Je ne veux pas de toi...

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Allongé sur son lit, Daichi repensait à la semaine qui venait de s'écouler. Kuroo et lui avaient passé tout leur temps ensemble. S'éclipser dès que possible était devenu chose courante pour eux. Leurs lèvres s'étaient rencontrées plus de fois en une semaine qu'en un an. 

Le corbeau semblait encore être sur un petit nuage depuis qu'il était rentré de vacances. Les cours avaient repris et le week-end, il avait filé chez sa mère. Maintenant qu'il était là, il fixait le plafond de sa chambre comme s'il était magique et qu'il allait donner une réponse à chaque question qu'il se posait. 

Quelques coups furent toqués à la porte de sa chambre et Daichi se leva pour ouvrir. Dans le couloir se tenait sa mère. 

- Tout va bien mon chéri ? questionna-t-elle. 

Il hocha doucement la tête et la femme lui sourit. 

- Une surprise t'attend dans le salon. 

Le capitaine de Karasuno leva un sourcil. Une surprise ? Quelle surprise ? Il n'attendait rien ni personne en particulier. 

Hitomi garda son sourire et rebroussa chemin. Daichi hésita un instant et lui emboita le pas. 

Dans le salon, rien de nouveau. Ses frères et sœurs étaient soit affalés sur le canapé soit en train de se rouler sur le sol. Ils ne remarquèrent même pas que leur frère était sorti de sa chambre et continuèrent ce qu'ils faisaient. 

- La surprise est dans la cuisine en fait. annonça Hitomi. 

Le corbeau devina facilement que la surprise était une personne et non un objet. Son cœur se mit à battre. Il ne pouvait qu'espérer que ce soit Kuroo. En pénétrant dans la cuisine, il n'y trouva que Keita occupé à préparer le déjeuner. 

- Je... commença Daichi. 

- Je peux faire quelque chose pour t'aider ? s'enquit son beau-père. 

Le jeune homme se tourna vers sa mère qui continuait de rayonner. Il se doutait que personne n'avait prévu de l'aider. 

- Vous voulez bien me dire que ce vous trafiquez là ? C'est quoi cette fameuse surprise ? Qui est là ? s'impatienta Sawamura. 

Il n'eut pas le temps de dire un mot de plus que deux bras s'enroulèrent autour de sa taille et le soulevèrent légèrement au dessus du sol. 

- Ahhhh ! cria le capitaine de Karasuno de surprise. 

- Bonjour mon amour, murmura Tetsurou à l'oreille de celui qu'il aimait. 

- Tu m'as fait peur imbécile ! s'exclama Daichi en se retournant et frappant le torse de celui qui le tenait contre lui. 

Kuroo se pencha doucement mais son amant l'arrêta bien vite. 

- Pas ici. 

- Merci Daichi, n'oubliez pas que nous sommes toujours là. déclara Hitomi. 

- Vraiment désolé de vous importunez, s'excusa le capitaine de Nekoma avec humour. Je vous vole votre fils pour quelques heures. 

La femme sourit et les laissa filer, ce qu'ils firent sans demander leur reste. 

Dès qu'ils furent sortis de l'appartement et à l'abri des regards, Tetsurou posa délicatement ses lèvres sur celles de son amant. Le corbeau passa ses bras autour de son cou et se colla un peu plus contre lui, profitant pleinement de l'étreinte qu'il lui offrait. 

- Tu m'as manqué. avoua le chat. 

- Tu aurais dû m'appeler. 

- Je voulais te faire la surprise. 

Daichi sourit doucement. Il était plus qu'heureux de voir l'homme qu'il aimait en face de lui. 

- J'ai demandé à ta mère si je pouvais te kidnapper pour une journée et peut-être plus. J'aimerais me rattraper pour cette journée où je t'ai abandonné aux sales mains de Terushi... 

Sawamura le coupa en posant son index sur sa bouche. 

- Pas d'insulte aujourd'hui. 

- Mais... 

- Pas de mais. Et je suis ravi que tu me proposes de refaire cette journée mais entièrement avec toi cette fois. 

Ni une ni deux, les deux lycéens étaient partis pour leur journée. Elle commençait certes plus tard mais elle était partie pour durer. 

Tout se passa selon le bon vouloir de Kuroo. 

Ce déjeuner qu'ils n'avaient pas partagé. Cette après-midi qu'ils n'avaient pas passé ensemble. Cette soirée qui avait été teintée d'un certain malaise. 

Cette fois, tout s'était déroulé à la perfection et le sourire n'avait jamais quitté les lèvres de Daichi. À aucun moment il n'avait arrêté de s'émerveiller et de respirer la joie de vivre. Le petit nuage sur lequel il était depuis le matin même n'avait fait que monter plus haut dans le ciel et ce grâce à celui qui se tenait à côté de lui à chaque instant. 

Il était minuit passé quand les deux jeunes hommes arrivèrent sur le pas de la porte de l'appartement de la famille du plus jeune. Pour être tout à fait honnêtes, ils ne voulaient pas se séparer et ils en avaient tous les deux bien conscience. Leurs doigts s'entrelaçaient encore, refusant catégoriquement de se lâcher. 

- Tu peux dormir ici, proposa le corbeau en rompant le silence qui les liait. 

Le chat ne répondit pas dans l'instant, laissant planer un léger vide. 

- J'aimerais vraiment que tu restes, finit par avouer Sawamura. 

Sous l'impulsion de cet aveu, Testsurou se plia au souhait de celui qu'il aimait et se laissa conduire à la chambre. Sans un bruit, ils se préparèrent pour la nuit. 

Blottis dans le lit du plus petit, les deux amants se sourirent tendrement. Ils s'embrassèrent, restèrent simplement dans les bras de l'autre et se laissèrent emporter par le soleil, leurs corps comme scotchés. 

Au petit matin, alors que le soleil s'infiltrait à travers les fentes des rideaux, Daichi se réveilla le premier. Il observa amoureusement son amant qui dormait encore. Ses lèvres délicatement posées sur son front, il lui caressa doucement les cheveux. Kuroo ne se réveilla pas, il était plongé dans son sommeil. 

Le corbeau se rallongea alors dans ses bras et traça de petits cercles sur son torse, s'amusant comme il le pouvait en attendant le réveil de celui qu'il aimait. 

Secrètement, un sourire se dessina sur les lèvres du chat qui appréciait ce doux moment dans le silence le plus total.