chapitre : 2

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PDV BELLE





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Je m'arrêtai net devant les grilles du lycée, captivée par la majesté qui s'offrait à mes yeux. Mon souffle se suspendit, mes pupilles s'attardant sur chaque détail comme si le temps lui-même ralentissait son cours.

Mon regard scrutait méticuleusement l'étendue qui s'offrait à moi, absorbant chaque nuance de l'architecture grandiose. Ce n'était pas simplement un établissement scolaire, mais un complexe imposant, une relique vivante d'une époque révolue.

Trois imposants édifices, juchés avec arrogance, semblaient toiser les curieux qui osaient s'approcher.

Leurs contours sculptés dans un style victorien rappelaient l'élégance d'une époque oubliée. Chacun, un gardien silencieux du passé, portait en lui l'héritage d'un artisanat méticuleux.

Les fenêtres, des oculaires monumentaux,  d'une envergure impressionnante, conféraient à l'ensemble une aura à la fois grandiose et raffinée. Elles devaient inonder les salles de classe de lumière naturelle, offrant aux élèves une vue privilégiée sur les environs.

Une senteur boisée flottait dans l'air, mêlée aux fragrances de la nature environnante. Les feuilles bruissaient au rythme d'une symphonie apaisante, ajoutant une note mélodieuse à l'ensemble.

La comparaison entre ma première visite ici, lorsque ma mère m'accompagnait pour mon inscription, et la vision actuelle m'a frappé avec une force inattendue. Tout semblait avoir pris des proportions encore plus gigantesques depuis mon dernier passage.

Pourtant, malgré cette beauté saisissante, une appréhension sourde commença à s'insinuer en moi.

Ce vaste établissement prévoyait une foule bien plus imposante, une multitude d'élèves fourmillant comme une ruche en ébullition. Mon cœur battait la chamade, tiraillé entre l'émerveillement et une certaine anxiété devant cette foule annoncée.

À l'entrée, c'était un spectacle en perpétuel mouvement. Des voitures alignées de manière ordonnée dans le parking extérieur, des murmures et des conversations animées créaient un brouhaha incessant.

Certains formaient des groupes enjoués, d'autres avançaient seuls, et quelques-uns semblaient captivés par l'écran lumineux de leur téléphone, plongés dans leur propre univers.

Les clics incessants des appareils photo résonnaient ici et là, comme des tentatives désespérées pour figer ce moment dans l'éternité.

Cette foule compacte me pesait, oppressant mon souffle et crispant mes muscles dans un malaise profond.

Je détestais ça... être confrontée à autant de monde.

Pourtant, lors de mon inscription, j'aurais dû anticiper cela, me préparer mentalement à affronter cette réalité.

Toutes ces fois où je m'étais répétée que tout irait bien, que je pourrais m'en sortir... Mais maintenant que j'étais là, cette confiance s'étiolait.

Un pincement d'angoisse serrait mon cœur, mes mains se crispaient sur les poignées de mon sac, mes genoux semblaient prêts à flancher à tout moment.

L'idée de rebrousser chemin, de rentrer chez moi, me tentait fortement dans ce contexte oppressant.

Mais comment justifier une telle dérobade ?

Avouer que j'ai manqué de courage pour affronter la foule de mon établissement ?

Cela me paraissait absurde... une confirmation de ma supposée vulnérabilité, renforçant les mots blessants de mon père.

Beautiful Beast : Tome 1 [ en cours ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant