𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒊𝒙 𝒔𝒆𝒑𝒕

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Depuis une semaine, le silence entre Jisung et Minho était devenu pesant, et pas seulement pour eux deux. Cette distance entre eux n'était pas due à une querelle d'adolescents, mais à quelque chose de plus profond, plus douloureux. Depuis que Jisung avait osé embrasser Minho lors du mariage de son père, et que ce dernier l'avait repoussé, le jeune homme ne savait plus comment agir. C'était comme si chaque mot, chaque regard était devenu une menace de se replonger dans cet embarras et cette confusion. Il préférait fuir le contact, espérant que le temps pourrait atténuer sa peine.

Ce silence n'affectait pas seulement leur relation, mais aussi celle avec Changbin. Leur garde du corps, bien qu'habituellement discret, ressentait la tension qui s'était installée. Il voyait bien que ni Jisung ni Minho ne savaient comment briser ce mur invisible qui s'était érigé entre eux. Il se retrouvait pris entre ces deux âmes tourmentées, sans savoir comment les aider.

Et aujourd'hui, 17 juillet, la fête de la Constitution s'ajoutait au poids qui pesait déjà sur les épaules de Jisung. Cette célébration nationale, pourtant chargée de signification pour le pays, ne faisait que le rendre encore plus amer. Depuis que son père était devenu Président, Jisung avait toujours détesté ces soirées publiques, où il devait sourire et jouer le rôle du fils modèle. Chaque année, il ressentait cette impression d'être un pion dans un jeu politique, un visage à montrer pour apaiser les tensions et consolider l'image parfaite d'une famille présidentielle unie.

Se tenant devant le miroir, il ajusta machinalement sa cravate, son regard vide fixé sur son reflet. Le costume noir ajusté qu'il portait lui allait à la perfection, mais il n'en ressentait aucune fierté. Il détestait cette image, ce masque qu'il devait afficher ce soir. La gorge nouée, il soupira longuement. Sa tête était ailleurs, envahie de souvenirs de cette soirée, du baiser qu'il avait osé voler à Minho, des regards fuyants qui avaient suivi. Un mélange de honte et de tristesse lui serrait la poitrine.

L'idée de passer la soirée aux côtés de son père et d'entendre les éloges habituels des politiciens, tous aussi hypocrites les uns que les autres, lui donnait presque la nausée. Et par-dessus tout, l'idée d'avoir Minho près de lui, sans échanger un seul mot, était insupportable. Chaque fois que leurs yeux se croisaient, Jisung sentait son cœur se serrer, un rappel constant du rejet qu'il avait subi. Pourtant, au fond de lui, une partie de lui-même espérait encore... Mais il n'osait plus rien espérer, de peur de souffrir encore plus.

La soirée allait être longue, il le savait. Un théâtre où il devait jouer son rôle à la perfection, tout en essayant d'étouffer les sentiments qu'il n'avait pas encore réussi à oublier.

Jisung est le premier à mettre un pied hors de la voiture conduit par Changbin, ignorant complètement Minho qui venait de lui ouvrir la portière. Il préféra contourner la voiture et aider sa grand-mère pour sortir à son tour du véhicule. La limousine du Président se gare juste derrière eux et le Président sort en faisant un grand signe de la main au peuple derrière des barrières, très vite rejoint par sa femme Naeun.

Dès qu'il fait un mouvement pour s'approcher de son fils avec sa femme, un écho résonne brutalement.

Six coups de feu au moins.

Dès les premiers coups entendus sur l'immeuble d'en face tous les gardes du corps se précipitent autour du Président comme un cercle de protection en le reconduisant le plus rapidement possible jusqu'à la voiture. L'un d'eux sera toucher.

Le chaos s'abat en une fraction de seconde, transformant un événement mondain en scène de panique totale. Jisung, toujours dans l'élan de vouloir protéger sa grand-mère, se fige en entendant les premiers coups de feu. Ses oreilles bourdonnent, la réalité devient floue, comme si le temps ralentissait. Son cœur s'emballe, résonnant douloureusement dans sa poitrine. Il n'a jamais ressenti une telle terreur, une peur primitive, viscérale, qui le paralyse sur place. Chaque détonation semble plus forte que la précédente, comme un coup de marteau frappant son esprit.

𝐌𝐘 𝐒𝐓𝐔𝐏𝐈𝐃 𝐁𝐎𝐃𝐘𝐆𝐔𝐀𝐑𝐃 • ᴹᶦⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant