Chapitre 11

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Asahi passa encore quelques jours à l'hôpital, avant d'être transféré à la clinique privée de Hakken, où il a accepter de faire quelques essais et expériences pour arriver à contrôler sa Delusion. La police avait mis la pression sur les deux docteurs pour avoir leur rapport, afin de le laisser se déplacer librement. Après avoir lu ce qu'ils ont rédigé, ils acceptent de laisser Asahi sous leur responsabilité, et l'innocentent du crime d'il y a 4 mois, sous motif d'inconscience et trouble mental.
« -Alors, mon petit Asahi... il ya certains examens supplémentaires à faire... annonça Hakken en souriant.
-Oh non... encore ? Soupira Asahi, exténué. 
Hakken haussa les épaules et s'excusa, affirmant que c'était nécessaire.
-maintenant on aimerais essayer une autre invention de la brillante Echo- euh Aiko ! Tu veux bien présenter ton produit ?
-Alors... dit-elle en sortant d'une boîte un collier en plastique dur, ceci est un collier qui sera relié par le bias de capteurs collés sur ta peau à des terminaisons nerveuses et pourra automatiquement -
Asahi la regarda avec un air incompréhensif, alors qu'elle était bien absorbée dans son explication. Elle leva les yeux et vit son visage expressif.
-Euh... bon.... j'épargnerai les détails ennuyeux, mais ca te permettra -théoriquement- de signaliser le début et la fin de ta Delusion, ça te facilitera le contrôle. On teste ?
Il acquiesça.
Elle mis le collier autour de son cou, et attacha les capteurs, et une lumière bleu tout au long du collier n'a pas tardé à apparaître.
Hakken commença à prendre des notes, la première était que la lumière bleue signifiait un état d'éveil. Il lui demanda ensuite d'essayer de déclencher une Delusion.

Il ferma les yeux, se concentra et essaya de ne penser à rien. Cela a duré 5 bonnes minutes, mais la lumière n'a pas changé de couleur.
-Essaye de penser à quelque chose que tu aimes bien ? Proposa Hakken.
-Euh... quelque chose que j'aime ?
-Oui, un endroit, un objet, je ne sais pas.
Il essaya d'y réfléchir, mais il ne vit pas grand chose.
-J'ai une idée.... Dit-Aiko. Et si on le faisait sortir ? Vers un endroit familier par exemple....son ancien appartement ? Mais j'ai peur que ça l'affecte...
-Non ça ira... je veux y aller, j'ai besoin de rafraîchir ma mémoire.
Les deux docteurs se sont préparés, et ont amené Asahi avec eux dans une belle voiture noire qui brillait, comme si on la lavait matin et soir.
Enfin sur place, le collier commençait à clignoter. La lumière vrillait du bleu vers le rouge, mais ne se stabilisait pas, ça signifiait qu'il était dans un état intermédiaire.
-Kenji.... Pensa Asahi en voyant l'appartement, comme il l'a laissé ce jour là. Il était petit,
mais assez pour les deux colocataires. Dans la chambre principale, il vit les deux lits mals rangés, les packets de biscuits qu'il n'a pas fini, le bureau pas très organisé, les posters de jeux vidéos, de voitures et de mannequins dans le côté de Dan. Il continua à regarder autour, puis s'assit sur son lit. Il sentit sous lui une petite chose en aluminium , c'était la plaquette de comprimés, qu'il était supposé prendre le jour de l'accident.
S'il les avait pris, ni Dan ni la fille ne seraient morts aujourd'hui, enfin, probablement pas. En tout cas, pas de cette façon, pas des mains d'Asahi.
-On a analysé ces médicaments au laboratoire, ils sont très mystérieux, je n'arrive pas à comprendre leur effet, et on ne sait pas qui les a fabriqué... déclara Hakken.
-Probablement Eiron, non ? Demanda Aiko.
-Je ne pense pas... il ne crée pas de problème avec sa solution... Asahi, pourquoi Dan te donnait-il ses médicaments ?
-Il disait que c'était à cause de mes vertiges, car j'avais souvent la tête qui tournait, mais dans la lettre que vous avez retrouvé, il m'a dit que ça aidait à ne pas perdre le contrôle.
-Hmm, donc le vertige était le début de ta Delusion, et quand tu les prenais, ca t'évitait de trop sombrer dedans... Néanmoins... ils l'atténuent seulement, ils ne l'annulent pas. Réfléchissait Hakken. Tu ne sais pas d'où ils les a eus ?
-Non... aucune idée, même lui il ne le sait pas. son père les a procuré apparemment.
-on analysera ça un peu plus plus tard... comment te sens tu là ?
-J'ai un peu le vertige... j'aurais du les prendre ce jour là.... Murmura-t-il faiblement. »

Son collier est soudain devenu rouge, et il d'effondra sur le lit.

Il avait l'air triste, cela confirmait l'hypothèse d'Aiko qui disait que le débordement d'émotions avait un rôle dans le début de ses Delusions.
Hakken a attendu un moment avant de le secouer doucement, tentant de le réveiller.
Asahi sursauta et se leva aussitôt. Le collier était redevenu bleu.
« -Ça progresse, t'es revenu assez vite dis donc ! S'exclama Hakken, plutôt satisfait.
-Qu'est ce que j'ai fait...
-Rien, tu t'es juste effondré. As tu vu quelque chose ?
Il hocha de la tête pour dire non, puis Aiko repris en s'avançant vers lui et s'agenouillant devant le lit.
-Maintenant j'aimerais réessayer, et cette fois tiens ma main, et dis moi ce que tu vois, je veux vérifier quelque chose. »
Il tient sa main, et ferme les yeux. Il se sentit lourd, mais n'arrive pas à se laisser emporter. Il fronça les sourcils, et serra sa main pour tentant de mieux se concentrer.

Il commença à voir un tunnel sombre, et à entendre un bourdonnement sourd.

Au bout de deux minutes, toujours serrant la main de la psychiatre fermement jusqu'à ce qu'elle devienne moite, il se réveilla, après quelques secousses de la part de Hakken.
« -Ah ! Je commençais à être jaloux que tu tiennes la main de ma femme autant...
-(tousse) Hakken...
-...J'ai... j'ai vu des scènes qui semblent être de votre passé Docteur Aiko, je peux parler ?
-Oui, vas-y Asahi.
-il y'avait... vous et Docteur Hakken, vous aviez l'air jeunes, il ya 10 ans je dirais, je n'arrive pas à tout comprendre mais ca semblait concerner votre rencontre.
-Tu... n'as pas vu des trucs très personnels, n'est ce pas ? Demanda Hakken en lançant un petit sourire et un coup de coude furtif à sa collègue.
-Quel genre de trucs personnels ?
-Hum, ne fais pas attention à lui, il vieillit et dit n'importe quoi. Bref, tu te sens comment ?
-ça va... ma tête ne tourne plus comme avant. Dit-il en arrangeant ses cheveux.
-Ça confirme ma théorie. Si tu touches une personne, tu la voies dans ta Delusion, mais si tu la tiens en continu, tu peux la voir encore plus souvent, donc tu découvres plus de trucs sur elle.
-Mais c'est génial ça, tu penses à quoi je penses ? Ricana Hakken.
-Oui... dit-elle avec un sourire en coin, comme si elle bouscula sa personnalité de Aiko à Echo, ça peut nous aider avec nos enquêtes, surtout que notre cher chef enquêteur a disparu..
-Elzar a disparu ? Demanda Asahi surpris.
-Oui, de l'hôpital et de Stars Co aussi... il est revenu vers son vrai boss on dirait...
-Vous... avez découvert qu'il était traître qu'avec ma Delusion ? »
Hakken lui expliqua qu'il a un moment, on l'a surpris dans les caméras, entrain d'injecter un produit dans son sérum, afin de le tuer. La seule raison à laquelle ils pensaient c'était sûrement par peur de son pouvoir qui pouvait les démasquer une fois réveillé, et parce qu'ils n'ont pas pu mettre la main sur lui directement.

Asahi les regarda, et sentit qu'il allait être utile, et qu'après tout, sa Delusion lui servira peut être à de bonnes choses, s'il arrivait à la contrôler. Mais il n'oublia pas que, ce même pouvoir, a tué son ami et une fille innocente.

Le docteur lit dans se yeux le mélange d'émotions confuses, et compris ce qu'il devait ressentir. Il s'agenouilla devant lui, et essaya de le rassurer.
« -Asahi, je sais ce que tu ressens. Ce n'est pas de ta faute, comme Dan te l'a écrit, tu es spécial, et tu dois exploiter ton pouvoir pour le bien maintenant, tu ne peux pas culpabiliser sur ça indéfiniment. Réfléchis à ce que je viens de te dire, d'accord ?
La dernière fois qu'une personne lui a dit que ce n'était pas de sa faute, c'était Eri, et c'était absolument la sienne cette fois.
-Je...je ne sais pas.. il se leva brusquement de son lit et se dirigea vers la fenêtre ouverte, et contempla dehors la rue calme et peu animée. Il n'a pas pu s'empêcher de se rappeler des moments où il vivait ici, des bons moments avec son ami. Mais, il se dit que peut être, ces souvenirs étaient faux. Il ne fait plus confiance à sa mémoire désormais.

-Allons.... On te laissera du temps pour réfléchir, mais n'y réfléchis pas trop non plus...
-Tu ne sais pas parler aux gens Hakken..soupira Aiko, bon, on arrête les expériences pour aujourd'hui, reposes toi dans la clinique Asahi, on te dérangeras moins. Merci pour ton aide.
-Je... peux rester ici un peu ?
Les deux se regardèrent, puis hochent de la tête.
-Un garde du corps attendra dehors pour t'escorter. Fais attention à toi. »

Il les remercia, et les deux sont sortis, le laissant perdu dans ses pensées.

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