Beautiful Beast : Tome 1 [ en cours ]

chapitre : 4

BELLE

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(Flash-back)

Je refermais la porte d'entrée avec précaution, craignant le moindre grincement qui pourrait me trahir.

Mes doigts effleuraient délicatement la poignée, tandis que je retenais mon souffle, redoutant le moindre bruit suspect. Mes sens étaient en alerte, cherchant tout signe de présence dans cette demeure pourtant silencieuse.

Mon regard balaya chaque coin des pièces, scrutant l'obscurité avec une anxiété grandissante. Aucune silhouette, aucune ombre ne se dessinait, un soulagement inonda mes veines. Une respiration longue et libératrice s'échappa de mes lèvres, rompant le silence oppressant.

J'entrepris alors de rejoindre l'escalier, mes pas hésitants résonnant dans le corridor. À peine avais-je posé le pied sur la première marche que le bois grinça sourdement, faisant naître en moi une terreur glaciale.

Un juron rageur franchit mes lèvres alors que l'écho de ma voix se perdait dans les murs délabrés de cette vieille maison. Chaque centimètre de cet endroit semblait être plongé dans l'abandon.

Les murs, fragiles et prêts à céder, étaient criblés de trous, comme autant de témoins du délabrement. La peinture, autrefois vive, s'écaillait lamentablement sous l'emprise implacable de l'humidité.

Les fuites du toit transformaient l'atmosphère en un état de misère palpable. La décrépitude régnait en maître ici, ne laissant derrière elle que l'essentiel pour survivre : un canapé élimé, une cuisinière usée, une télévision démodée, un frigo dégoulinant, quelques matelas.

Tout le reste avait été cédé, vendu par mon père pour des motifs aussi futiles que dérisoires. Sa soif inextinguible de bière et son penchant pour les jeux de hasard l'avaient transformé en marchand d'objets familiers, vidant notre foyer de son âme à chaque transaction.

Je doutais même de l'existence d'un quelconque emploi qui remplirait ses poches à la fin du mois.

Mes pensées furent interrompues brutalement par sa voix, surgissant du salon.

"Belle…Belle…Belle"

Je n'avais pas anticipé sa présence. Mon prénom résonnait, empreint de sarcasme et de moquerie.

Un rire sinistre s'échappa de sa gorge alors que je reprenais mes pas, empruntant le chemin vers l'origine de cette voix malfaisante.

Mon regard se posa instantanément sur mon père, affalé sur le vieux canapé, dont le tissu usé portait les stigmates du temps et de la négligence.

La table basse, encombrée de bouteilles vides, semblait être le seul endroit où il trouvait un semblant de réconfort dans sa consommation incessante de bière. Des éclats de verre jonchaient le sol, témoignant de la violence latente de ses humeurs alcoolisées.

"Tu m'as appelée" , murmurais-je d'une voix à peine audible, consciente que sa colère pouvait se déchaîner à tout moment.

Je savais trop bien qu'il valait mieux pour moi éviter de me présenter devant lui dans cet état, mais ne pas répondre à son appel signifiait des conséquences douloureuses, des cicatrices qui tardaient à disparaître.

"Approche, ma petite Belle", articula-t-il d'une voix feinte, presque aussi douce que si elle était destinée à recevoir une récompense.

Je m'exécutai, m'approchant avec méfiance, contournant le canapé pour rester à distance, précaution pour ma propre sécurité.