chapitre : 11

36 5 0
                                    










PDV BELLE







~°°°~








La sensation oppressante d'étouffement m'envahissait, mes poumons cherchaient désespérément de l'air, mais même en ouvrant la fenêtre, la pièce restait étouffante, comme si un invisible aspirateur aspirait chaque molécule d'oxygène.

Le vent glacial qui s'engouffrait par la fenêtre me faisait frissonner, mais malgré cela, l'air restait inaccessible.

C'était comme si mon propre refuge se transformait en un piège suffocant.

Je savais que je ne pouvais plus supporter cette atmosphère oppressante. Il me fallait m'échapper, ne serait-ce que pour un instant, loin de ces pensées qui m'écrasaient.

Ainsi, sans réfléchir, j'avais revêtu un pantalon et enfilé un gilet avant de m'éclipser de la maison, attendant que ma mère rejoigne sa chambre avant de me glisser discrètement dehors.

Même si l'heure avancée clignotait sur mon téléphone, indiquant 22h47, ça  ne m'importait guère.

Mon besoin de fuir mes pensées étouffantes était plus urgent que le temps lui-même.

Chaque pas que je faisais dans la rue semblait libérer un peu de cette pression suffocante.

Les bras croisés pour retenir la chaleur, je respirais profondément, sentant enfin l'air frais remplir mes poumons à chaque inspiration, comme une bouffée de liberté.

Les lampadaires, tels des phares dans l'obscurité, éclairaient mon chemin de leur lueur tremblotante, dissipant les ténèbres autour de moi.

Leurs faisceaux de lumière me permettaient de distinguer les contours de la rue, de naviguer à travers l'obscurité qui menaçait de m'engloutir.

Mon ombre, allongée sur le sol, me suivait fidèlement, rappelant à quel point je me sentais éclipsée, une présence insignifiante dans le monde des vivants. Vide de toute émotion, je me sentais comme une coquille creuse, dénuée de toute substance, une silhouette errante parmi les autres.

Parfois, la paranoïa s'emparait de moi, me poussant à me retourner brusquement, persuadée que des yeux invisibles me scrutaient dans l'obscurité.

Mais chaque fois, il n'y avait rien, seulement le silence pesant de la nuit. C'était juste une illusion, un produit de mon esprit torturé.

Même si un danger réel me guettait dans l'ombre, je n'étais pas effrayée. Rien ne pouvait rivaliser avec la terreur que mon propre géniteur avait semée en moi.

Même s'il pourrissait en enfer, son emprise sur moi persistait, me traînant avec lui dans un tourbillon de souffrance et de désespoir.

Je me rendais compte que la seule faute que j'avais commise était d'être la fille de ma mère, celle qu'il accusait de l'avoir trompé et qui l'avait abandonnée, tout comme moi.

Cette femme, qui m'avait elle aussi laissée derrière elle, était la source de ma douleur la plus profonde.

Les souvenirs douloureux de mon enfance étaient comme des éclats de verre dans mon esprit, me coupant à chaque pensée.

Je me souvenais des nuits où ma mère rentrait dans ma chambre, portant sur elle les marques cruelles des coups qu'elle avait endurés, son visage parfois marqué d'un œil au beurre noir, ses poignets ornés de marques rouges, et les hurlements étouffés qui s'échappaient de leur chambre.

Beautiful Beast : Tome 1 [ en cours ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant