chapitre : 23

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PDV BELLE





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Je resserrai mon manteau épais autour de moi, prenant soin de tirer la fermeture éclair jusqu'en haut, assurant ainsi qu'aucun souffle de vent glacial ne s'infiltre.

Je glissai ensuite les 150 dollars dans la poche de mon pantalon, les pliant soigneusement pour qu'ils ne prennent pas trop de place. Ma mère m'avait laissé 1000 dollars en tout, alors je devais être prudente avec mes dépenses, ne sachant pas quand elle reviendrait.

J'enfilai mes baskets, sentant le confort familier de leurs semelles usées, puis je sortis, verrouillant la porte derrière moi. Dès que je mis un pied dehors, le vent glacial me gifla le visage, me faisant frémir.

L'hiver se rapprochait, il n'y avait aucun doute. Et il ne tarderait pas à neiger. Cette pensée me réchauffa un peu, car malgré la rudesse du froid, j'aimais la neige cette couverture blanche qui transformait tout en un paysage féerique et implacable.

Je m'engageai sur l'allée, mes pas résonnant faiblement sur le sol.

Le supermarché le plus proche se trouvait à 25 minutes de marche, et je savais que ce trajet allait me sembler interminable par ce froid.

Un autre coup de vent mordant me fit frissonner de plus belle, et je remontai le col de mon manteau, enfouissant mon visage dedans pour me protéger.

Le soleil déclinait à l'horizon, sa lumière se faisant de plus en plus faible, teintant le ciel de nuances d'orange et de pourpre. La nuit n'allait pas tarder à tomber, enveloppant tout dans un voile d'obscurité. Le silence environnant, seulement brisé par le bruit rythmé de mes pas, était étrangement apaisant, presque réconfortant.

Je continuai d'avancer, me perdant dans mes pensées, espérant que cette petite sortie me permettrait de m'évader un peu de la monotonie du quotidien.

Je jetai un coup d'œil aux arbres, leurs branches tendues vers le ciel comme des mains suppliantes, figées dans une prière silencieuse.

Un souvenir d'enfance émergea de la brume de ma mémoire : ma mère et moi, riant aux éclats alors que nous construisions des bonhommes de neige dans le jardin.

À cette époque, elle était encore ma mère, protectrice et aimante, et ne m'avait pas encore abandonné. Mon père, alors, ne me regardait pas avec cette haine froide, et ses poings ne s'étaient jamais abattus sur moi.

La nostalgie me serra le cœur comme une étreinte glaciale, mais je la repoussai, me concentrant sur la tâche à accomplir.

Le supermarché apparaissait enfin au loin, ses lumières chaleureuses jetant une lueur réconfortante dans la grisaille de l'hiver.

J'accélérai le pas, l'envie de chaleur et de réconfort me poussant en avant. À mesure que je m'approchai, le vent sembla perdre de sa férocité, comme si la proximité de l'abri le rendait moins cruel.

En arrivant à l'entrée, je poussai la porte avec une certaine impatience.
Le tintement d'une clochette annonça mon arrivée, et une vague de chaleur m'accueillit, enveloppant immédiatement mes joues rougies par le froid.

Je pris un panier et commençai à déambuler dans les allées, appréciant le bourdonnement discret des conversations et le tintement rythmé des caisses enregistreuses.

Je parcourais les rayons, choisissant avec soin ce dont j'avais besoin. Les fruits et légumes frais, encore perlés de gouttes d'eau, dégageaient un parfum vivifiant qui contrastait avec l'air sec et glacé de l'extérieur.

Beautiful Beast : Tome 1 [ en cours ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant