Epilogue

26 3 1
                                        

Eric et Amanda se tenaient devant la forêt, un air triste sur leurs visages. La femme avait un haut noir avec un jean de la même couleur, comme si elle était à un enterrement. L'homme, quant à lui, avait son uniforme de policier, son couvre-chef entre ses mains, et une peluche de chat mélanger avec un ourson coincé sous son bras. Ils fixaient l'obscurité qui se trouvait dans ces bois, là où leur enfant s'était enfuit. Cela faisait déjà cinq mois qu'elle avait disparue et personne ne l'avait retrouvée. Tous les policiers qui partaient en expédition dans la forêt revenaient bredouille ou... ne revenaient pas. Après un long moment de silence, Amanda, les bras croisés, se tourna vers son ex-mari.

-Je vais devoir y aller, Eric... Souffla-t-elle d'un air grave.

L'homme ne répondait pas, ses yeux cernés fixant la forêt. Amanda soupirait.

-Eric, commença-t-elle. Ça va faire cinq mois et personne ne l'a retrouvée. Et ce taré au pull blanc aussi, d'ailleurs. Il faut que tu passes à autre chose, comme tout le monde ! Elle est peut-être...
-Elle n'est pas morte, coupa Eric, la voix tremblante. Je le sais ! je la retrouverais...
-Qu'est-ce que ça va t'apporter ? Elle va quand même être jugée pour ce qui est arrivé. Tu ne vas probablement plus la revoir.

Il ne répondait pas. Son silence la fit soupirer alors qu'elle commençait à partir.

-Si jamais tu veux venir dîner ce soir, ma porte est ouverte, lança Amanda.

Elle finit par partir, laissant le policier seul. Il restait là, espérant au fonds de cœur voir sa fille arriver en courant, saine et sauve. Est-ce qu'elle allait bien ? A-t-elle survécu seule dans ces bois pendant tout ce temps ? Et si Amanda avait raison ? Peut-être Bridget avait fini par mourir de faim... ou d'autre chose.

-Ma chérie, dit Eric face à la forêt. Je ne sais pas si tu m'entends, mais... j'espère sincèrement que tu reviendras à la maison. Je ne t'en veux pas pour ce que tu as fait. Ce n'était pas facile pour toi, et je le sais.

Ne recevant aucune réponses, il déglutit.

-Tu sais... Continua-t-il d'un air grave, caressant sa casquette. Aujourd'hui, c'est mon dernier jour dans ma brigade. J'ai démissionné... Je me sens coupable de ne pas t'avoir accordé du temps en tant que père. J'ai fait tout ce que je pouvais pour que tu te sentes bien à la maison malgré le fait que je sois souvent absent. Et après ce qui s'est passé, je n'avais plus l'esprit tranquille. A chaque intervention que j'avais, j'avais des flashs... Je n'arrive plus à dormir. Alors... j'ai arrêté. Je trouverais quelque chose de plus tranquille. 

Encore ce silence pesant. Il regarda la peluche sous son bras et l'a pris dans sa main, c'était une des créations de Bridget. Elle avait toujours tendance à modifier elle-même ses peluches et les appeler ses "petits monstres". Il la sera contre lui en regardant la forêt à nouveau.

-Tu me manques, ma chérie. Je t'aime. J'espère que tu es bien là où tu es...

Il se tourna et hésitait à partir alors qu'une silhouette familière le regardait à quelques mètres, dans les bois sombres. Eric fit quelque pas en avant.

-Papa...

Eric sursauta. Il avait entendu cette voix comme un coup de vent. Etait-ce Bridget ? Il se tourna rapidement, mais il ne vit rien, mis à part un morceau de papier là où il était il y a quelques secondes. Hésitant, il s'approcha de ce papier et le prit entre ses doigts. Il a reconnu l'écriture, celle de sa fille. Mais... était-ce du sang sur le papier ? Avec beaucoup d'espoir, il regarda dans les bois afin de voir si sa fille était là, mais non, que des arbres partout. Ses yeux se rivent sur le bout de papier déchiré.

Ne viens pas me chercher papa, je t'aime... Garde mes petits monstres avec toi, ils te protégeront.

-Bri.

Misfortune BridgetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant