𝐌𝐘 𝐒𝐓𝐔𝐏𝐈𝐃 𝐁𝐎𝐃𝐘𝐆𝐔𝐀𝐑𝐃 • ᴹᶦⁿˢᵘⁿᵍ

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒊𝒙 𝒉𝒖𝒊𝒕

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— Bonjour. Comme vous tous, toutes mes pensées vont au Président et à sa famille, malheureusement aux dernières nouvelles le Président Han Yongjin est toujours dans un état critique. Les médecins étaient très directs, et je le serai également, ils espèrent que le Président sortira du coma dans quelques jours. En espérant que ce soit le cas, il faudra attendre plusieurs semaines pour vérifier qu'il n'y a aucune séquelle. En attendant, nous avons mis en place tous les moyens nécessaires pour retrouver le ou les coupables responsables de l'attentat qui visait le Président. J'ai demandé personnellement à la NIS et à l'agence nationale de la police de fouiller chaque rue et d'utiliser toutes leurs ressources pour que le coupable de cet acte abominable soit arrêté...

Jisung éteint la télévision, son esprit alourdi par les nouvelles répétitives. La voix du présentateur annonçant l'état critique de son père résonne encore dans sa tête, même après avoir éteint l'écran. Cela fait trois jours qu'il est enfermé dans cette chambre d'hôpital, où chaque heure semble une éternité. À côté de lui, sa grand-mère tricote sans relâche, une distraction pour apaiser ses nerfs, mais aussi un moyen de rester près de lui et du Président. Malgré la gravité de la situation, un léger sourire éclaire le visage de Jisung en la voyant si concentrée sur son ouvrage. Ce petit geste, aussi insignifiant qu'il puisse paraître, le réconforte légèrement. Mais au fond de lui, l'inquiétude et la frustration ne font que grandir.

Chaque tic-tac de l'horloge accrochée au mur est un rappel cruel du temps qui passe sans que rien ne change. Trois jours que son père est plongé dans le coma, entre la vie et la mort, et que Jisung attend une réponse. Trois jours qu'il est coupé du monde extérieur, cloîtré dans cette chambre où l'atmosphère est lourde, pesante, comme un couvercle qu'on aurait posé sur son souffle. Ses pensées tourbillonnent dans sa tête, il se sent piégé, comme s'il était à la fois trop près et trop loin de tout.

Il repense à Minho. À cette semi-conversation qui ne cesse de le hanter. À la manière dont Minho lui avait pris la main dans un geste réconfortant, laissant entrevoir des émotions que Jisung avait désespérément envie de croire réciproques. Depuis trois jours, il n'a eu aucun signe de lui. Minho est sûrement parti se reposer, rendre visite à sa famille pour leur rassurer. Peut-être qu'il essaie de prendre ses distances, peut-être qu'il a besoin de faire le point... ou peut-être qu'il ne veut plus rien savoir. Cette dernière pensée poignarde le cœur de Jisung, mais il essaie de ne pas y penser.

Il sait qu'il doit parler à Minho, que cette conversation est inévitable. Il en a marre de fuir ses propres sentiments, marre de se voiler la face. Ces trois jours de solitude lui ont donné assez de temps pour réfléchir, et s'il y a bien une chose dont il est certain, c'est qu'il a besoin de voir Minho, de lui dire ce qu'il ressent. Peu importe la réponse, il doit savoir. Il doit se libérer de ce poids qui l'écrase un peu plus chaque jour.

Jisung tourne la tête vers la porte, espérant secrètement que Minho apparaisse à tout moment. Le manque se fait plus lourd à chaque instant. Ces trois jours sans lui ont été insupportables, bien plus qu'il ne veut l'admettre. Il se sent vide, incomplet, comme si quelque chose d'essentiel manquait dans sa vie. Il repense à ce baiser, à la peur qu'il avait ressentie après avoir été repoussé, mais aussi à l'espoir ténu qui subsistait malgré tout. Minho n'avait jamais été aussi vulnérable, et Jisung avait perçu quelque chose dans ses yeux, une émotion partagée, même s'il n'avait pas voulu y croire sur le moment.

Son cœur se serre à l'idée que Minho puisse ne jamais revenir. Trois jours sans un mot, sans une visite... C'est comme s'il était en train de disparaître, lentement mais sûrement, de la vie de Jisung. Pourtant, il sait que Minho n'est pas du genre à fuir les problèmes. Mais cette absence le rend fou. Il a besoin de comprendre, de savoir ce que Minho ressent réellement, s'il y a encore une chance de réparer les choses entre eux, ou s'il doit définitivement tourner la page.