Chapitre 8- Hermione

55 12 7
                                    

- Malefoy. Tu es partout où tu ne dois pas, à ce que je vois.

Non mais c'est pas vrai ! Il va aussi me gâcher la vie quand je rentre chez mes parents, et puis quoi encore ?

Je titube jusqu'à lui - je ne pourrais pas être qualifiée de sobre - et lui plante mon index dans la poitrine.

- Tu vas me suivre jusqu'à ma mort, c'est ça ? Je ne pourrais jamais me débarrasser de toi ?

- Du calme Granger. Je crois que j'ai aussi le droit d'essayer de me détendre dans un bar Moldu, comme toi. Non ?

- Pourquoi celui-là ?

- Je n'en sais rien, d'accord ? Lâche-moi, vis ta vie, et il ne t'arrivera rien.

- C'est une menace ?

- Non, il ne menace personne, et on va le laisser tranquille, d'accord ?

Je me retourne vers Sophie, qui a posé une main sur mon épaule. Je ne sais pas pourquoi je réagis de la sorte, peut-être que l'alcool commence à me monter à la tête, je ne l'ai jamais bien tenu.  Ma nouvelle amie m'entraîne vers les toilettes.

- C'est qui, lui ? me demande-t-elle avec suspicion.

- Un ennemi d'école. Un Serpentard.

- Un quoi ?

Ah, c'est  vrai. Elle n'est pas une sorcière.

- Non, mais je ne suis pas une simple humaine non plus, soupira-t-elle.

Je sursaute, surprise. C'est comme si ... Elle avait lu dans mes pensées. Mais c'est tout bonnement impossible !

- C'est possible, Hermione. Je suis ... une elfe.

Ma première impulsion est de rire. Je repense aux elfes de maisons de Poudlard, et je pouffe.

- Tes oreilles ne sont même pas pointues !

- Je sais. Mais tu apprendras que tout n'est pas forcément comme on le pense. En tant que sorcière, tu as déjà du être confrontée à ça.

Je fronce les sourcils.

- Pourtant ...

- Je sais, rit-elle. Mais est-ce que tu es verte avec des cheveux oranges et une verrue sur le nez ? Non, c'est comme ça. Les humains -ou Moldus comme tu veux - ont construits des mythes totalement faux par besoin de se rassurer et de trouver une explication à toutes les choses qu'ils n'ont jamais comprises.

- Et .... Qu'est-ce que tu fais ici, si tu es une elfe ?

Elle me regarde et hésite, puis prend mon bras avant de m'entraîner à sa suite.

- Allons dehors, prendre l'air.

Nous nous adossons au mur, juste à côté de la porte d'entrée du bar. Plus loin, une jeune femme glisse et tombe au sol, s'étalant de tout son long sur les pavés humides. Elle se relève à la hâte et se dépêche de rejoindre sa voiture tandis que nous rions à gorges déployées. C'est mal, je le sais bien, mais à revoir la façon dont ... Des larmes de rire affleurent à la surface de me cils. Je prends quelques minutes pour me remettre de mes émotions, puis je reporte mon attention sur Sophie, qui se passe une main dans les cheveux et soupire avant de commencer.

- Il y a longtemps, j'étais comme toi. Je pensais être humaine, pas forcément normale, mais humaine avec des problèmes. Jusqu'à cette sortie au musée, où j'ai rencontré Fitz.

Elle esquisse un petit sourire mélancolique et en même temps timide. Doux.

- Il est arrivé dans la salle, et il faut savoir que mon don de Télépathie s'était déjà développé, j'entendais les pensées de tout le monde dans la pièce. Sauf les siennes. Un groupe d'enfants est entré, plein de pensées bruyantes, et ... Fitz a eu exactement la même réaction que moi face à cette cacophonie. Il m'a suivie, et expliqué que j'étais une elfe, que non, je n'avais pas les oreilles pointues, et qu'il était à ma recherche depuis des années, histoire de bien vouloir me faire faire un arrêt cardiaque !

- C'est sûr, ris-je. 

- Je l'ai rejoins dans les Cités Perdues, le monde des elfes, et j'ai quitté les Cités Interdites, le monde des humains. J'ai du effacer la mémoire de ma famille, essayer de montrer à tout le monde que j'étais une bonne petite elfe bien sage tout en étant menacée de mort et en voulant sauver le monde, enfin, je suppose que tu vois le genre. 

- Un peu trop bien, même, soupiré-je.

- Ce sera ton histoire après, sourit-elle malicieusement. Je veux tout savoir.

Je lui offre une petite moue, et elle tente de m'expliquer le plus efficacement mais aussi le plus rapidement possible son existence quelque peu mouvementée.

- Pour te passer toutes les étapes, la guerre est en pause, nous devrions réussir à ne pas causer plus de dégâts que ce qu'il s'est déjà produit, mais ce n'est pas totalement sûr, alors peut-être que j'appellerais mon amie sorcière à la rescousse, me taquine-t-elle. Je me suis fait des amis, dans les Cités Perdues, dont forcément Fitz avec qui j'ai eu une relation quelque peu ... catastrophique, on va dire, mais je ne lui en veux pas. C'est dans son caractère, en plein milieu d'une sorte de guerre avec un tas de pression, en bref, les conditions n'étaient pas vraiment réunies pour vivre un amour niais et passionnel. Il y a aussi Keefe, qui est Empathe, qui ressent donc les émotions des autres. Il y a cinq ans ... Un projet de nos ennemis tournait autour de lui et il a préféré partir pour tous nous "protéger". Forcément, j'ai appris plus tard qu'il ressentait des choses pour moi, ce que bien sûr il n'a pas été fichu de me dire en face.

Je lui offre un petit sourire compréhensif, avec une petite pensée pour Ronald. Bon sang, je n'arrive même plus à l'appeler Ron !

- Mais moi je ne savais pas où est-ce qu'en j'en étais non plus par rapport à lui, et il m'a mis des doutes. On le cherchait, et à chaque fois qu'il fuyait lorsqu'on retrouvait sa trace, ça me déchirait un peu plus. Il ne revenait pas, et je tendais de plus en plus vers la dépression. C'est Fitz qui m'a sauvée. Comme ami, au début, puis c'est devenu plus que ça, et on est sortis de nouveau ensemble un an après le départ de Keefe. Il y a deux jours, on s'est disputés à propos de lui, parce qu'on ne pouvait plus continuer à le chercher et à souffrir comme ça. Et on s'est quittés sur un coup de tête, après quatre ans de relation. Et ce n'est pas tout. Ce matin, Keefe est revenu. J'avais besoin d'air, alors je suis partie.

Je la prends dans mes bras affectueusement. Elle a beaucoup souffert, mais je vois qu'elle aime Fitz. Je vois aussi que Keefe compte pour elle. Et cette soirée est l'occasion parfaite d'oublier un peu ça, et de tout arranger. Ce qui ne m'avance pas quand à Malefoy ...

- A ton tour, m'encourage-t-elle. Raconte-moi ton histoire.

SOMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant