𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒊𝒙

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﹌﹌﹌


Ce matin-là, comme tous les autres, Jisung semblait animé par une énergie sournoise. Il y avait un plaisir certain dans sa façon de tester les limites de Minho, comme s'il jouait un jeu sans fin pour voir quand, enfin, son garde du corps craquerait. Pourtant, Minho s'était montré étonnamment calme. Depuis qu'il avait officiellement intégré l'équipe de protection de Jisung, une certaine routine s'était installée entre eux, mais cela n'empêchait pas Jisung de tenter quelques provocations. Minho, lui, ne réagissait plus autant. Il s'était adapté à ce nouveau rôle, bien plus que Jisung ne l'avait prévu. C'était à la fois frustrant et intrigant pour le fils du Président.

Le trajet matinal vers l'université, encore une fois, suivait le même schéma. Changbin était au volant, concentré comme à son habitude, tandis que Minho restait assis à l'avant, les bras croisés, regardant droit devant lui. Jisung, lui, se trouvait à l'arrière, profitant du calme avant que la journée ne commence vraiment. Malgré son désintérêt total pour ses études, il était trop fier pour l'avouer ouvertement. Ce rituel de s'arrêter au Starbucks pour un café avant de se rendre en cours était devenu un moment incontournable de sa matinée.

En descendant de la voiture, Jisung glissa un regard vers Minho.

— Tu veux un truc ? demanda-t-il soudainement, brisant le silence.

Minho tourna la tête, ses sourcils se froncèrent légèrement de surprise. Cette question, venant de Jisung, avait un ton presque inhabituellement poli. Un sourire narquois commença à se former sur les lèvres de l'étudiant.

— Ne sois pas aussi professionnel avec moi, ajouta Jisung. Je prends toujours un grand expresso glacé à Changbin.

Le fils du Président s'amusait à voir que Minho était toujours un peu sur la défensive, même après avoir passé des semaines à ses côtés. Il espérait que le garde du corps finirait par baisser sa garde un jour, mais pour l'instant, cela le divertissait.

Changbin, lui, attendait patiemment à l'extérieur du Starbucks, bras croisés, empêchant quiconque d'entrer ou de trop s'approcher de Jisung. Les quelques clients à l'intérieur jetaient des coups d'œil nerveux ou curieux dans la direction de l'étudiant, certains visiblement mal à l'aise avec sa présence. Les rumeurs et les scandales entourant la famille présidentielle avaient laissé une marque indélébile dans l'esprit du public, et même si Jisung faisait profil bas ces derniers temps, beaucoup continuaient à le juger.

— Un cappuccino sera très bien, répondit finalement Minho, sans se départir de son air sérieux.

— Parfait, dit Jisung en haussant les épaules avec un sourire amusé. Deux cappuccinos, un grand expresso glacé et un macchiato au caramel, s'il vous plaît.

Alors qu'il passait sa commande au comptoir, Jisung sentit le regard froid du serveur sur lui. Cela ne le surprenait pas. Depuis qu'il était jeune, il avait l'habitude de sentir ces yeux sur lui, de capter ces regards qui ne cachaient ni l'hostilité ni le jugement. C'était comme une seconde peau, quelque chose dont il ne se débarrasserait jamais. Il savait que la plupart des gens ne le voyaient que comme "le fils du Président", avec tout le poids des erreurs de son père et les scandales qui suivaient sa propre réputation.

Le serveur, un homme dans la trentaine, tendit les boissons à Jisung sans un mot, ses gestes brusques révélant une certaine tension.

— Merci, dit Jisung avec un sourire poli, mais son ton restait détaché, presque ironique.

Il récupéra les quatre boissons et sortit du Starbucks, sans prêter attention à ceux qui le regardaient encore avec cette froideur caractéristique. Ces jugements silencieux ne l'affectaient plus autant qu'avant, même s'il savait que, quelque part, cela l'érodait doucement.

𝐌𝐘 𝐒𝐓𝐔𝐏𝐈𝐃 𝐁𝐎𝐃𝐘𝐆𝐔𝐀𝐑𝐃 • ᴹᶦⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant