𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒊𝒏𝒛𝒆

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La tension entre Jisung et son père était palpable, presque suffocante, alors qu'ils prenaient leur petit-déjeuner dans un silence glacial. Depuis le départ de Yoo Soyeon, le fils du Président n'avait plus trouvé l'envie d'échanger un mot avec son père. Pourquoi le ferait-il ? Il ressentait un poids constant dans sa poitrine, une rancœur grandissante contre cet homme qu'il n'arrivait plus à respecter. Ses pensées, déjà sombres, étaient alourdies par la réalité de cette journée : le mariage politique qui semblait occulter tous les problèmes du pays.

C'est Leader One, comme toujours, qui finit par briser le silence en annonçant l'arrivée de sa grand-mère. Le visage de Jisung s'illumina instantanément. Sa grand-mère... Elle, au moins, lui apportait du réconfort dans cette mascarade.

Quand elle entra dans le petit salon, Jisung se précipita vers elle, son sourire grandissant à chaque pas. Sa grand-mère, malgré son âge, dégageait une énergie inébranlable. Sa voix forte et son franc-parler étaient des choses que Jisung adorait et redoutait à la fois. Et aujourd'hui, elle ne décevait pas.

— Regarde-toi ! s'exclama-t-elle en prenant son visage entre ses mains avant de lui donner une petite tape sur le front. Voyou ! Tu crois que je ne vois pas tout ce que tu fais comme conneries, sale morveux !

Jisung ne put s'empêcher de rire, même si cette remarque le piquait légèrement. Mais il aimait cette honnêteté brutale. Ça lui manquait, surtout dans une maison où tout était calculé, mesuré, politique.

Puis, la tempête de critiques s'abattit sur son père. Jisung, malgré lui, se délecta un peu de ce moment où sa grand-mère ne mâcha pas ses mots sur l'état du pays. Pour une fois, ce n'était pas lui qui était la cible de ce flot d'accusations.

Cependant, la mention de Yoo Soyeon fit s'éteindre son sourire. La douleur de ce départ était encore vive. Il détourna un instant le regard, ne voulant pas montrer cette tristesse à son père ou à sa grand-mère. Mais elle, elle le savait. Elle lisait en lui mieux que quiconque.

— Soyeon doit énormément te manquer, dit-elle doucement, rompant l'insouciance de leur échange.

— C'est... c'est un peu comme si je perdais une deuxième mère, répondit-il d'une voix basse, presque inaudible.

Son cœur se serra à nouveau. Il se sentait si vulnérable, comme un enfant perdu cherchant un refuge. Et dans ce moment, la réalité de sa solitude, malgré tout le monde qui l'entourait, lui tomba dessus avec une force qu'il n'avait pas anticipée.

Pour éviter de sombrer davantage dans ces pensées sombres, il tenta de détourner la conversation.

— Je suis content que tu sois venue, vraiment. Tu restes longtemps ?

— Quelques jours, juste pour m'assurer que tout va bien avec toi, répondit-elle avec tendresse, ses yeux le scrutant avec cette intuition maternelle qui ne le lâchait jamais.

Jisung hocha la tête, essayant de se convaincre lui-même que tout allait bien. Mais au fond, il savait que ce n'était qu'une façade. Comment pourrait-il aller bien alors que tout semblait s'effondrer autour de lui ?

— Ça va, je te rassure, mentit-il doucement. C'est vrai que le départ de Soyeon m'affecte, mais ça va... J'ai mes amis, et...

Ses pensées se tournèrent immédiatement vers Minho. Cet homme qui, contre toute attente, était devenu plus qu'un simple garde du corps. Il le protégeait, oui, mais il était aussi là pour écouter, conseiller, soutenir. Et cette proximité qu'ils avaient récemment partagée... elle le troublait. Minho, sans même le savoir, occupait désormais une place bien plus importante dans sa vie, et cette réalisation l'effrayait plus qu'il ne voulait l'admettre.

𝐌𝐘 𝐒𝐓𝐔𝐏𝐈𝐃 𝐁𝐎𝐃𝐘𝐆𝐔𝐀𝐑𝐃 • ᴹᶦⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant