𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒔𝒆𝒊𝒛𝒆

219 23 5
                                    


﹌﹌﹌

Jisung ne comprend pas pourquoi le monde semble toujours contre lui. Il n'a jamais fait de mal à personne, jamais voulu blesser qui que ce soit, et pourtant, encore une fois, il est celui qui se retrouve brisé. Depuis le mariage, cette question l'obsède : pourquoi lui ? Pourquoi doit-il constamment être celui que l'on abandonne, que l'on rejette ? Ces pensées l'ont accompagné toute la soirée, le laissant s'effondrer de fatigue, épuisé par ses propres émotions.

Au matin, il espère que tout ce qu'il a vécu n'était qu'un mauvais rêve. Que le baiser avec Minho n'a jamais eu lieu. Mais non, ça s'est bien passé. Minho l'a repoussé. Et dans ce rejet, c'est une fois de plus le monde de Jisung qui s'est écroulé. Encore une fois, il se retrouve seul, face à ce vide qui ne cesse de grandir en lui. C'est usant, d'être celui que les autres laissent derrière, à qui l'on tourne le dos.

Des coups frappent à sa porte, mais Jisung ne répond pas. Il n'a aucune envie de voir qui que ce soit, encore moins de faire face à Minho. Il a déjà congédié ses deux gardes du corps pour la journée, préférant rester seul dans sa douleur. Puis, après plusieurs frappes insistantes, la porte finit par s'ouvrir. Jisung retient son souffle, craignant de voir Minho entrer, mais c'est son père qui se présente.

Le Président s'approche de son lit, son regard grave mais calme. Père et fils se regardent un moment, silencieux, ne laissant aucune émotion transparaître comme ils en ont l'habitude depuis tant d'années. Pourtant, après leur récente conversation, quelque chose semble avoir changé entre eux. Peut-être que les choses s'améliorent enfin.

— Vous ne partez pas en lune de miel, Naeun et toi ? demande Jisung, brisant la glace.

— Non, il y a trop de boulot, répond son père en s'asseyant au bord du lit. Je viens de croiser Chan. Il m'a dit que tu avais congédié tes gardes du corps pour la journée.

Jisung hoche la tête en guise de réponse.

— Pourquoi ? reprend son père, intrigué.

— Je ne vois pas pourquoi ils resteraient alors que je passe mes journées ici. J'ai rien à faire dehors, rétorque Jisung, un brin amer.

— C'est vrai que tu ne sors plus de la Maison Bleue. Tu te prends pour Willy Wonka ? plaisante le Président pour alléger l'atmosphère.

— De nous deux, c'est toi qui a des Oompa Loompa à ton service, réplique Jisung avec un sourire en coin.

Le père et le fils partagent un rare éclat de rire, dissipant un peu de la tension qui pesait entre eux. Mais une fois la conversation retombée, Jisung se referme de nouveau sur lui-même. Ils sortent ensemble de la chambre, descendant jusqu'au salon pour prendre un déjeuner, mais Jisung reste silencieux tout au long du repas.

Même assis là, à table avec son père, son esprit est ailleurs, tournant toujours autour de Minho. Il essaie de faire le vide, mais tout ramène à lui. Il ne peut pas en vouloir à Minho, malgré tout. Au contraire, il ne pense qu'à lui. Sa présence, son sourire, cette connexion étrange mais intense qu'ils partagent depuis le début. C'est comme une force invisible qui l'attire à lui, même après le rejet.

Il n'a plus peur d'admettre ses sentiments maintenant. Tout est clair pour lui : il est amoureux de Minho, et c'est peut-être pour ça que ça fait si mal. Il s'est ouvert, s'est exposé, et l'a payé cher. C'était un acte de courage, mais en retour, il n'a récolté que de la douleur. Et malgré cela, il ne peut pas s'empêcher de ressentir ce qu'il ressent. Il aurait voulu ne jamais avoir eu à en arriver là, mais c'est trop tard. Les dés sont jetés, et il doit vivre avec les conséquences.

𝐌𝐘 𝐒𝐓𝐔𝐏𝐈𝐃 𝐁𝐎𝐃𝐘𝐆𝐔𝐀𝐑𝐃 • ᴹᶦⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant