CHAPITRE 5 :
L'après-midi était fraîche et venteuse pour une fin de septembre, annonçant en fanfare l'arrivée de l'automne, la saison préférée des habitants du monde d'Halloween.
Sous les pluies de feuilles d'automne, trois jeunes sorcières chaudement vêtues se frayaient un chemin à l'extérieur de l'enceinte de l'école d'Halloween.
Anna, vêtue de mitaines tricotées et d'un long manteau caban noir, se courbait parfois contre les rafalesde vent, dressant ses bras devant son visage afin d'éviter de se retrouver avec une feuille en plein visage.
« C'est assez étonnant », fit-elle remarquer à voix haute, « J'ai l'impression qu'à l'approche de l'automne, tout ici ressemble à un stéréotype de film d'horreur.
-Un film, c'est comme un livre animé que tu regardes dans une boîte à images, c'est ça ? », lui demanda Iris.
-Bon sang, je n'en reviens pas de cohabiter avec quelqu'un qui a aussi peu de culture sur le monde des humains ! », soupira Oriane en les rattrapant après une bourrasque soudaine.
-C'est pas ma faute, si mes parents méprisent tout ce qui a trait aux humains », lui répondit Iris. « D'ailleurs, ils méprisent à peu près tout à part leur petite personne. Moi y compris ».Anna, qui avait fini par s'habituer au flot incessant de questions de son amie, ne fit pas cas de la discussion qu'elle avait entamée avec Oriane, et répondit :
« Oui, un film c'est à peu près ça, et la boîte à images s'appelle une télévision. Et un film d'horreur c'est fait pour faire peur.
-Oh oui, ça j'avais compris », lui répondit Iris. « Bien que d'après ce qu'on m'a dit, les humains sont assez facilement impressionnables, de ce point de vue là.
-C'est encore tes parents qui t'ont dit ça ? », lui demanda Anna.
-Non, ça c'est moi », gloussa Oriane.
-Hey ! », fit mine de s'offusquer Anna, avant de se mettre à poursuivre son amie en courant dans un grand éclat de rire.Une semaine avait passé depuis que la jeune fille avait fait sa rentrée à l'école d'Halloween, et bien qu'elle se plût énormément dans ce nouvel établissement, l'approche de la cérémonie du lien l'inquiétait beaucoup.
Elle ne se sentait pas tellement en retard en cours par rapport aux autres élèves, et Oriane et Iris ainsi que ses professeurs l'aidaient lorsqu'elle avait du mal à comprendre une notion. Cependant elle ne parvenait toujours pas à savoir quelle catégorie de mages elle rejoindrait une fois passée la cérémonie du lien, et l'inconnu lui faisait peur.
Ce qui était certain, au moins,c'était qu'elle ne rejoindrait pas la catégorie des mages modistes. Elle les exécrait au plus haut point. Allison et sa bande de quatrième année ne manquaient jamais une occasion de lancer une remarque désagréable sur son passage, et même si Oriane lui faisait toujours signe de passer son chemin et de ne pas répondre, Anna avait vraiment hâte de pouvoir lui faire fermer son caquet une bonne fois pour toutes. La principale avait décelé une puissante magie en elle ? Eh bien le jour où cette magie se révélerait, elle donnerait une bonne leçon à cette pimbêche de première catégorie !
Afin de lui faire oublier ses tracas, Iris et Oriane avaient, le matin-même, proposé à Anna une excursion un peu particulière, étant donné qu'elles avaient l'après-midi de libre ce jour-ci.
Anna, fatiguée de courir, repéra un grand chêne noué, et alla s'asseoir sur l'une de ses racines afin de reprendre son souffle.
« Il est encore loin, cet arbre ? », demanda-t-elle à ses amies, qui la rejoignaient.
-Plus tellement », lui répondit Iris. « L'école a été bâtie à proximité de l'arbre à Fixies,quand il a été décrété que les sorciers et les Fixies devaient unir leurs forces pour faire prospérer le monde d'Halloween.
-Donc l'arbre à Fixies existait avant la construction de l'école ? »,demanda Anna.
-D'après ce qu'on sait, l'arbre à Fixies existe depuis aussi longtemps qu'Halloween lui-même », lui répondit Iris.
VOUS LISEZ
Les Fixies
ParanormalAnna Telluria, douze ans, s'est toujours considérée comme une enfant ordinaire. Elle a peut-être bien une prédilection pour les expériences douteuses, et une fascination pour les créatures les plus étranges, mais jusque-là, rien d'extraordinaire. Ja...