~Chapitre 4~

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PDV Clarke:

Je décide de passer par le port. Le soleil commence a se rapprocher de l'horizon qui est représenté par l'étendue du liquide bleuté. Les vaguelettes se cassent sur la coques des bateaux en un doux fracas régulier. Comme une berceuse. Au loin, les mouettes piaillent et se piquent le bec de temps à autre lorsque l'une vole la nourriture de l'autre. Ce paysage est, pour moi, presque paradisiaque. Il représente un rêve que je croyais voué à l'échec. Je ferme les yeux un courts instant et hume l'air marin. L'odeur des algues et autres plantes non identifiées viennent chatouiller agréablement mes narines. Un sourire niais s'empare de ma bouche sans que je puisse le contrôler. Je reprends ma marche et parcours du regard les bateaux qui s'offrent à moi. Ils sont tous de différentes tailles, différentes couleurs, faits de différents matériaux, chacun correspondant à la personnalité de leurs acquéreurs. Le plus intéressant est les prénoms qu'ils leur donnent. Ils représentent un mystère et cachent toute une histoire derrière une simple suite de lettres.
Lorsque j'étais enfant et que ma mère et moi partions à la mer, nous nous amusions toujours, toutes les deux, a inventer de possibles histoires qui seraient la source de ces noms parfois étranges. Et ce jeu est finalement resté, même après sa mort car c'est ce que je fais en ce moment même. Je pose mes yeux sur une coque blanche et parfaitement propre ou est inscrit d'une écriture fluide et fine d'une couleur rosée "Rosie". Peut être en hommage à un amour de jeunesse perdue à jamais, un surnom donné plus jeune ou alors en référence à une chanson favorite, les possibilités sont infinies.
Je ne tarde pas à apercevoir au loin le mot "Motel" qui clignote d'un bleu vif, fixé sur une planche en bois. La flèche clouée en dessous indique ma droite. Tout ça fait très années 50. Je jubile, me voyant déjà dans un endroit incomparable est unique. Cependant je déchante vite. Le bâtiment sur ma droite ne rend pas du tout justice au panneau qui l'indique.
Incomparable et unique, ça il l'est, mais pas de la manière que je m'étais imaginée. La bâtisse devant moi se trouve dans un état déplorable. La personne qui a décider de peindre les murs en blanc doit aujourd'hui s'en mordre les doigts. Blanc n'est même pas le mot, non, ça ne l'est plus. Les cloisons sont recouvertes de tâches diverses aux couleurs fades qui donne envie de tout, sauf de rentrer dans cette demeure. Malheureusement je n'ai pas le choix, c'est ma seule option.
A contre cœur, je m'engouffre dans l'allée qui mène à la porte d'entrée. Je pousse le battant en bois avant de me retrouver dans un endroits aussi délabré que l'extérieur. La pièce à l'air d'être totalement vide. Je lance alors, peu sûre de moi:

-Bonjour?

Je m'avance dans l'espace clos. Le sol est fait de plancher et les lattes grincent sous moi poids lorsque je fais un pas.

-Il y a quelqu'un? Je retente.

Soudain, des mains s'agrippent a ma taille brièvement avant que l'inconnu me fasse face.

-Je me demandais si j'avais bien entendu. J'ai du mal à y croire!

Un homme d'un trentaine d'années se dresse devant moi. Il est vêtu de manière assez décontractée, très peu professionnel. Ses cheveux blonds brillent lorsqu'il change de position, preuve qu'ils n'ont pas été lavé depuis un petit moment. Il m'adresse un sourire qui ne m'inspire rien du tout, presque...malsain. J'essaie d'ignorer ma conscience qui m'ordonne de prendre mes jambes a mon cou et m'approche du comptoir. Je pose mes poche et effleure du bout des doigts la sonnette de table qui semble avoir perdue sa couleur initiale.

-C'est si étonnant que ça?

-Disons que les clients se font plutôt rare ici...

Je regarde autour de moi, réprimant une mine de dégout.

-On se demande bien pourquoi... Je rétorque ironiquement.

-N'est ce pas?! Il ajoute n'ayant pas saisis le sarcasme dans ma voix. Comment puis-je vous aider?

BeginOù les histoires vivent. Découvrez maintenant