MAL-ÊTRE

Ma dernière année

La terminale Aka fini le collège.

Je raconte ça avec beaucoup de nostalgie. Je n'ai pas souvent eu beaucoup de chance avec l'amour ou avec l'école. J'avais beaucoup souffert et maintenant tous ce que je voulais c'était, me perdre, me défouler –me venger.

Je sais que vous êtes habitué à ce que ce soit triste ici et là. Mais ma dernière année, il n'y avait pas de place pour ça. Pour une fois je voulais vivre. pleinement, sans penser à qui que ce soit d'autre que moi.

Avant ça, rentrons un peu en arrière ...

***

La veille du match, je n'avais pas dormi de la nuit. Ça faisait longtemps que Joan et moi ne nous étions pas vus et vraiment parlé. Certes, de base, j'allais jouer mais quand j'avais su qu'il serait là, mes plans avaient changé.

Le jour du match, je m'étais réveillé très enthousiaste. Après avoir pris un bain, j'enfilais directement mon maillot. Je m'étais légèrement parfumé aussi. Arrivée à l'école, aux environs de neuf heures, il n'y avait pas encore grand monde. Mon équipe, comme toujours, était déjà là entrain de s'échauffer. Je les avais rejoint. De temps à autre, je guettais le portail pour ne pas manquer l'arrivée de Joan.

Le temps passait si vite. On avait déjà commencé à jouer et j'étais tellement à fond dans le jeu que j'avais oublié le reste.

Dix minutes avant la fin du match, j'étais extrêmement fatiguée. L'équipe contre laquelle on jouait nous donnait vraiment du fil à tordre. Elles étaient rapides et agiles. L'étant moi-même, c'est moi qui allait chercher le ballon chez l'adversaire quand on le perdait et vu que j'étais là plus rapide de toutes, je me fatiguais plus vite aussi. J'avais pu supporter depuis le début, mais là j'étais déjà à bout. Ally, qui faisait partie de mon équipe, me suggéra de faire un remplacement, chose que je fis.

Je sortis du terrain et quelqu'un d'autre entra. Je m'étais assise sur le banc et j'essayais de reprendre mon souffle. Éventuellement, reprendre l'énergie dépensée. C'est là que j'ai aperçu Joan de l'autre côté, au terrain de basket, mais lui ne me voyait pas. Je ne savais pas s'il m'avait vu et qu'il faisait genre, parce qu'il avait souvent l'habitude de faire ça.

Après avoir repris une respiration normale, je m'étais levé pour aller le saluer. Je marchais normalement. Je m'arrangeais au passage. Fort heureusement, mon déodorant m'avait aidé à ne pas trop transpirer. Quand il m'a vu venir vers lui, il avait ouvert ses grands bras, comme une invitation à me réfugier dedans. Je ne m'étais pas faite prié. On s'est fait un long câlin.

– Tu ne m'as pas dit que tu venais! Avais-je dit

– Genre tu ne savais pas.

– Mais ce n'est pas toi qui m'a dit. Comme j'apprends toujours ce qui te concerne chez les autres.

Comme pour changer de sujet, il me présentait à un de ses amis avec qui il était venu. Celui-ci n'avait même pas daigné me regarder ou encore me saluer. Il était focus sur son téléphone. Je savais que je n'étais pas une fille tape à l'œil mais ce n'était pas une raison pour être aussi impoli.

Puis, il signalait à Joan qu'il partait se chercher quelque chose à manger. Nous laissant donc seuls, Joan et moi.

On avait commencé à discuter, se taquiner, jouer ensemble. J'avais enlevé ses lunettes et je m'étais mise à courir avec et il me poursuivait.

– Elizabeth, arrêtes, je ne veux pas jouer, disait-il en riant

– Moi, j'en ai envie, avais-je dit en tirant la langue.