Chapitre 14 Ghost

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J'ai regagné mon bureau après notre petite conversation avec la bande de jeunes. Je suis fan de son sourire, elle avait des étincelles dans les yeux, notre petit échange m'a, non seulement fait beaucoup rire, mais m'a aussi émoustillé le goujon. Elle a je ne sais quoi dans le regard. Il peut passer d'un vert très clair avec des éclats de noisettes quand elle rit ou d'un vert sombre, presque vert gris quand elle fulmine. Magnifique, et ses lèvres sont fines, tout en étant un peu bombées dans sa partie basse. On aurait envie de mordre dedans humm ! Bon sang, cette nana va me rendre dingue. Par contre, elle a l'air de savoir se défendre, elle paraît frêle comme ça, mais elle a l'air de maîtriser certaines techniques de défenses. Humm, je l'imagine bien se confrontant à moi dans la chambre à coucher... Stop... redescends sur terre !

Il est presque quatre heures trente maintenant. Les éléments extérieurs ne se sont pas vraiment calmés, il pleut encore pas mal. Je pense que ma bécane va rester bien au chaud et que ma Dodge charger SRT va faire ronfler son moteur pour me ramener chez moi. Avec ses sièges en cuir, son écran tactile, son moteur V8 et ses sept cent quatre-vingt-dix-sept chevaux. C'est aussi l'un de mes bébés. J'suis plus bécanes que bagnoles mais quand on est monté dans une Dodge charger SRT, on n'a plus envie d'en descendre. Ils ont largement amélioré l'assise et les trois cent vingt-six kilomètres heures qu'elle affiche aux compteurs, vous propulsent au sommet de la jouissance. Une beauté sans nul doute.

J'éteins mes ordinateurs après quelques dernières vérifications, ferme les tiroirs de mon bureau à clef et sors en verrouillant derrière moi.

Il est cinq heures dix, punaise ! J'ai pas vu le temps passer. Où est passée la miss casse bonbon, avec le déluge, elle ne part pas en bus j'espère.

Je vais récupérer ma caisse et sors du garage, direction l'arrêt de bus.

— Non mais je rêve, elle n'a même pas appelé un Uber pour rentrer et attend sous la flotte l'arrivée du bus, dis-je tout haut

Je me gare à sa hauteur, ouvre la fenêtre passagère et lui crie.

— Monte Tigresa !

Elle se penche sur la portière, regarde à l'intérieur et me reconnaît, le stress quitte son visage d'un seul coup.

— Oh, c'est vous ? En fait, mon bus ne va pas tarder à arriver mais merci quand même.

— j'pense pas non !

— Comment ça ?

— Ils ont annoncé aux infos, que les routes étaient inondées sur pas mal de nationales, donc beaucoup de transports ont été suspendus.

Je bluffe bien entendu mais ça, elle ne peut pas le savoir.

— Hein ? Quoi ! Vous me faites marcher ? dit-elle

— Pas vraiment, par contre si tu veux que je te ramène à ton hôtel, magnes toi de monter avant que ma bagnole ne se transforme en piscine, crié-je, le bruit de la pluie sur la carrosserie couvrant mes paroles.

— Je vais tout mouiller ?

— Magne toi de poser ton derrière sur cette banquette avant que je change d'avis et que je te laisse te transformer en serpillière.

— Ok ok, vous l'aurez voulu, me dit-elle en ouvrant ma portière.

Elle grimpe à côté de moi, dépose son sac à dos à ses pieds, attache sa ceinture au moment où je démarre. Heureusement d'ailleurs car dans le rétro intérieur, je vois le bus arriver.

— J'aurais pu te ramener en bécane mais au vu du temps, ce n'aurait pas été très agréable.

— Je préfère de loin le confort d'une caisse par un temps pareil, la moto sur route mouillée non merci, me dit-elle en frissonnant.

— T'as froid ? Enlève ton blouson, je vais mettre le chauffage à fond, dis-je.

Je joins le geste à la parole.

— Merci c'est sympa. J'ai une question pour vous, savez-vous comment les urgentistes appellent les deux roues ?

— Non, mais tu vas me le dire j'en suis sûr. Ne serait-ce pas tes clients bobos qui t'ont déteint dessus, dis-je avec un rictus, mais vas-y, je suis tout ouïe.

Elle me regarde avec de la malice dans les yeux et un petit sourire en coin. Elle me fait bander, purée...

— Des donneurs d'organes !

— Ouch ! ris-je, ça... ça fait mal. Bon, ben ce soir ils n'auront pas les nôtres. Allez, indique-moi ton adresse avant que t'attrapes une pneumonie avec tes frusques trempées.

— Je loge au Latin Hôtel au mille trois cent soixante Behrens Cir

Sans blague ! pourrais-je dire.

Une demi-heure plus tard, nous voici arrivés devant son hôtel, je gare ma Dodge sur le parking sous sa chambre dont elle m'a indiqué le numéro, coupe le moteur et me retourne vers elle.

— Et voilà, Tigresa saine et sauve, lui souris-je.

— Le trajet est largement moins long qu'en bus, je mets quatre fois plus de temps !

— Et la compagnie n'est pas aussi agréable, avoues ?

Nos regards s'aimantent.La température dans l'habitacle vient de grimper d'un coup et l'espace dans monfroc se réduit d'un coup également. Oh misère !

SUDDEN DEATH TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant