Traître. ☀️

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L'autre se lèche les babines, il me répugne. Il vient s'asseoir sur le bureau juste devant moi. Le canon de son arme lève mon menton dans sa direction.
Sa proximité et son geste me donnent des envies meurtrières.

___ " Alors tu nous mens ma jolie ? " ce type est diabolique. " « Tu vas regretter de ne pas nous avoir donné ce papier, espèce de salope. »
___ " T'as un problème d'égo ou quoi ? Tu te faisais voler ton goûter à l'école peut-être ? Ah non, en fait, tu étais la victime avant. Remarque, tu as la tête de l'emploi. "

Je suis consciente que mes mots vont frapper fort, l'impulsivité ayant pris les rênes de mes paroles. Après un soupir lourd de tension, sa main se referme soudain sur ma gorge, me clouant contre le mur tandis que mon dos se trouve violemment embouti par une étagère. La souffrance irradie alors qu'il me plaque contre lui, me coupant la respiration. La brûlure dans mes poumons devient insupportable. Mes yeux se ferment tandis que des vagues de souvenirs douloureux submergent mon esprit en émoi. Portée par la fureur qui m'embrase, je frappe avec force dans ses côtes. Il perd momentanément son étreinte et je tente de fuir, mais il me saisit juste avant que j'atteigne la sortie. Mon visage rase alors le sol froid, se griffant contre sa surface impitoyable. Il pose son pied à l'arrière de ma nuque. Je vais le tuer.

___ « Tu me donnes envie de te buter ! » il appuie un peu plus fort. " Pourquoi tu dois toujours jouer les salopes ? "
___ « Parce que je n'ai rien à perdre » dis-je avec froideur.

Un énième et dernier cou vient me malmener. Il s'en va aussi vite qu'il est arrivé, me laissant seule, étalée sur le sol.

Chaque muscle hurle sous le poids de la souffrance, rendant ma démarche laborieuse. Je m'échappe finalement du bureau et me confronte à mon image miroitante, qui porte les stigmates de l'agression. Un bleu se forme sous mon orbite tandis qu'une éraflure saigne légèrement au-dessus de mon sourcil et que de fines lacérations défigurent ma joue – ils m'ont marqué sans pitié.

Je déambule dans les couloirs et regarde par une fenêtre, de la musique résonne, je vais devoir traverser cette foule de personnes pour retourner dans ma chambre.
Ce connard de Niragi m'a volé mon kimono, exposant les stigmates de mon passé à chaque regard curieux.

Je monte les quelques marches qui mènent au jardin. La sensation d'être épiée me submerge alors que je me déplace parmi la foule, ressentant chaque regard comme une effraction de mon intimité.

Le cauchemar se finit quand la porte d'entrée n'est plus qu'à quelques mètres.

J'aperçois Chishiya du coin de l'œil. Traître. Il s'approche.

___ " C'est quoi tout ça ? "
___ " Ne m'adresse plus la parole. Tu es comme eux. « Mon ton glacial pourrait rafraîchir l'enfer dans sa totalité. » La prochaine fois, je te laisse crever dans les jeux." Aucune émotion. » Ah et félicitations pour ta promotion, tu feras un bon toutou. Tu n'es pas un loup toi, tu n'es qu'un mouton. »

Avec un geste décidé, je colle le dessin récupéré des poches de la chose sur son pectoral et en marchant à travers le hall, je sens le poids des regards des individus véreux sur moi. Je ne cède pas à l'intimidation, les affrontant du regard.

___ " Courageux de m'enfermer avec deux types. Deux contre un. Jolie performance de conneries."

Après un trajet interminable, je parviens finalement à ma chambre, je plonge dans mon lit. Les pensées tourmentées par les actions de chishiya, et je dois admettre que j'aurais agi pareillement. Son image m'insupporte, car il représente chaque aspect de moi que je rejette. Pourtant, il y a quelque chose de fascinant à décortiquer des aspects de son caractère qui me sont étrangement similaires. Surtout son penchant pour la manipulation, un art que je pratique moi-même.

PDV Chishiya.

Je suis assis sur des marches. Les grands de ce lieu sont venus me féliciter pour avoir dénoncé la blonde.

Il y a quelque chose d'énigmatique dans la manière d'être de t/p ; aucune circonstance n'a le pouvoir de tempérer sa glace intérieure. Quels sont les secrets enfouis qui ont forgé sa personnalité si imperturbable ?

Elle me renvoie ma propre image. Je culpabilise quand même un peu d'avoir donné ce bout de papier au chapelier, ils ne l'ont pas ratée.


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PDV t/p

Deux jours se sont écoulés depuis l'arrivée du blond, je fais profile bas et m'assois à la table de réunion. Tous les pourris de ce lieu s'y trouvent pour faire le point sur les cartes gagnées.

___ " Comme vous pouvez le voir, il ne reste pas grand-chose à gagner. Il manque le 5 de cœur, le 7 de pique ainsi que toutes les figures » dit le chapelier calmement.

Alors que mon frère semble perdu dans son monde, imperméable à la complexité de la situation, mes yeux se posent sur Chishiya qui, à l'opposé, dissèque consciencieusement le langage non verbal de l'assistance. Il m'aperçoit alors, m'offrant en retour un signe de main accompagné d'un sourire malicieux.

___ " Chishiya, après la réunion, j'aimerais que tu me ramènes la dernière carte que tu as eue. "
___ " D'accord chapelier. " répond-il.
___ " Chef, qu'allons-nous donner comme sanction à t/p pour avoir enfreint les règles ? "
___ " Sérieusement Yoky ... M'avoir défoncé, t'as pas suffit ! " dis-je glacial.
___ " Yoky! t/p a raison, et ce n'est ni le lieu ni le moment de parler de ça ! "

Mon frère reste muet, tandis qu'un sourire malicieux se dessine sur mon visage. Une pensée fugace me pousse à quitter la pièce, et étonnamment, aucun obstacle ne se dresse sur ma route cette fois-ci.

The moon and the sun. 🌙☀️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant