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~Chapitre 5~

PDV Clarke:

Je cherche depuis un bon bout de temps un moyen d'échapper à cette confrontation. Cole n'a pas l'air de me porter dans son cœur, mon arrivée ne le réjouit pas. C'est vrai, il ne me connaît pas, il n'a aucune raison de sauter au plafond (et ce n'est pas ce que je lui demande) mais, ne serait ce que pas pure politesse, de ne pas me traiter comme une maladie qu'il faut exterminer avant qu'elle ne contamine tout le monde. Il n'a pas besoin de se comporter de manière à ce que je me sente comme une moins que rien, comme à notre première et dernière rencontre. Il aurait très bien pu agir comme son frère, mais il n'en a rien fait. Il n'était pas obligé de se comporter comme...comme un salaud! Le mot est peut être un peu fort mais c'est comme ça que je l'ai ressenti. Une chose est sûre: je ne vais plus me laisser marcher dessus!
Le chien barbotte encore quelques instants dans l'eau avant de m'apercevoir. Il saisit le bâton entre deux houles avant de courir dans ma direction. En seulement quelques secondes l'animal parcours les 150 mètres qui nous séparaient. Il tourne autour de moi avant de poser le morceaux de bois a mes pieds. Il s'assoit et plante son regard dans le mien. Son pelage fauve est tout humide. Les gouttelettes d'eau glissent de ses longs poils et atterrissent sur le sable fin avant de le rendre brunâtre. Il me regarde sous ses longs cils et ses oreilles qui tombent le rendent tout simplement à croquer. Lorsque que je m'accroupis afin d'être à sa hauteur il bondit sur ses pattes. Il se secoue dans tous les sens et m'asperge au passage.

-Iron! J'entends au loin

Le golden tourne la tête mais ne va pas rejoindre son maître pour autant. Je prends sa tête entre mes mains et caresse ses joues avec mes pouces.

-Iron, je murmure.

Comme s'il avait compris, il penche sa tête sur le côté avant qu'un petit aboiement ne sorte de sa gueule. Une ombre se dessine sur le sable. Je relève la tête et, éblouie par le soleil, je place ma main au dessus de mes yeux. Il est tellement grand que je dois me relever pour arriver à percevoir son visage. Je plonge mon regard dans le sien. Si hier j'avais cru qu'il était vert aujourd'hui il tire plus vers le bleu. Iron me saute dessus a plusieurs reprises. Il ne dit rien alors je décide d'engager la conversation avant que le silence ne devienne plus gênant qu'il ne l'est déjà.

-Il est magnifique...

-Assis! Lance Cole alors que le chien s'apprête à bondir a nouveau.

Il s'exécute.

-...Et docile

Cole ne répond rien et se contente de fixer l'horizon. Aussi aimable qu'un gardien de prison.

-Il aime bien les étrangers on dirait! J'enchaîne d'une voix enjouée espérant que ma fausse bonne humeur soit contagieuse.

-Oui, c'est tout mon contraire, il déclare avant de me dépasser en effleurant mon épaule.

Je reste sans voix. Comment peut-il être si froid? Ce n'est pas comme si j'avais fait quelque chose de mal. Je veux dire: Qu'ai-je bien pu faire pour qu'il me déteste.
Je me retourne et l'observe s'éloigner, le chien sur les talons. Il a une carrure virile et solide. Je dois avouer, même si ça me fait du mal, qu'il est très beau.
Beau, ça oui il l'est mais chaleureux, certainement pas! On ne peut pas être doué dans tous les domaines. Je laisse un rire sarcastique s'échapper de ma bouche avant de continuer ma marche. Je ne tarde pas à me retrouver devant le café de la veille. Je comptais continuer mon chemin avant qu'une voix ne m'interpelle.

-La vache! T'es vivante! Crie Kacey dont la tête se trouvais dans l'embrasure de la porte.

Je hoche les épaules comme si je n'y pouvais rien.

-Allez vient! Elle me lance avant de m'attraper l'avant bras et me tirer à l'intérieur.

Fidel a lui même, Killian est toujours derrière le comptoir et est en train d'essuyer des verres. Il se met à siffler lorsqu'il m'aperçoit. Je ne peux m'empêcher de rougir. Je n'aime pas être le centre de l'attention. Ça me met mal à l'aise.