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-Chapitre 9-

PDV Clarke:

-Argh! Fait chier! Grommelè-je.

Les mèches que je tente d'attacher en vain retombent encore une fois sur mon visage. Je souffle légèrement ce qui fait léviter la boucle qui se trouvait sur mon nez avant qu'elle n'atterrisse le long de ma joue. Je regarde l'horloge au dessus de moi. Elle indique 20h45. Plus qu'un quart d'heure avant que Kacey ne rapplique. Plus tôt dans la journée j'avais opté pour quelque chose d'assez simple pour cette sortie. Un débardeur blanc rentré dans un short en jean taille haute puis j'avais noué une chemise autour de ma taille. Vu que la soirée se déroule sur la plage, pas la peine de m'encombrer avec des chaussures. J'essaie à nouveau de dompter ma chevelure indisciplinée sans grand résultat. Je m'apprête à laisser tomber lorsque j'entends frapper à la porte.

-Oui?

La tête de Sharon apparait dans l'entrebâillement.

-Killian m'a dit que tu sortais ce soir, c'est vrai?

-Sortir... C'est un bien grand mot, trainée de force serait plus approprié...

-Quoiqu'il en soit je pense que c'est une bonne chose.

-Vraiment?

-Oui. C'est vrai, en deux semaines je ne t'ai pas vu sortir de la maison... C'est tout juste si tu quittes ta chambre... Je veux dire... Tu as l'âge de vivre des choses, des tas d'expériences, profites-en tant que tu peux et que tu en as l'occasion, sinon tu le regretteras plus tard, crois moi!

J'entreprends une autre coiffure. Je vois dans le miroir Sharon s'approcher. D'un geste hésitant elle saisi la brosse située sur ma commode?

-Je peux?

-Oui bien sur...

Elle retire minutieusement les épingles de mes cheveux avant de me peigner avec une douceur qui me désarme.

-Toutes les femmes aiment être chouchoutées à un moment ou a un autre et là, tu es clairement en train de commettre un crime contre l'humanité!

-Vivez avec cette tignasse une semaine et on en reparlera! Vous auriez des envie de meurtres vous aussi! plaisantè-je.

-Je ne me plaindrai pas, des cheveux noirs aussi beaux c'est assez rare! Regarde les bien, avant qu'ils ne grisonnent!

Je me retiens de répliquer qu'ils ne sont pas noirs mais bruns, j'ai comme l'impression que cela ne servirait à rien.

-Oh je pense que j'ai encore de la marge non?

-Je me revois à ton âge en train de dire ça, ça passe beaucoup plus vite que prévu... déclare-t-elle un brin nostalgique.

Elle passe et repasse la brosse dans ma chevelure la laissant retomber au milieu de mon dos en cascades soyeuses. Quelle miracle!

Elle entame une tresse sur le haut de mon crâne puis la continue sur toute la longueur qui se propose à elle. Ses doigts habiles passent d'une mèches à l'autre à un rythme effréné.

-Vous avez le coup de main pour ça, lui fais-je remarquer.

-Oh j'ai eu l'opportunité de m'améliorer au fil des années...

Soudain un bruit se fait entendre dans le couloir et j'ai tout juste le temps de tourner la tête pour apercevoir Cole. Le regard qu'il lance à sa mère me glace sur place, il ne dure qu'une seconde ou deux pourtant j'ai l'impression qu'ils se lancent dans un dialogue silencieux que je ne peux déchiffrer. Une pointe me transperce la poitrine, à telle point que j'ai l'impression de la sentir et qu'elle m'entaille à chaque respiration. Quoiqu'elle ait pu faire aucune mère ne mérite un tel mépris de la part de ses enfants. De SON enfant. L'apparition furtive de Cole passée, c'est maintenant une porte claquée que l'on entend. Il veut sans doute qu'on se rende compte de son mécontentement. Il n'a certainement pas besoin de ça.