Chapitre 30 - Dray

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On m'avait toujours dit que l'alcool faisait des ravages. J'avais toujours trouvé ses propos exagérés. Jusqu'à aujourd'hui.

Assis au bord de mon lit, la tête entre les mains et me massant les tempes, je me maudissais intérieurement. Pourquoi avait-il fallut que je décide de boire autant cet après-midi ? Pourquoi Blaze ne m'en avait pas empêché ? Et surtout, pourquoi est-ce que mon meilleur ami ne m'avait pas prit mon portable quand il s'était rendu compte que j'étais totalement bourré ? Il y avait deux choses à ne jamais laissé près de moi lorsque j'étais complètement alcoolisé. Mon portable, et Maeve. Même si je ne considérais pas Maeve comme un objet. Ce n'était qu'une façon de parler. Cela ne changeait tout de même pas le fait que je venais sans doute de commettre la plus grosse connerie de toute ma vie.

— Mais qu'est-ce qui m'a prit de l'appeler, putain ?

Dans un geste de colère, je jetai mon portable à l'autre bout de la pièce. Il alla s'écraser contre le mur et retomba sur le sol, l'écran fissuré. Ce n'était qu'un problème mineur. Un simple sort le rendrait comme neuf. Contrairement au coup de fil que j'avais passé à Maeve, je pouvais réparer mon acte. Je n'avais pas encore totalement décuvé, mais j'étais assez conscient pour savoir que j'avais fais une grosse connerie.

Je n'avais absolument aucun souvenir de ce que je lui avais dis. Un véritable trou noir s'était emparré de mes souvenirs à partir du moment où j'avais commencé à boire mais, d'après ce que m'avait dit Blaze, j'avais vraiment fais n'importe quoi. Selon lui, parce qu'il m'avait écouté me ridiculiser au téléphone, j'avais dis à Maeve que je l'aimais. Je ne comprenais pas comment j'allais pouvoir me sortir de ce pétrin. Je n'étais pas capable de réfléchir à un mensonge pertinent pour expliquer mes propos.

— Pourquoi tu m'as laissé faire ça ? hurlai-je à l'attention de Blaze.

Mon meilleur ami se trouvait dans la pièce commune, en train de cuver sur le canapé, tout aussi éméché que moi. Voir peut-être plus. C'était difficile à dire, puisque je ne savais même pas si j'étais capable de me lever sans rejeter l'intégralité du contenu de mon estomac dans la seconde suivant le mouvement.

— Je suis à peu près aussi bourré que toi ! répondit-il sur le même ton. Sur le coup, je trouvais ça plus drôle de te regarder pédaler dans le semoule plutôt que de te remonter à la surface.

Je levai les yeux au ciel avant de percevoir des bruits de pas dans la pièce d'à côté. Peu de temps après, la porte s'ouvrit sur mon meilleur ami, qui traîna des pieds et sa carcasse alcoolisée jusqu'à moi. Il se laissa tomber sur mon lit dans un bruit sourd, la tête enfoncée dans ma couette. Il marmonna quelque chose que je ne compris pas, sa diction rendue incompréhensible par ma couverture.

— Et en estyrian, ça donne quoi ?

Blaze releva légèrement la tête, juste assez pour que je puisse le comprendre.

— J'ai dis que même si j'avais été assez conscient pour comprendre que tu faisais une connerie, je t'aurais laissé faire. Ca ne peut plus continuer comme ça, Dray.

Je fixai mon portable à l'écran cassé sans lui répondre. Il pensait vraiment que je pouvais aller voir Maeve pour lui dire que je lui avais effacé la mémoire ? Il était encore plus bourré que ce que je pensais. Je soupirai, ce qui agaça immédiatement Blaze.

— Tu pourrais soupirer plus silencieusement ? me demanda-t-il. Tu le donnes mal au crâne.

— Fallait moins boire, rétorquai-je.

— Dixit celui qui était tellement défoncé qu'il a appelé son ex en pleurs.

Je grognai.

— Je n'étais pas en pleurs.

Ne jamais s'oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant