Déception

Vivement la fin!!!

_ De Fouta à Dakar, on a enduré une véritable expérience. En raison de notre éducation, mon père a abandonné son champ de mil ainsi que son troupeau de bœufs, mais dans l'espoir de trouver un travail à Dakar. Ce qui n'a malheureusement pas pu être le cas. Avec l'aide de mon oncle Oumar, nous avons pu trouver une maison de location stable pour recueillir notre grande famille. En effet, nous sommes quinze enfants, sans compter les parents, la femme de mon frère et leur fils. Il y avait ma meilleure amie, Dieynaba Sarr. Nous étions inséparables depuis mon arrivée jusqu'à dix ans d'amitié. C'était ma meilleure amie. Quand j'étais en classe de seconde, mon père prit la décision de me marier avec Samba Diallo, le fils d'un de ses amis riches. D'abord j'étais totalement contre cette décision que je trouvais injuste et insensée, mais il a fallu que je rencontre l'homme en question pour regretter d'avoir refusé une telle offre de mon père. Il m'a paru très gentil, galant, humoriste, et c'était un bel homme, vraiment il avait tout d'un homme que n'importe quelle femme voudrait avoir. J'ai accepté de me marier et nous avons eu un magnifique petit garçon, qui d'ailleurs porte le prénom de mon père. Franchement, tout était paisible, enfin, jusqu'au jour où il m'annonce qu'il prenait une seconde femme qui n'est nulle autre que Dieynaba, ma meilleure amie. Et voilà, depuis lors, je menais une vie complètement désastreuse, dans l'incompréhension de ma famille, vu qu'ils n'étaient pas au courant. J'eus raté le Bac une première fois, mais quand j'ai su que je devais refaire la terminale, j'eus décidé d'aller à Colobane, là où vit une sœur à ma mère. Voilà où nous nous sommes rencontrés vous et moi.

Latyr: Waouh, je suis sans voix. Tu as dû surmonter tellement de choses. Et pendant tout ce temps que tu préparais le Bac, tu as su rester dans le silence, sans en parler à ta famille !

Moi: Oui. Mais aujourd'hui j'ai tourné la page, pour être personnage principal d'une nouvelle histoire.
Tu sais quoi, j'ai réfléchi et j'accepte de devenir ta femme. Après tout ce que tu as fait pour moi et ma famille, je reste rassurée. Vraiment merci!

Latyr: Tu sais Marième, je ne veux pas te pousser à accepter juste parce que moi je t'aime bien. Si ton cœur t'indique un chemin autre que celui-ci, je te conseille de le suivre, je pourrai comprendre. Et puis ...

Moi: Je t'aime bien aussi. Ne discutons pas de choses inutiles.

La vie reprit son cours. Latyr Ndiaye fit part de notre mariage à sa famille et à ses proches. Les miens aussi ont été informés, d'ailleurs mes parents étaient étrangement ravis d'apprendre que leur fille se mariait une seconde fois, comme seconde épouse, avec un homme sortant du second âge. Par contre, ils ne manquèrent pas de me féliciter pour m'être engagée avec un tel homme.

Le jour du mariage arriva. Cette fois-ci, tout était simple, tout comme je le voulais: pas beaucoup d'invités, pas de musique, et la nourriture était juste assez pour régaler tout le monde. Et tout s'était bien passé. Le soir du même jour, j'allais rejoindre la maison de Latyr. C'était un vrai manoir, tellement c'était immense, magnifique, vraiment digne d'un grand architecte.
Sa femme s'appelait Seynabou et elle était d'une gentillesse incroyable, bien âgée mais commode au modernisme. Elle avait trois enfants avec Latyr: son seul fils et aîné de la famille s'appelait Biram, et les jumelles Adama et Awa qui avaient presque le même âge que moi, tellement gentilles et bien élevées; on dirait des princesses.
Dès mon arrivée, je sentais que j'avais pris la bonne décision et que tout serait paisible dans ma vie aussi longtemps que je resterais dans cette nouvelle demeure. Était-ce déjà la fin? Un peu malheureux pour les gens de l'autre côté de l'histoire, n'est-ce pas?

Dans la maison de Samba Diallo, il y'eut de nombreuses faiblesses de la part de Dieynaba. Avec l'état de Samba Diallo et tous les problèmes qu'elle a causés, elle finit par demander le divorce. Samba sautait de joie. Aminata et Soukayna furent soulagées aussi. Mais avant son départ, Dieynaba prit la décision de lui faire goûter le sentiment déchirant de son acte, en lui annonçant toute la vérité.