Beautiful Beast : Tome 1 [ en cours ]

chapitre : 18

PDV JACOB

Elle avançait devant la voiture avec des pas chancelants, ses jambes oscillant comme des branches dans le vent. Son bras se resserrait autour de son ventre alors qu'elle était prise d'une nausée violente, expulsant un liquide amer de son estomac, probablement le résultat de toute l'alcool qu'elle avait ingurgité.

À ce moment-là, je défis ma ceinture de sécurité et sortis de la voiture. Le vent glacial nous giflait, ajoutant une couche de misère à la scène déjà lugubre.

Elle se redressa, ayant fini de vider son estomac.

Je m'approchai lentement d'elle, gardant une distance prudente. Son état était désolant, chaque mouvement semblait être un effort surhumain, et elle semblait au bord de l'effondrement à tout instant.

"Tu devrais t'asseoir," lui soufflai-je doucement.

Cette fois, elle obéit sans protester. Je sentais qu'elle ressentait également le besoin de se reposer. Elle s'effondra contre le sol, ramenant ses jambes contre elle dans une tentative de réconfort.

"J'ai froid," souffla-t-elle faiblement, sa voix un murmure porté par le vent, comme un appel à l'aide étouffé par la nuit glaciale.

Je remarquai alors qu'elle avait perdu son gilet, probablement dans ce bar miteux, et son simple t-shirt ne faisait rien pour la protéger du froid mordant.

M'agenouillant à ses côtés, je retirai ma veste et la drapai autour d'elle. Elle s'enveloppa dedans, la tenant contre elle comme un bouclier contre les éléments, à la recherche désespérée de chaleur.

Elle avait désespérément besoin de clarté, ne serait-ce que pour un court instant.

M'éloignant d'elle pour retourner à la voiture, je fouillai les poches des sièges à la recherche d'une bouteille d'eau. La trouvant enfin, je revins vers elle et lui tendis.

Elle accepta la bouteille avec ce qui semblait être de la gratitude, avalant de petites gorgées. La fraîcheur de l'eau devrait apaiser la brûlure dans sa gorge asséchée par l'alcool.

Peu à peu, son regard s'éclaircit.

"C'est ta première fois avec l'alcool, je me trompe ?" lui demandai-je.

Elle hocha silencieusement la tête, confirmant mes soupçons.

Elle aurait pu prendre les choses plus doucement pour sa première expérience avec l'alcool, mais il semblait qu'elle avait choisi de plonger délibérément dans cet état pour tout oublier.

Des larmes embuaient toujours ses yeux, son regard fixé sur le sol en béton.

Qu'est-ce qui peut bien te faire perdre le goût de la vie à ton âge, Torres ?

Je donnerais beaucoup pour le savoir. Elle pouvait être exaspérante par moments, mais elle ne méritait pas ça.

Je lui laissai encore quelques minutes, observant avec soulagement sa lucidité revenir peu à peu.

Nous remontâmes en voiture dans un silence pesant. Elle ne disait rien, son regard fixé devant elle, absorbée dans ses pensées. Je m'arrêtai devant sa maison.

À ce moment-là, elle sembla sortir de ses pensées, ses yeux s'écarquillant soudainement. Je compris immédiatement la raison de sa réaction.

Au moins, cela signifiait qu'elle avait conscience de ne pas m'avoir donné son adresse, et cela me rassura un peu sur son état de lucidité retrouvé.