C'est difficile sans toi

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Quelques sombres mois plutard, rien n'avait changé, tout s'empirait. Tellement Joan me manquait que j'avais l'impression de manquer d'oxygène, j'étouffais intérieurement. Il est vrai que les premiers mois il venait régulièrement (chaque weekend pour être précise, vu qu'on avait cours même les samedis) à l'école mais ce n'était pas suffisant. Il disait qu'il venait pour moi mais ses attitudes montraient qu'il venait pour elle... inutile de vous dire encore de qui on parle.

Je les observais toujours, milles et une questions me passaient par la tête. Celles qui me revenaient le plus étaient: "qu'est-ce qu'il lui trouve?" "Qu'a-t-elle que je ne possède pas?" "Pourquoi elle?"

La vérité était que je me posais des questions à réponses évidentes: Samantha, grande de taille, probablement 1m70, au corps fin taillé comme celui d'un mannequin. Très belle avec des fossettes des deux côtés de ses joues, sourire d'un million, lèvres pulpeuses, tellement attrayantes qu'on dirait qu'un baiser d'elle pourrait emmener au paradis. Elle avait une poitrine définie, une belle paire bien rebondi sans parler de son ventre plat. Hormis son physique, Samantha était une fille intelligente alors c'était plus que normal qu'il la choisisse elle et non moi.

Physiquement je ne faisais pas le poids face à elle. Côté intellectuel je me débrouillais bien mais elle possédait le parfait équilibre. "Beauty with brain" comme on dit.

Pour cette année là, tout mes cours étaient dans l'après-midi à partir de treize heures. C'était la pire décision que l'administration de l'école avait prise, mettre les cours des premières et terminales en après-midi. Les autres classes avaient cours de sept heure à treize heure.

J'avais cours de travaux pratique en matinée parfois, on allait au laboratoire. Les cours au laboratoire était intéressant surtout dans les matières comme SVT et physique. La plupart du temps —une grande partie du temps— les cours pratiques étaient le moment pour les couples et les amis de différents sexes de se retrouver. Ils travaillaient ensemble et leur proximité visible me rappelait nos beaux jours Joan et moi. Je ne cessais de me dire qu'on aurait formé un duo d'enfer pendant ces cours.

Joan et moi, nous écrivions de moins en moins, il répondait toujours très tard quand je lui écrivais, parfois même des mois après et bizarrement il trouvait cela normal et puis même c'est toujours moi qui écrivais et lui, il répondait juste, quand ça l'arrangeait. Tout ça jusqu'à ce qu'on arrête complètement de s'écrire.

'fin que, J'ARRÊTE complètement de lui écrire.

Cette situation ne m'arrangeait pas mais j'avais déjà pris la sale habitude de respecter ses décisions sans prendre en compte ce que je pouvais ressentir. La peur de l'affronter et de le contrarier me gagnait.

Au final on était deux dans cette amitié, mais lui ne faisait qu'à sa tête résultat j'avais toujours l'impression d'être seule.

Plus les mois passaient et plus je m'étais un peu habituée à cette distance non seulement physique mais émotionnelle entre-nous. J'essayais du mieux que je pouvais de l'oublier, d'effacer ces sentiments si forts que je ressentais.

J'avais rencontré quelqu'un, Théo. Il était en première comme moi. Je lui trouvais des points de ressemblance avec Joan et en y réfléchissant bien, c'était sûrement la raison pour laquelle je m'étais lancée dans un flirt avec lui.

Théo était la copie de Joan mais... en plus sincère. Il est vrai que je n'étais pas sa seule proie mais dans ses yeux, son regard, sa façon de parler et à travers ses actes, je voyais qu'il aurait vraiment voulu que ça marche entre-nous. Je n'en suis pas fière mais j'avais utilisé Théo pour oublier Joan même comme en vrai, je ne sais pas trop qui utilisait qui. Théo était bon délire, il était drôle, tactile et je me sentais bien près de lui mais au bout d'un moment, il avait commencé à comprendre qu'il perdait son temps avec moi.

- Liza, je ne comprends pas pourquoi tu me repousses depuis. Un jour tu es intéressée et puis un autre jour tu me rejettes.

- ...

- Dis quelque chose

- Théo, je ne sais pas quoi te dire. Honnêtement je t'apprécie beaucoup en tant qu'humain mais je ne suis pas sure de pouvoir aller plus loin avec toi.

Vu qu'on était au balcon, il m'attira contre lui, me serra fort, tellement que j'ai pu ressentir son membre durcir contre mes cuisses.

- Je t'aime Liza dit-il resserrant son étreinte sur moi.

J'adorais ses câlins, ils étaient doux, plein de chaleur, similaires à ceux de Joan.

Pourquoi fallait-il que je ramène tout à lui?

Pourquoi étais-je toujours entrain de faire des comparaisons ?

La réalité me frappa brutalement car ce n'était pas lui pourtant c'est ce que j'aurais voulu au fond. Je quitta les bras de Théo et me plaça près de lui, je le regardais dans les yeux et j'examinai tous ses traits de visage.

... Comme Joan

Zut ! Pas encore !

- Je ne te crois pas Théo

À vrai dire, je ne croyais plus à grand chose, je n'avais jamais eu de chances en amour et avec J.... C'était une catastrophe !

J'avais aimé.
J'ai aimé.
Mais cet amour ne m'a jamais été retourné.
Alors comment croire que quelqu'un puisse m'aimer ?
Si à chaque amour donné,
Il était rejeté.

Le bonheur en amour je le cherche, mais jusqu'ici je n'avais connu que la partie qui fait mal, la partie triste de l'amour.

- Liza je suis sérieux

- Tu crois que je ne sais pas que tu dragues aussi mes amies ?

- Et alors ? C'est légitime non ?

La bonne blague ! Maintenant c'est chacun qui choisissait ce qu'il jugeait légitime ou pas. J'avais fait une mine perplexe histoire de le pousser à m'en dire davantage parce que je ne voyais pas trop où il voulait en venir.

- J'essaie partout et là où ça mort, je suis contente et hop fini le célibat !

Il riait après avoir dit ça.

- Donc tu nous aimes toutes ?

- C'est toi que j'aime. Les autres c'est pour le physique.

Un sourire crispé sur mon visage, je baissais ma tête.

- Okay

Je ne savais pas si je devais me sentir flattée ou pas par une telle déclaration. Évidemment, je n'avais pas un physique désirable. Je pouvais juste compter sur ma personnalité mais parfois ce n'était pas suffisant. On ne pourra jamais faire le poids contre celles qui possèdent les deux éléments à la fois: Un bon physique et une belle personnalité. J'appelle ça "être bénie de Dieu".

- Penses-y Liza... sur le "nous"... tu m'intéresses vraiment.

Je n'avais rien répondu et m'étais simplement contentée de tourner mes talons.

Pendant cette même période, Peter et moi avions recommencé.

Recommencé ? Vous vous demanderez certainement.

Recommencé quoi ?

Eh bien, la dernière fois que j'ai parlé de Peter c'était au moment du bal, maintenant je vais vous raconter notre histoire au tout début jusqu'à maintenant. Vous verrez qu'elle est bien plus complexe que celle avec Joan et surtout qu'elle manque d'amour... mais je ne regrette rien, car ça m'a permis de grandir.

MAL-ÊTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant