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Les semaines avaient passé depuis que Kenma était venu passer un week-end chez les Sawamura-Kuroo. Daichi s'était forcé à paraitre le plus indifférent possible, se brisant un peu plus le cœur à chaque parole de Tetsurou. 

Sa valise en main, le corbeau put souffler pour la première fois depuis un mois. Cette semaine c'était le début des vacances et il allait passer quelques jours avec sa mère et sa famille. Il savait qu'il pourrait être lui-même avec ces gens au grand cœur qui avaient le style de mettre de la joie un peu partout. Même si le stress et la tristesse n'étaient pas loin, le capitaine de Karasuno tenta de se raisonner le plus possible, histoire de passer, tout de même, une bonne semaine dans cette ville qui lui rappelait maintenant des souvenirs qui le faisaient chavirer encore hier. 

Il descendit du train et marcha dans la gare quelques instants avant que deux enfants se jettent sur lui. Aki et Eri manquèrent de faire tomber leur frère qui tenta de les attraper tout en gardant ses bagages contre lui. Des bras attrapèrent alors chacun des deux enfants et de nombreux sourires éclairèrent les visages. 

- Bonjour mon chéri, s'exclama sa mère, tu as fait bon voyage ? 

- Oui maman. Tout s'est bien passé. 

La femme posa Aki à terre et serra son plus grand garçon dans ses bras. Daichi lâcha finalement ses bagages pour câliner sa mère. La petite famille se dirigea finalement hors de la gare, grimpa dans la voiture et roula jusqu'à leur appartement. 

Une fois la porte de leur foyer close, la pression qui pesait lourd sur les épaules sur les épaules du capitaine de Karasuno se déchargea en même temps que sa valise dès qu'elle se posa sur le sol carrelé de l'appartement. 

- Jinta ! Itsuki ! Venez dire "bonjour" à votre frère ! cria le beau-père de Daichi depuis la cuisine. 

- Salut Keita. dit le corbeau en arrivant à côté de l'homme. 

- Hey ! La forme ? 

Le brun hocha la tête et sa mère entoura le ventre de son mari de ses bras. Deux adolescents débarquèrent dans la pièce et saluèrent Daichi. Les trois aînés de la famille n'étaient pas très bavards mais un sourire leur suffisait pour communiquer. Ils se glissèrent loin de leurs parents et se posèrent sur le canapé. 

- Dai, tu savais qu'Itsuki avait un copain. annonça le plus jeune garçon. 

- Mais tais-toi Jinta ! s'exclama la jeune fille concernée. 

Le capitaine de Karasuno sourit doucement. Ça lui faisait du bien d'entendre les disputes des jumeaux. Les deux plus jeunes continuèrent de se crêper le chignon, tentant de ramener leur grand frère de leur côté. 

Malgré tout, après une trentaine de minutes à écouter Itsuki et Jinta, la fatigue pointe et les sentiments de Daichi l'ensevelissent de nouveau. Ses pas le mènent jusqu'à sa chambre où il se laisse tomber sur son lit. Ses pensées l'assaillent d'un seul coup. Son cœur se serra. Le visage de Kuroo s'imprima de nouveau dans son esprit. Il avait espéré que le chat l'appelle mais son téléphone n'a jamais affiché son nom. 

Quelques coups à la porte résonnent et la mère de Daichi passe la tête. Le jeune homme n'a pas le temps de changer de visage. La femme s'approcha de son fils et lui caressa la joue. 

- Qu'est-ce qu'il se passe mon chéri ? 

- Rien ça va. Je t'assure. 

- Tu sais que je te connais comme si je t'avais fait mon chéri. 

Le corbeau laissa tomber sa tête contre l'épaule de sa mère. 

- C'est encore lui ? 

- Mmh. 

- Il s'est passé quoi cette fois ? 

Daichi lui raconta alors. Ses discussions avec Kuroo. Ses regrets pour les paroles qu'il avait dites. Sa jalousie qu'il refusait de voir. La vision de Kenma dans le bras du capitaine de Nekoma. Tous ces sentiments qui lui brisaient le moral et l'empêchaient de penser à autre chose. 

Les bras de sa mère l'avaient entouré et il s'était laissé aller. Elle caressa les cheveux de son fils avec tendresse et compassion. Les minutes s'écoulèrent et la paix s'installa quelques instants dans le cœur du capitaine de Karasuno. 

Une autre tête passa. 

- Hitomi chérie, chuchota Keita doucement, on va manger. 

- On arrive. 

- Je n'ai pas faim, avoua Daichi. 

- Tu es sûr que tu ne veux pas qu'on te prépare un plateau ? proposa Keita. 

- C'est gentil mais ça va aller. 

- Tu veux qu'on sorte se promener cet après-midi ? questionna sa mère. 

- Mouais. 

- Viens au moins t'asseoir à table avec nous, juste histoire de ne pas être tout seul dans ta chambre. Sauf si tu veux vraiment rester tranquille. 

Le corbeau hocha la tête et suivit sa mère et son beau-père dans la cuisine. Ses frères et sœurs étaient attablés et se disputaient pour les uns, s'amusaient pour les autres. Le repas trouva pourtant le calme, animé de discussion des deux plus vieux de la famille. Keita et Hitomi tentaient tant bien que mal de faire sourire Daichi et de se faire entendre leurs autres enfants. 

Une heure plus tard, Itsuki avait finalement réussi à convaincre son grand frère de se promener dans Tokyo, en compagnie de leur mère. Même s'il n'était pas emballé, le capitaine de Karasuno n'avait pas pu résisté au regard suppliant de sa petite sœur. 

Leur manteau sur le dos, Hitomi, Itsuki et Daichi laissèrent leur famille pour s'adonner à l'activité préférée des deux femmes du groupe : contempler les vitrines. Il faut avouer que le jeune homme appréciait aussi le faire avec sa mère et sa sœur mais le cœur n'y était pas aujourd'hui. 

Quand ils entrèrent dans le centre commercial, le plan de Hitomi et Itsuki se mit en place : elles étaient prêtes à tout pour redonner le sourire au corbeau. Elles le trainèrent dans de nombreux magasins dont des librairies et des magasins de sport. Elles insistèrent même pour qu'il essaye une nouvelle tenue plus adaptée, selon le vendeur, au volley. 

Alors qu'il enfilait le short et le maillot qu'il estima effectivement confortable, Daichi entendit les chuchotements de sa mère et sa sœur à l'extérieur de la cabine mais au ton de leur voix, elles semblaient entretenir une conversation assez sérieuse. 

Le reste de l'après-midi se passa et ils décidèrent de finir dans un magasin de jeux vidéos et jeux de société pour faire une surprise à toute la famille. 

Itsuki poussa alors d'un seul coup son frère dans un rayon au fond du magasin, prétextant un besoin insurmontable de lui montrer quelque chose qu'elle avait aperçu. Cependant, Daichi n'était pas dupe : il savait pertinemment qu'il se tramait quelque chose et que sa mère ainsi que sa sœur tentait de lui cacher. 

S'échappant quelques millisecondes de la surveillance de sa sœur, il déambula dans le magasin, à la recherche de ce qui lui était dissimulé. Il ne tarda pas à le trouver mais au moment où il allait y poser les yeux, la main de sa mère lui cacha la vue. 

Daichi n'avait pourtant pas besoin de voir pour savoir ni même d'entendre. La réaction de sa mère suffisait à lui indiquer qui était là, à quelques pas de lui. 


Je ne veux pas de toi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant