MAL-ÊTRE

L'anniversaire de notre petit frère

Pendant les vacances, Joan et moi on discutait régulièrement au téléphone et on s'était revu quelques fois. Notamment à l'anniversaire d'un de nos amis Paul.
Paul c'était notre petit frère à tous dans la classe. Pendant qu'en seconde nous étions pour la plupart âgés de 16ans, Paul lui en avait 14. Donc deux ans de moins que nous.

Dans ses 14ans, il était vraiment très enfantin... beaucoup même. Il n'avait pas la maturité de sa classe et pas même de ses amis. Il était notre petit frère à tous mais moi en particulier parce que je le connaissais bien avant. Quand j'étais au CM2, il était le meilleur ami du copain d'une de mes amies. On s'est rencontrés lorsqu'on composait le CEP. J'avais onze ans et lui neuf. Il m'avait dragué et j'étais juste amusée.

Après ça, le hasard avait fait qu'on poursuive nos études secondaires dans la même école et dans les mêmes classes. Lui et moi entretenions une très bonne relation, exactement à l'image de frère et sœur. On passait le temps à se clasher, s'insulter. C'est comme ça qu'on manifestait notre amour l'un pour l'autre. Mais malgré cela, il savait qu'il pouvait compter sur moi au besoin et vice-versa.

Un samedi matin, Paul m'avait appelé pour me demander (supplier) d'être là à sa fête d'anniversaire.

- J'ai vraiment besoin que tu sois là Eliza, pas d'excuse !

- Je ne connais pas ta maison

- Pas grave ! Viens avec Peter, il connaît la maison et il sera là.

- Qui d'autres sera là ?

- Moi dès que tu es là ça me va.

- Ce n'est pas la réponse à ma question

- Vas chier !

Puis il avait raccroché, j'avais ris. Ça ne m'avait même pas un peu étonné de sa part. Mais j'avais un petit problème: aller à l'anniversaire avec Peter. Depuis le bal et le fait qu'il avait complètement refusé d'être mon cavalier, on ne s'était plus vraiment parlé. Là je devais parler avec lui et je ne savais pas trop comment le faire sans rendre les choses bizarres. Surtout que, j'avoue j'avais un peu son mal.

Heureusement, je n'avais pas eu à le faire. Peter m'avait appelé pour me dire qu'il viendrait me chercher. Chose faite et j'ai été moi-même surprise de la simplicité et la facilité avec laquelle lui et moi avions discuté tout le long du trajet. Rien n'était bizarre. Et, il avait même recommencé à me faire des avances.

-  Tu es vraiment belle

-  Merci avais-je dit de mes pommettes rougies

-  Tu me plait toujours rien n'a changé.

-  Tu as refusé d'être mon cavalier pour le bal

-  Tu ne peux pas dire que j'ai refusé puisque tu ne me l'a pas proposé

-  D'accord. Si je l'avais fait tu aurais accepté ?

Il était resté tranquille. Son silence en disait long et j'avais déjà ma réponse. Il ne l'aurait pas accepté ! Pourquoi ? Je n'étais pas sure de vouloir connaître la raison surtout si c'était pour entendre que je n'étais pas physiquement parfaite ou présentable au yeux des gens... bref quelque chose dans ce genre pour me rappeler à quel point physiquement personne n'avait rien à envier chez moi.

Ma curiosité ayant malheureusement eu toujours raison de moi, j'avais posé la question.

- Pourquoi ?

- Tu veux la vérité ?

- Oui, naturellement