Chapitre 4 : Un monde où te toucher me dit tout

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Izuku se sentait en ébullition. Agité et en fureur, il s'avança vers Denki dès la fin de la course... Avant d'apercevoir Kirishima, Mina, Ochaco et Katsuki descendre des gradins.

Ce n'était pas le bon moment.

Il ne pouvait pas faire de scandale maintenant mais il faudra à un moment donné discuter avec cet oméga imprudent et complètement inconscient. Izuku craignait de devoir user d'un peu de force pour lui rappeler les conséquences de ses actes...

Provoquer un alpha ce n'était pas rien, était-il suicidaire ?

- Wooow Denkiii !!! Tu nous a épaté là ! T'as vraiment fini premier, c'est incroyable.

Denki était à peine essoufflé et il se disait qu'il devrait au moins faire semblant de l'être. Eijiro l'avait pris sous son bras pour le féliciter et ça lui faisait plaisir...

Mais il sentait d'ici l'alpha en colère et commençait un peu à paniquer de la bêtise qu'il s'était laissé faire pour impressionner le garçon qu'il aime. Izuku s'était arrêté en pleine marche vers lui, avant de souffler et de tourner le regard vers Katsuki. Il y avait en effet Ochaco et Katsuki debout côte à côte, à une certaine distance de lui mais au milieu des deux loups et ils le regardaient, une incompréhension totale peinte sur leurs visages et les sourcils froncés.

Katsuki vit la colère de Izuku fondre comme neige au soleil, son corps se détendre avant qu'il ne baisse les yeux au sol, tourmenté, inquiet et honteux... Putain de Deku d'où sortait cette vitesse ? Iida avait fini bon dernier. Le garçon avec qui il voulait renouer du lien se détourna et prit le chemin, dos à eux, vers leur professeur. Katsuki avait l'impression de souvent voir Izuku Midoriya dos à lui ces derniers temps, il ne s'en était jamais rendu compte auparavant car, les seuls fois qu'il osait regardait Deku, celui-ci le suivait partout. Enfant aussi Izuku marchait derrière lui avec de grands yeux brillants. C'était étrange cette auréole de distance froide et sombre qui l'entourait continuellement, comment avait-il pu ne la remarquer que maintenant ?

Lorsque le bus se positionna devant lui, Katsuki fit comme il en avait maintenant l'habitude. Il se dirigea au fond pour s'installer sur le siège proche de son Deku, son Deku qui ne lui accordait jamais un regard. Katsuki avait le visage neutre, il ne comprenait pas ce qui s'était passé en cours de sport plus tôt, mais en réalité il s'en fichait bien, la seule chose qu'il voulait c'était que Deku lui parle enfin. Alors, dépité et comprenant que sa présence ne faisait pas tout, Katsuki ouvrit la bouche.

- J'avais parié sur toi.

Izuku ne savait pas quoi dire, il tourna le visage vers Katsuki, abasourdi d'entendre cette voix grave et profonde s'adresser à lui en une phrase complète pour la première fois depuis des années maintenant. Les grands yeux écarquillés de Deku de nouveau posés sur lui, Katsuki se sentit un peu mieux, quoique embarrassé.

Il fit la moue en pinçant les lèvres et amena sa main à l'arrière de sa nuque.

- Et t'as fait exprès d'perdre.

Katsuki avait prononcé ces quelques mots difficilement mais il savait qu'il avait raison. Il arrêta de se frotter nerveusement la nuque pour se tourner également vers les yeux verts toujours ébahis du garçon proche de lui. Deku était putain de beau maintenant qu'il pouvait enfin voir son visage plus proche. Avec la lumière orangé du soir qui filtrait par la vitre derrière lui, il était vraiment putain de beau... Katsuki fronça les sourcils parce que ce n'était pas le moment, il le savait déjà que Izuku avait tout pour lui, beau, intelligent et gentil, ce n'était pas une nouveauté...

Alors pourquoi se faisait-il passer pour un perdant ?

- Pourquoi t'as fait ça Deku ?

Katsuki sentit de là où il était la panique prendre la personne à qui il devait des excuses avant de quitter le Japon. Décidément, il connaissait tout de lui par cœur et en même temps il ne savait rien. Il aurai pu prédire la manière dont Izuku baissa de nouveau les yeux en fixant son gros sac jaune, sa manière de prendre cette maudite lanière pour jouer avec, cette odeur qui a tourné à l'acre ou l'amer. Katsuki se demandait toujours d'où sortait ses impressions de parfums selon les humeurs quand il était dans la même pièce que lui. Mais il s'y était tellement habitué qu'il ne pouvait plus imaginer l'air sans les drôles d'effluves qui lui donnaient l'impression de lire des émotions chez son ami d'enfance.

Loup SolitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant