chapitre : 13

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PDV BELLE









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Mon esprit, encore engourdi par les vapeurs de l'alcool, peinait à assimiler cette proposition inattendue.

Pourquoi diable vouloir me raccompagner ?

Quel genre de professeur agissait ainsi en dehors des heures de classe ?

Pourtant, malgré mes doutes et mes réserves, je me sentais étrangement impuissante à refuser.

Peut-être était-ce la prestance imposante de M. Romanov, ou peut-être simplement le fait que je me sentais subitement vulnérable dans ce monde tumultueux et imprévisible.

Je me levai de ma chaise, chancelante, mes jambes protestant contre tout mouvement. Je pouvais m'écrouler à tout moment. Mais cela m'importait peu.

"Je ne crois pas avoir demandé de l'aide encore moins la votre" lâchai-je à son égard.

Je n'avais sollicité l'aide de personne. Je m'étais toujours débrouillée seule et je continuerai encore.

Son regard scrutateur ne fléchit pas, et cette impassibilité sur son visage m'irrita davantage. Alors, je mis les choses au clair.

"Vous pouvez garder votre argent... et laissez-moi, je suis accompagnée," poursuivis-je, un rire teintant mes paroles.

C'était un mensonge, et je le savais. Mais mentir me procurait une étrange satisfaction à ce moment précis.

J'étais folle, n'est-ce pas ?

Il continua de me fixer de ses yeux pénétrants, sans broncher.

"Accompagné par qui ?" demanda-t-il, son ton calme mais insistant.

Un sourire en coin ourlait mes lèvres. Pourquoi s'en préoccupait-il autant ? Si c'était une confrontation qu'il cherchait...

Je me retournai, manquant de trébucher sur mon propre tabouret, mais me rattrapant de justesse, frôlant la perte définitive de l'équilibre.

"Mon ami est juste là," lançai-je, désignant d'un geste théâtral mon ami à côté de moi.

C'était le seul que j'autorisais à m'aider.

Il poussa un soupir d'exaspération presque audible.

Je crois qu'il s'ennuyait à mourir à cet instant.

"C'est assez maintenant. Tu es complètement ivre, à inventer des amis imaginaires. Je vais te raccompagner."

Sa réplique me piqua. Alors, pour lui, je ne pouvais pas avoir d'ami ?

"Je vous dis qu'il est là !" m'écriai-je, retrouvant l'insolence d'une gamine à qui l'on refusait l'existence du Père Noël.

Cette fois-ci, je pouvais presque sentir son agacement palpable dans l'air, il ne le cachait plus.

"Évidemment, je te crois," finit-il par lâcher d'un ton teinté d'ironie, une réponse qui ne fit qu'attiser ma frustration grandissante.

Beautiful Beast : Tome 1 [ en cours ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant