Back Again.

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Quand j'ouvre les yeux, je suis dans mon lit. Tout ça n'était qu'un rêve. Je suis sonnée, comment un songe peut-il être si réel ?
Il me faut une bonne demi-heure avant de reprendre mes esprits. Je me lève et me prépare pour aller travailler.

En sortant de ma chambre, je me cogne dans le meuble télé. Étrange, mon appartement n'était pas disposé comme ça normalement.

Il est 7 :45, je n'ai pas le temps de réfléchir à ça, je dois y aller.

Je sors dans la rue. Il y a du monde, trop de monde. Je déteste ça, tous ces gens qui sourient, qui marchent lentement, qui aiment leurs maudites vies.

Je passe sur le carrefour de Shibuya, tout me renvoie à ce drôle de rêve. Je m'en souviens dans les moindres détails.

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J'entre finalement dans le métro, nous sommes serrés là-dedans. Je suis tendue, c'est comme si mon corps rejetait tous contacts physiques.
Aller t/p t'en a que pour 10 minutes. Mes écouteurs sont dans mes oreilles, ma capuche est vissée sur mon crâne.

Une dame me tapote le bras, j'enlève une oreillette et l'interroge du regard.

___ " Vous n'auriez pas une pièce s'il vous plaît ? "
___ " Non.. Demandez à quelqu'un d'autre. "
___ " J'ai demandé à tous le monde.. Vous étiez ma dernière chance. Mon joker en quelque sorte. "

Sa dernière phrase m'offre un drôle de sentiment. Je la dévisage en remettant mon écouteur en place.

****

Je sors de cet enfer les mains dans les poches. Un panneau publicitaire attire mon attention, il y est écrit : "Sortez de cette illusion en ouvrant les yeux sur le vrai monde."

Ce début de journée est vraiment très bizarre. Je descends l'escalier pour rejoindre la rue principale, un grand miroir se trouve en bas. J'ai une mine affreuse aujourd'hui. Cependant, quelque chose me fait m'approcher de celui-ci. Je regarde attentivement mon reflet, des cicatrices sont apparues sur mon visage. J'en ai une légère au-dessus de l'arcade, une sur la joue et j'ai comme une brûlure sur le front. Je n'ai jamais eu ça avant. Je réfléchis longuement et mon sang se glace. C'est dans mon rêve que toutes ces plaies ont vu le jour.

Je sors mon téléphone et appel mon frère. Son numéro n'est plus attribué.
Des sueurs froides et une sensation de malaise général m'envahissent. Je fonce vers mon lieu de travail en prêtant attention au moindre détail.

****

Je suis désormais devant l'hôpital. Je pénètre dans la cour et à mon passage, un bip retentit. Ça m'interpelle, mais peu importe, je dois vraiment y aller. J'ai une heure de retard, je penserais à tout ça plus tard. Malgré tout, je commence à remettre ma santé mentale en question.

Soudain, une rafale de vent imprévue balaye la zone – étrange, sous l'écrasante chaleur qui régnait jusqu'alors un objet prend son envol d'une table voisine. Attirée par une inquiétude grandissante, je réduis la distance, sentant mon pouls s'accélérer à mesure que j'avance. Après m'être approchée de la table, mes yeux se dilatent devant l'impensable. Doucement, je prends le papier épais et mon cœur s'arrête un instant alors que je la fixe entre mes doigts - c'est la sinistre carte du joker, celle qui n'annonce rien de bon.

Mon cœur rate un battement, je cours jusqu'a l'intérieur du bâtiment. Une collègue médecin me regarde de travers.

___ " Encore en retard.. "
___ " ça te fera un truc à raconter.. " lui dis-je sèchement.

Son souffle pesant frôle ma nuque. J'examine méticuleusement chaque chambre, mais la normalité semble s'éloigner. Des visages que je reconnais me confondent, aguni est là, inerte, sous assistance respiratoire et de l'autre côté de la vitre, heiya le contemple sans dire un mot. Errant plus loin, je rencontre arisu et usagi, qui entament leurs premières discussions – pourtant, ils étaient ensemble normalement. Ça y est je viens folle.

___" Docteur, nous avons besoin de vous dans la 111."
___" Docteur ? "
___" Euh oui ! Venez. "

Je m'exécute et fonce vers la pièce en question. J'entre, un homme s'est réveillé, il a des bandages sur la moitié du visage et sur le torse.

L'infirmière me dit que c'est le premier pansement, donc il doit être fait par un médecin. Rien n'est logique, je suis juste une interne normalement. Je baisse les yeux et bordel c'est Niragi qui est dans le lit.

___ " J'enlève les bandages si vous le voulez bien. "
___ " Allez-y"

Il ne me reconnaît pas.. Il a pourtant essayé de me buter un nombre incalculable de fois.

Finalement les brûlures sont légères, une grosse partie de son visage a été épargné. Son torse présente une plaie par balle qui me fais stopper tous mouvements. Cette blessure est là par ma faute.

___ " Bah alors docteur, on est timide. "

Toujours aussi dégueulasse, j'aurais peut-être dû l'achever en y réfléchissant bien.
Je termine ses soins en silence.
Il partage sa chambre avec un autre homme, qui se trouve être également sous mes soins. Lorsque je fais glisser le rideau entre eux, mon cœur bat la chamade, les prunelles de chishiya se posent sur moi il est en vie, et je me sens envahie d'un soulagement indescriptible. L'infirmier m'informe qu'il a aussi été victime d'une balle

___ " Je peux ? " dis-je.
___ " Ouais. "

Je lève son t-shirt. Défais puis refais le pansement. Il soutient mon regard sans une once d'émotion apparente, hormis l'ombre sarcastique qui semble le suivre comme son ombre. Il respire calmement.

___ " Comme ça, une météorite à raser Shibuya ? " sa voix est fourbe.
___" Shibuya est toujours là. Il n'y a pas eu de météorite. "
___ " Ce n'est pas ce qu'on nous a dit. "
___ " Il ne faut pas croire tout ce qu'on raconte Shuntaro. "
___ " C'est drôle.. Tu m'appelles par mon prénom sans même me connaître. "

Merde, je suis un boulet. J'essaie tout de même de ne pas montrer ma déception face au fait qu'il ne se souvienne pas de moi.

Je suis finalement sauvée par le grésillement des micros.

Je sors de la chambre, une voix robotique que je connais trop bien se met à parler.

* La carte du joker a été trouvée. *

Je fourre la main dans ma poche, la carte a disparu.. Je regarde sur le côté et aperçois le blond en train de jouer avec, un sourire sarcastique accroché aux lèvres.
Tous les téléphones se mettent à sonner, je sors le mien puis l'observe.

* Nom du jeu : vie ou mort, à vous de choisir. *

The moon and the sun. 🌙☀️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant