qui claque aussitôt fût-t-elle partie. Mon cœur se met à battre comme il ne l'avait jamais encore fait, je revois ses yeux remplies de haine et de colère, de malveillance et de mépris traverser mon esprit, j'en viens à avoir la chair de poule ne réalisant pas que les diables arrivent dans moins d'une heure.

J'enfile la robe que Zara m'a donnée plus tôt, aussitôt mise, je ressent un courant d'air traverser mes jambes et entre ma poitrine là où se trouve le décolleté. Je me dirige vers le miroir et pour la première fois pour plus de 2 ans, je revois mon corps et mon visage gonflé au niveau de l'œil malgré la glace que Zara a déposé tout à l'heure. Je savais que j'étais mince mais je n'imaginais pas que mon corps était si amaigri que ça. Mes hanches étaient bien tracées, mais la maigreur les rendaient laides, quant à mes jambes, elles, sont très fines mais pas autant que mes bras. Mon visage n'avait pas changé depuis mes 15 ans, mes yeux sont aussi verts et mes cheveux aussi bruns. Mes lèvres sont autant charnues et rouges que lorsque j'étais enfant et mon nez aussi fin.

Mes cheveux sont décoiffés, je n'arrive pas à croire que j'ai rencontré mon acheteur dans cet état, je comprends pourquoi est-ce qu'il voulait fuir, j'aurais fais exactement pareil ; fuir. Est-ce la bonne solution ?

Et si je fuyais moi aussi ?



















Love meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant