Je ne veux pas de toi...

③

Le soleil effleura le visage de Daichi qui dormait paisiblement. La porte de sa chambre s'ouvrit et se referma doucement. De petits pas s'avancèrent vers le lit du capitaine de Karasuno. Le silence se remit en place. 

Puis soudain, sans prévenir, Daichi fut réveillé d'un coup par des cris et deux masses qui s'abattirent sur lui. 

- YAAAAAAAAHHHHHHH ! 

Deux enfants roulaient dans le lit du brun et riaient aux éclats. Leurs cheveux étaient bruns et leurs yeux marron foncé. Hilares, les deux enfants ne virent pas que Daichi s'était redressé et s'apprêtait à les attraper. 

- AAAAAAAAAAAAHHHHHH ! crièrent les enfants quand Daichi les envoya comme des sacs à patate sur son épaule et sous son bras. 

Une femme débarqua dans la chambre. Ses cheveux noirs descendaient jusqu'au milieu de son dos. Elle était parfaitement maquillée et regardait les trois êtres qui étaient face à elle, dont deux toujours morts de rire. 

- Aki ! Eri ! Je vous ai dit de ne pas réveiller votre frère ce matin ! Vous n'en faites qu'à votre tête c'est vraiment pas possible. s'exclama la femme. 

- Ça va maman ne t'en fais pas. 

Elle s'approcha de Daichi et lui embrassa la joue, avant de récupérer les "deux petites crapules" qui s'accrochaient à leur frère. Une fois les deux tornades et leur mère sorties, le capitaine de Karasuno enfila des vêtements et suivit le mouvement. Il traversa l'appartement et arriva dans la pièce de vie qui ressemblait à un salon-salle-à-manger avec cuisine ouverte. L'agitation régnait dans la pièce. Les deux petites tornades qui avaient réveillé Daichi sautaient sur le canapé où étaient installés deux ados qui avaient chacun un casque vissé sur leur tête. Dans le côté cuisine, un homme qui ressemblait particulièrement aux enfants présents dans la pièce s'affairait. Derrière lui, la mère de Daichi se battait avec des fruits et un couteau. 

Le capitaine de Karasuno s'approcha du canapé et attrapa Aki et Eri qui soupirèrent. Il les fit asseoir par terre et ébouriffa leurs cheveux. Aki roula jusqu'à son frère et Eri s'étala sur ses jambes. 

L'une des deux adolescents qui se trouvaient sur le canapé leva les yeux et retira son casque. 

- Salut Dai, lança-t-elle, avant de donner un coup de coude au garçon qui était toujours dans sa bulle à côté d'elle. 

- Salut Dai, fit le garçon à son tour sans enlever sa musique. 

- Bonjour vous deux. 

Daichi se releva mais Aki et Eri grimpèrent sur lui. Il poussa un soupir mais les laissa s'agripper. Il marcha jusqu'à la cuisine où il inclina la tête vers l'homme qui s'affairait au dessus des plaques de cuisson. 

- Bonjour Daichi. Tu as bien dormi ? le questionna ce dernier en levant les yeux. 

- Oui merci. Peut-être un peu mieux si ces deux petites crapules ne m'avaient pas réveillé mais rien de bien grave. 

Aki et Eri firent un grand sourire, toujours accroché à leur grand frère. 

- Tu sais quand est-ce que Kuroo vient te chercher ? demanda sa mère à Daichi. 

C'est à ce moment que la réalité le frappa en pleine figure. Il n'était pas dans l'appartement de sa mère avec ses frères et sœurs et son beau-père pour passer le week-end avec eux. Non. Il était là pour passer le week-end avec Kuroo puisqu'il n'avait pas su dire non quand son père et sa belle-mère l'avait encouragé à accepter la proposition. Quand ils en avaient parlé une semaine plutôt, Daichi avait remarqué que Kuroo ne semblait plus très enjoué à l'idée de passer du temps avec lui. Il s'était peut-être résigné à accepter l'impossibilité de leur amour au vu de celui de leurs parents. 

- Il ne devrait pas tarder. murmura le capitaine de Karasuno. 

Sa mère perçut le malaise de son fils et fit descendre ses deux plus jeunes enfants du dos de leur frère pour le prendre à part. Elle l'entraina vers sa chambre et le fit asseoir sur le lit. 

- Dis moi ce qu'il se passe exactement Daichi. 

Le jeune homme ne répondit pas. Il ne voulait pas avouer à sa mère tout ce qu'il se passait dans sa vie. Il ne lui avait jamais parlé de l'attirance qu'il éprouvait pour Kuroo et encore moins du fait qu'ils voulaient sortir ensemble. 

- Je vois bien qu'il y a quelque chose qui te tracasse. Si tu veux m'en parler je suis là d'accord ? Si tu ne veux pas alors tu peux le garder pour toi ou en parler avec quelqu'un d'autre mais je ne veux pas que ça te fasse du mal. On vit moins bien en gardant un lourd secret. 

Daichi hocha la tête et la posa sur l'épaule de sa mère. 

- Tu as envie de parler de ce qu'il se passe ? Je me doute bien que ce n'est pas juste parce que Kuroo et toi êtes demi-frères. Il y a quelque chose d'autre non ? 

Le jeune homme ne répondit pas et laissa sa mère le serrer contre lui et lui caresser les cheveux. 

- Si quelque chose ne va pas avec lui, avec ton père ou avec ta belle-mère tu peux m'en parler aussi. Je suis ta mère. Je serai toujours de ton côté. 

Daichi hocha de nouveau la tête. 

- Je suis désolée d'habiter si loin de toi mon chéri.

Le capitaine de Karasuno secoua la tête. Il savait que ce n'était pas de la faute de sa mère si elle habitait aussi loin. Elle avait trouvé un super travail dans cette ville et Keita, son mari, était toujours présent et aux petits soins pour elle. Il était vraiment content pour sa mère. 

- Je.. commença Daichi. 

La sonnette retentit. Le garçon savait ce que cela signifiait. C'était l'heure. Kuroo était derrière la porte à l'attendre pour leur sortie du jour. Tamako lui avait dit qu'il avait vraiment fait un gros travail pour faire plaisir à son ami mais que ce dernier n'avait pas pu venir. Elle espérait quand même que tout plairait à Daichi. 

- Je vais y aller. À ce soir maman. 

Le capitaine de Karasuno embrassa le front de sa mère, attrapa un manteau et son téléphone puis sortit. Il salua toute sa famille et partit vers l'entrée. Il ouvrit la porte et se faufila dehors rapidement après avoir attraper ses clés. Le dos contre la porte, il leva les yeux et se retrouva nez-à-nez avec Kuroo qui le regardait sans émotion.