MAL-ÊTRE

Complexée

Alors, j'étais assise devant la télé me forçant à regarder un film avec le meilleur ami de Paul, pour ne pas aller rester où étaient les autres. Lorsque Joan était venu me chercher, il s'était placé à côté de moi et me regardait silencieusement. Je ne le regardais pas, je faisais comme si j'étais trop concentrée sur le film.

-  Tu es sérieuse la ?

Je ne répondais rien, je faisais même comme ci je ne l'entendais pas. Il s'était donc assis près de moi.

- C'est quel film que tu regardes ?

Petit moment de panique parce que je ne connaissais rien du film vu que je ne l'écoutais pas, il allait me coincer, il savait ce qu'il faisait

- Tu vois, tu ne connais même pas, tu sais au moins de quoi ça parle ?

- Non

-  Alors qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi tu ne viens pas rester avec nous à l'extérieur ?

- Je suis bien ici

- Attention ton nez s'allonge

J'avais souri

-  Je n'en ai pas envie

-  Je veux que tu viennes s'il te plait

Il m'avait supplié pendant longtemps et j'avais finalement accepté. En sortant, il m'avait tendu sa main pour que je l'arrête et qu'on marche main dans la main mais j'avais refusé. Se prendre dans les mains ce n'était pas un geste anodin alors je ne voulais pas. Ça risquait d'amplifier les sentiments que j'essayais tant bien que mal de cacher aux yeux des autres et des miens.

Vu que j'avais refusé, il avait pris ma main de force et avait entremêlé nos doigts, ensuite il m'avait fait un sourire puis dit qu'il m'aimait et bien sûr j'avais répondu que moi aussi. Ça m'avait fait du bien ce contact physique, tout le reste du temps on avait nos mains collées, il ne m'avait plus lâché partout où j'allais il était là et vice versa. Jusqu'à ce que mon heure arrivât pour rentrer.

- Reste encore un peu Liza

- Non je dois rentrer

- Prends soin de toi

- Toi aussi

Et j'étais rentrée le laissant avec les autres. Je ne voulais pas me joindre à eux simplement parce que je me sentais complexée. Moi dans mes laids vêtements, sans grande forme et les autres filles non seulement belles mais sexy. Elles avaient de quoi donner envie à un garçon. Je me sentais comme de trop, comme si j'étais l'intrus dans cette fête. Joan l'avait remarqué et il avait fait son possible pour que finalement je sois à l'aise. Je lui étais reconnaissante pour cela, même comme ça n'avait pas duré longtemps, mes insécurités m'avait rejoint lorsque j'étais rentré chez moi.

Après ce jour-là, Joan et moi avions continuez à discuter et nous ne nous sommes plus revus jusqu'à ce que l'école reprenne.

Mon premier jour d'école en classe de première était très vite passé et n'avait pas été comment dire... très joyeux. J'étais arrivée à l'heure, très tôt même, il y avait eu le rassemblement et j'avais mes frais de scolarité dans mon sac. Je devais aller payer avant d'aller en classe tout comme je pouvais le faire après mais je n'avais pas réfléchi comme ça. Surtout que je n'avais pas encore choisi ma place.

Après le rassemblement, j'étais allée à la scolarité, il y avait un long rang. J'étais même déjà fatiguée de rester debout pendant longtemps, mon dos me faisait mal. Finalement, c'était mon tour, j'étais contente. J'avais pu payer, mais j'avais dû attendre encore mes amies pour qu'elles payent aussi comme ça on irait en classe ensemble. Quelle erreur, si javais su !

En montant les escaliers pour aller dans notre classe, elle était presque pleine, toute les places de derrières de toutes les rangées avaient déjà été prise et il ne restait que celles du devant. Mes amies et moi nous sommes donc assis, moi jétais carrément devant la table du professeur. Ça me faisait trop bizarre surtout que je n'avais pas pour habitude de m'asseoir devant, je m'asseyais toujours au milieu en début d'année puis je me retrouvais derrière.

Néanmoins, les places derrière ne sont pas si mauvaises que ça, si on met de côté le bavardage et la cuisine. Oui la cuisine parce que derrière on a toujours de la nourriture et on est toujours en train de manger. Distributeur de nourritures d'amuses gueules en classe eh oui !

L'année s'annonçait bizarre, très bizarre même. Une année sans lui, sans eux. Je cherchais Paul du regard et je ne le voyais pas, j'avais même demandé dans les autres classes mais je ne le trouvais pas. Richard aussi, un bon pote à moi je ne le voyais pas, je paniquais, j'espérais de tout mon cœur que ce n'était pas ce que je pensais