Chapitre 6 : Nuit presque blanche

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Chapitre 6 : Nuit presque blanche

Je me suis donc levée, ayant la boule au ventre. J'étais tétanisée de le revoir. Mais j'étais aussi tellement excitée. Enfin, bref. J'étais un peu en retard, donc je n'avais pas trop le temps de rêvasser. Ni une, ni deux, c'est la routine. Je passe d'abord par mon dressing, je prends un sweat bleu délavé, un jean Levi's bleu basique, que j'ai d'ailleurs acheté il y a de ça des années en voyage aux Etats-Unis, et qui est beaucoup trop grand pour moi, mais comme je l'ai payé 20$, je continue de le porter, et un tee shirt noir oversize basique. Je passe par la salle de bain, je me maquille, comme d'habitude, je ne change pas ma routine. J'ai fait ma valise hier soir rapidement avant de dormir, en même temps, je ne pars que quelques jours, donc tout va bien, je la re-checke avant de partir, puis la ferme, un peu dans mes pensées. Je sors de ma chambre et croise Vic, dans la cuisine, sa tasse de café à la main, elle a vraiment l'air plus réveillée que moi. C'est elle qui me conduit jusqu'à Montparnasse, ça ne la dérange pas d'aller travailler en voiture. Depuis petite, je n'ai jamais mangé le matin, ce n'est donc pas ce matin que cette habitude va changer.

- Ça va ? Pas trop triste que je parte ?

- Non, ça va. Et puis, tant mieux, au moins, on sera tranquille avec Sidjil...

- Ah ! Voilà ! J'en étais sûre ! Coquine, va !

Elle éclate de rire, puis finit sa tasse. On est donc toutes les deux prêtes. On descend et nous voilà en route vers la gare. Sur le chemin, je lui fais part du message de Maxime de la veille, et elle me réclame des updates, quand on sera dans le train. Je ris, mais je la déteste un peu. Je n'ai pas mentionné le message de Sid, il n'a aucune importance, pour elle du moins. Elle s'arrête devant la gare, il est 6h38, mon train est dans 20 minutes. Je lui fais un gros câlin, alors qu'elle m'aide avec ma valise. Je suis un peu contente de m'éloigner de Paris, surtout pour retrouver Théo. Je vais enfin pouvoir aller au LOAT. Enfin, bref. Je retrouve Joyca, il est en plein milieu et regarde les tableaux d'affichage. Eh beh, il n'a pas peur de se faire reconnaître. Je m'approche de lui, et en me voyant, il sourit.

- Zoé, hey !

- Coucou. Je réplique.

Il lâche sa valise pour mettre sa main sur mon épaule, et on se fait la bise.

- Pas trop fatiguée ?

Comment dire... ? Si, je n'ai pas arrêté de me retourner dans mon lit cette nuit à cause d'un surnom que le mec qui va pas tarder à arriver m'a donné, mais sinon, à part ça, tout va bien. Je déconne, je ne vais jamais lui dire ça. A l'inverse, je plaque mon meilleur sourire, et je me contente de dire :

- Non, j'ai trop hâte de retrouver Théo ! Et toi ? Zen ne t'as pas trop fatigué ?

- Si, je suis éclaté ! Et ta soirée avec Max, c'était comment, au fait ?

- Oh. C'était...

- Salut !

Je me retourne, et voit le petit corps malade Corse, tout cerné, tout fatigué par la veille. Il a un petit sourire, tout timide sur son visage. Mon visage s'illumine instantanément en le voyant.

- Max !

On se fait un câlin et la bise, et il check Jordan. On discute un peu et on constate que notre voie est affichée. On prend donc nos petites valises et on marche jusqu'à la voie. On se fait évidemment arrêter sur le chemin, deux ou trois fois, pour des photos, et des compliments. Je n'étais pas dans un mood négatif, donc j'étais plutôt contente de les croiser. On monte donc dans le train, on cherche nos places. J'avoue que c'est Maxime qui s'est occupé de prendre nos billets, car il était plus en contact avec Joyca que je l'étais, mais surtout parce que je déteste tout ce qui concerne la paperasse. On a un petit carré de quatre, vers le fond, un peu caché. On s'assoit, et là encore on se fait reconnaître. Notre carré n'est pas complet, on est seulement tous les trois, et tant mieux. Le train finit par partir, nickel, personne ne viendra nous déranger. J'avais pris un Uno dans mon sac, je le sors, et on y joue, tous ensemble. Maxime n'arrête pas de perdre, il crie, frustré. Quel gros rageur. Une mère de famille, environ la cinquantaine, les cheveux poivre et sel, les sourcils extrêmement froncés, et une coque de téléphone à rabat se retourne vers nous et nous ordonne de nous taire. Oula, quelle bonne ambiance. On se retient tous les trois de rire. Enfin, bref, on a fait des kiss, marry, kill après le Uno. Le trajet est passé super rapidement, et j'en avais mal aux joues à la fin, car j'arrêtais pas de sourire et de rire. Il est 9h48 et nous voici arrivés à Angers. On attrape nos valises, et on descend du train. Je ne sais pas comment nous allons aller jusqu'au LOAT. On sort de la gare et une voiture noire s'arrête à notre niveau. Oh non, à peine arrivés à Angers, et on se fait déjà reconnaître. La fenêtre s'ouvre et le grand sourire de Mastu se dessine. Je souris et Joyca avait l'air de le savoir. Il se met sur le bas-côté et descend de son bolide. On se prend dans les bras, et j'ai encore plus mal aux joues maintenant qu'il est là. Il dit ensuite bonjour aux deux garçons avec moi, on met les valises dans le coffre, et on démarre, direction le LOAT. On roule et je suis tellement contente de retrouver mon petit Théo, depuis le détecteur de mensonges. Quelques minutes plus tard, on arrive enfin au local. On laisse nos valises dans la voiture de Théo, car on dort chez lui tout au long de notre séjour dans leur ville. On arrive alors devant la porte et Théo nous regarde tout sourire, Maxime et moi, car on n'était jamais venu dans son local. Il pousse alors la porte, et Joyca ferme la marche. Les deux nous font alors un room tour de leur lieu de travail. J'aime beaucoup ce que je vois. Je suis appuyée à la porte du studio de Théo, lui est dedans, Joyca est parti ranger son studio pour qu'il soit, selon lui, "plus présentable", et Maxime est de l'autre côté de la porte, à mes côtés. C'est alors qu'une idée me vient.

Éblouissante ~ maxime biaggiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant