Oh Brother. 💥

493 26 9
                                    

Retranchée dans ma chambre, oasis de tranquillité, je m'isole dans la salle de bain pour enfiler ce maudit maillot, mais à peine ai-je commencé qu'on martèle déjà à la porte. Elle s'ouvre avec fracas alors que mon frère pénètre dans la pièce, portant sur son visage les marques de son mécontentement.

___" Sœurette va falloir revoir ton comportement ici. Tu ne voudrais pas que je me fâche contre toi.? " dit-il en bombant le torse.
___" Oh ton toutou n'aime pas qu'une femme lui résiste on dirait. " un rire m'échappe.

L'instant suivant, il me saisit à la gorge. Je lui ris au nez et ça le perturbe. Il est devenu tellement pathétique ici. Je ne sais plus à quel moment notre relation frère/sœur a basculé à ce point. Jamais nous n'avions tissé de véritables liens fraternels, et son existence m'affectait peu mais son immersion dans l'univers trouble des gangs de tokyo m'a inopinément transformée en dommage collatéral.

À cet instant précis, avec sa main qui agrippe mon cou, j'imagine sa tête plantée au bout d'une pique. Le contact de sa peau tend tout mon corps mais il n'a aucun courage. Il ne possède pas l'audace de finir le geste mortel, et en effet, son étreinte diminue avant que ma joue ne reçoive le feu d'une gifle. Voilà le théâtre de la virilité. Le ridicule de la situation ne fait que nourrir mon hilarité.

___ "Tarée! " me hurle-t-il.

La porte claque tel un coup de tonnerre tandis qu'il disparaît. Pendant ce temps, je tente de trouver refuge dans les bras de mon lit, harcelée par une fatigue accablante qui, ironiquement, ne m'apporte pas la paix du sommeil.
Trop de pensées. Ça a toujours été une malédiction dans ma vie. Je pense trop, j'analyse trop. Trop tout ou pas assez. Je n'accorde aucun intérêt au lien humain. Ma confiance ? personne n'a réussi à la gagner totalement. Je me laisse diriger par ma froideur sans faille et jusqu'à présent ça me va plutôt bien.
Finalement, mes paupières s'alourdissent et je plonge dans l'étreinte somnolente de morphée.

********

Les rayons du soleil caressent mes joues, c'est agréable. Ce qui l'est moins c'est ce brouhaha incessant à côté de mon lit. Un groupe de champions tentent par tous les moyens de me réveiller. Des incapables.

___ "Quoi encore ? "

___ " Réunion extraordinaire. Il va y avoir un nouvel arrivant. "

___ "Vous m'en voyez ravi... Cassez-vous de là. J'arrive. "

J'attends une dizaine de minutes puis me lève pour aller dans la salle de réunion. Je prends mon temps pour aller dans la pièce en question. Chaque recoin de ce bâtiment est pollué par l'atmosphère de mort qui y règne.
Je pousse la grande porte rouge puis une fois entrée, je m'installe sous les regards médusés de cette bande de clowns. Je haïs cet endroit..

___" Maintenant que tout le monde est là, je peux reprendre. " L'antipathie du chapelier à mon égard est palpable; cependant, cela me laisse indifférente. " Un individu fait du repérage, nous l'avons vu. Niragi et Yoky je vous laisse aller l'accueillir comme il se doit. Je veux le rencontrer... En vie bien évidemment. "

Je suis exaspérée, une réunion pour si peu. Je quitte la table.

___ " Hop hop hop t/p toi tu restes. On va discuter tous les deux. "

___ " Quelle joie. "

___" Garde ton sarcasme pour plus tard. "

Tout le monde s'en va. Un détail attire mon attention, la carte que j'ai ramené hier n'a pas été comptabilisée sur la grande fresque. Le chapelier, d'un regard inquisiteur, me scrute et pianote de manière irritante sur la table. Cet individu commence sérieusement à m'agacer. Mon regard s'aiguise et le questionne silencieusement.

___ " Tu connais le nouveau ! "

___ " Je ne connais personne. "

___ " Un blond, main dans les poches. Qui t'as berné. " ça y est il devient fou.

___ " Va droit au but. "

___ " Tu ne m'as pas donné le cinq de pique. Juste un bout de carton plastifié. "

___ " Impossible. Personne n'était là. Tu es vraiment prêt à tout pour m'éliminer chef. "

___ " Comment se fait-il qu'il l'avait sur lui alors. "

Il me ment. Ça se voit dans ses yeux, il ne garde pas le contact visuel. Idiot qu'il est.

___" Si tu tiens tant que ça à me voir partir.. J'ai une info pour toi... "

___" Vraiment ? C'est quoi ? "

___" Ne viens jamais me récupérer au prochain jeu. "

Ma main percute la table au rythme que ma chaise recule. Je sors de cet endroit de mort sans même prendre la peine de regarder le chef. Il me hurle de m'arrêter, en me disant que le gars en question va arriver d'ici une heure et m'oblige d'être présente. Il n'a pas encore compris que je ne plie pas face à l'autorité et que j'en ai horreur.

Je me laisse tomber sur un sofa du salon commun, où la clarté d'un ciel sans nuage filtre à travers la fenêtre. Un moment de calme me gagne avant que je ne dérive lentement vers mes réflexions intérieures.

Tirée de mes pensées par le fracas d'une porte s'écrasant contre le mur, je perçois la colère dans l'éclat de la voix de Niragi. Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres alors que j'envoie mentalement mes hommages à l'artisan de son irritation. Rater cette scène ? jamais. L'humiliation de Niragi est un spectacle trop alléchant.

J'ouvre la porte, face à moi l'idiot de service accompagné de mon frère. Je m'adosse au mur et observe chaque détail.

L'attroupement se décale et laisse place à Chishiya. Pendant une seconde il semble surpris de me voir là. Puis vient le moment des questions, un processus fastidieux, toutefois les répliques du blond offrent un contraste captivant, laissant entrevoir un esprit stratège à l'œuvre.

Les consignes de la plage se voient listées devant lui; il les valide d'une voix passive, pourtant ses pupilles les renient.

The moon and the sun. 🌙☀️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant