Chapitre 14 : Lâcher prise

190 31 30
                                    

Denki ne revint en cours que le lundi et, pour changer, il arriva à l'heure. Les mains dans ses poches et le regard dans le vide, il était ailleurs et alla s'installer en silence à son bureau. Ses camarades l'entourèrent et lui posèrent des questions mais, les yeux fixés au loin, il ne répondait que par monosyllabe jusqu'à l'arrivée de leur professeur. Eijiro, Katsuki et Ochaco étaient sagement restés en retrait en observant la chose se faire. Et, arrivé à la pause déjeuner, il n'avait toujours pas bougé, enraciné dans sa chaise et dans ses pensées complexes.

Eijiro arriva par derrière et l'entoura de ses bras par les épaules. Les yeux de Denki s'élargirent petit à petit en sentant ce poid et en reconnaissant la personne affalé sur lui, en espérant lui transmettre un réconfort, une chaleur humaine. Denki remonta la main au niveau de son cou, sur les avants bras croisés de celui qu'il considère, peut-être à sens unique, comme son âme sœur.

- Eijiro..., murmura-t-il en sentant qu'une larme allait couler d'une seconde à l'autre.

Kyoka et Mina les observaient de loin. La jeune rockeuse baissa les yeux à la fois attristée et heureuse pour Denki. Et Mina regardait en penchant la tête ce qui se passait, elle ne comprenait pas ce qui arrivait à ses amis. Une certaine gravité les avait tous pris assez soudainement pour s'installer depuis plus de deux semaines et ils ne partageaient pas leurs malheurs...

- Oh Mina ! Le film tu viens le voir avec moi ? Proposa Hanta.

La jeune fille se détourna d'eux très rapidement pour s'intéresser à nouveau à la vie ordinaire dont elle profitait à chaque seconde. Denki qui n'avait toujours pas lâché Eijiro entendait cette effervescence autour de lui, celle des gens qu'il enviait et il comprenait soudainement pourquoi Izuku aimait se mettre de côté. Quoi qu'il puisse tenter de faire ou de nier, il était différents et il avait des responsabilités qui le dépasse... Un quelque chose en plus des autres qui l'obligeait à arrêter de jouer à l'imbécile et qui nécessitait un soutien. Car il n'avait pas la force de Izuku pour tenter de s'en sortir seul, lui, il était un oméga parmi d'autres dans une grande meute, pas un solitaire, c'était donc en combinant ses forces qu'il pouvait espérer vivre une vie heureuse. Ça le dérangeait, ça le démangeait, ce n'était pas ce qu'il voulait, lui il voulait que Eijiro ne retire jamais ses bras de là.

- Viens manger avec nous Denki... On va discuter d'accord ? proposa le garçon qu'il aime avec beaucoup de douceur et en se détachant.

Denki tourna la tête vers ses amis en suivant le mouvement de Eijiro et les regarda tristement.

- Hum, acquiesça-t-il. J'arrive.

Il faisait vraiment froid ce jours là et beaucoup de leurs camarades étaient allés manger au réfectoire, mais ils décidèrent de rester en classe. Denki ne touchait pas vraiment à son bento et Eijiro s'assit à côté de lui, inquiet.

- Je suis désolé.

Tous regardèrent le loup sans vraiment comprendre, Katsuki avait des questions à lui poser, il n'avait pas le temps pour de la pleurnicherie. Mais il soupira en comprenant que, d'une certaine manière, Denki avait été aussi choqué qu'eux. Pourtant il devrait avoir l'habitude de ce genre de chose nan ? C'était tout de même lui le loup dans l'histoire ?

- T'as jamais rien dit, lui reprocha Katsuki.

Denki se recroquevilla sur lui-même. Mais en même temps qu'aurait-il pu faire ? Avouer à toute la classe qu'il était un loup ?

- Et tu nous a jeté dehors comme des clodos.

C'était précisément pour cela qu'il s'excusait, son caprice avait presque coûté la mort de ses trois amis, en comptant Izuku.

Loup SolitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant