Confiance

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Torielle

- Et là ça te fait mal ?

Stéphane savait que Torielle avait bien trop de fierté pour se plaindre, alors depuis une heure il prenait un malin plaisir à examiner en détail toutes ses plaies dans l'espoir de lui tirer les vers du nez pour pouvoir la soigner.

Torielle grogna. Il appuyait sur sa côte, elle ne pouvait plus simuler :

- Oui. Oui ça fait mal.

Stéphane soupira et ses lèvres s'étirèrent malgré lui en léger sourire :

- Enfin elle assume, grogna-t-il.

- Mais qu'est ce que tu veux que j'y fasse ? railla Torielle en se mordant la joue. Tes pansements n'y changeront rien.

Le médecin secoua la tête, visiblement exaspéré :

- Si je te vois faire des efforts inutiles ces prochains jours je te casse la côte gauche.

Torielle ouvrit la bouche pour répliquer, mais Stéphane avait décidément gagné la partie :

- Je prends la menace au sérieux.

- J'espère bien.

Il poursuivit sa visite médicale en appliquant de l'antiseptique sur ses plaies notamment à la lèvre et les autres éraflures qu'elle avait sur les jambes et les bras.

- Tu arrives à bouger ta hanche ?

De nouveau allongée en sous vêtements devant lui, Torielle appliquait ses demandes en essayant de ne pas trop rougir. Il avait peut être de nouveau enfilé sa veste de médecin, la jeune femme n'oubliait pas la fougue avec laquelle il l'embrassait hier soir. Elle plia le genou pour faire travailler sa hache gauche et grimaça.

- Tu vas finir avec une cane si ça continue.

- Tu ne m'aides pas monsieur le neurologue.

- C'est toi qui ne m'aide pas à me regarder comme ça alors que tu es en sous vêtements.

Cette fois ci les oreilles et les joues de Torielle explosèrent de honte en se couvrant de rouge. Elle ne savait pas comment Stéphane pouvait rester aussi sérieux.

- Je te déteste, maugréa-t-elle en tournant la tête.

Stéphane laissa tout de même échapper un rire discret. Il se releva sans un bruit et disparut de la chambre. Torielle resta un moment immobile dans le lit poussiéreux, puis se décida à enfiler des vêtements propres. Cet homme était frustrant et attirant à sa manière. Elle ne supportait pas la manière dont il la mettait à nu d'un seul regard, et pourtant elle ne pouvait plus s'en passer.

Il revint avec deux sacs de glaçon dans les mains. Il en donna un petit à la policière qui se l'appliquât sur sa pommette bleue, tandis que Stéphane maintint l'autre sur sa hanche désormais recouverte d'un pantalon. Assis l'un à côté de l'autre, ils se laissèrent bercer par le calme ambiant.

- Merci, couina enfin Torielle. Ça fait du bien.

Stéphane sourit simplement et reporta son attention dans le vide face à lui. Torielle entendit Bellamy parler à Maïsie. Presque tout le monde était réveillé. Torielle serra les dents en pensant au corps d'Athéna raide et encore tout chaud dans le lit de la chambre à l'autre bout du couloir. Comment avait-elle pu permettre cela ? Comment avait-elle fait pour perdre le contrôle au point de ne plus pouvoir la protéger ? Elle s'en voulait tellement. Domoto n'avait plus aucun rival à sa taille désormais. Athéna présentait les symptômes d'un corps surmené par son hôte. Stéphane devait savoir comment s'y prendre. Il devait la sauver, il devait réagir à temps. Avant que Domoto ne reprenne le total contrôle de l'île. Torielle ne savait même pas quels effets avait pu avoir leur petit message diffusé dans toute la ville.

L'anti-hôte [Partie 2] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant