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Les lampadaires éclairaient la rue quand la voiture de Tamako y avança. Elle et Tetsurou étaient enfin arrivés à destination après plusieurs heures de route. Les lumières de la maison brillaient elles aussi dans le noir de la nuit. 

- J'ai la dalle. soupira Kuroo. 

- On va bientôt manger, le rassura sa mère. 

La femme se gara dans l'allée et ils descendirent du véhicule. Le plus jeune se précipita vers la maison et cria en boulant dans l'entrée. 

- On est rentrés ! 

En un éclair, les têtes de Daichi et de son père apparurent. Tamako arriva quelques minutes après son fils et enlaça son compagnon. Laissant leurs parents se saluer, les deux lycéens se faufilèrent dans le salon à l'abri des regards. 

- J'ai eu peur que tu ne viennes pas, avoua le capitaine de Karasuno. 

Les lèvres du chat se posèrent sur le front de son amant qui se blottit tendrement dans ses bras. 

- J'ai parlé avec ma mère. 

- Elle a dit quoi ? 

- Qu'elle était heureuse pour nous et que ça ne la dérangeait pas. 

- Vraiment ? 

- Vraiment. 

- Mon père ne sera pas du même avis. 

- Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour ça. Maintenant que j'ai la bénédiction de ma mère, rien ne se mettra plus en travers de mon chemin. Je t'aime Daichi. 

- Je t'aime aussi. 

Leurs bouches se joignirent et les mains du corbeau se glissèrent dans les cheveux du capitaine de Nekoma. 

Les bruits de pas venant de la cuisine les obligèrent à se décoller, même s'ils restèrent très proches l'un de l'autre. 

Le repas prit place et se déroula tranquillement, même lorsque les garçons évoquèrent le sujet de leur relation. En face d'eux, aucune réaction. Le père de Daichi comme la mère de Tetsurou ne semblait choqué de cette nouvelle ou offusqué de quoi que ce soit. 

Durant le reste du repas, la main de Sawamura joignit celle de Kuroo et un léger sourire illumina le visage des deux jeunes hommes. 

Allongés sur le lit de Daichi, les deux amants soupirèrent à l'unisson. L'annonce qui leur faisait tant peur s'était montrée plus aisée qu'ils ne le pensaient. À partir de maintenant, ils l'avaient décidé sans même ouvrir une seule fois la bouche, plus rien ne les bloquerait dans leur relation. Rien en saurait mettre à l'épreuve l'amour qui s'était développé entre eux. 

Blotti dans les bras de Kuroo, le capitaine de Karasuno respirait le parfum de celui qu'il aimait. Le plus vieux caressait tendrement ses cheveux et embrassait son front à intervalle irrégulier. L'atmosphère qui prospérait était gorgée de tendresse, de douceur et de pureté. Aucun son parasite ne vint perturber la tranquillité de leur bulle. Même dans la maison, plus aucun bruit ne résonnait, pas même les voix de Tamako et Hiroya. 

Les garçons se glissèrent finalement sous les couvertures après une série de bâillements, toujours serrés l'un contre l'autre, déterminés à ne pas se séparer. 

Leur nuit fut calme. Rien ne troubla le sommeil des tourtereaux. 

Quand le soleil se faufila à travers les rideaux, Daichi ouvrit doucement ses yeux et la joie éclaira instantanément son visage quand il remarqua Tetsurou, encore endormi. Son visage était détendu, ses cheveux relâchés, ses paupières closes. Le corbeau ne put s'empêcher d'immortaliser cet instant en le capturant avec l'appareil photo de son téléphone. 

Pendant deux heures supplémentaires, le chat continua de se reposer, son amant tout près de lui qui caressait ses mèches rebelles. 

- Bonjour, murmura le capitaine de Nekoma en ouvrant les yeux. 

- Bonjour. 

Un sourire plus grand illumina les lèvres du capitaine de Karasuno qui furent rapidement rejointes par celles de Kuroo. Leur baiser ne dura que quelques instants mais il suffit amplement pour teinter les joues des deux jeunes hommes. 

Le plus jeune se cala à nouveau dans les bras de celui qu'il aimait et soupira. 

- Je ne veux pas quitter notre cocon. 

- Moi non plus, je suis prêt à rester ici toute la journée s'il le faut. 

Un rire s'échappa de la gorge de Sawamura. 

- Et je suis très sérieux. renchérit le plus vieux. Je vais te garder pour moi encore un très long moment si tu le permets. 

Les bouches des deux amants se retrouvèrent encore une fois l'une contre l'autre, s'enlaçant amoureusement, ne souhaitant aucunement se délaisser. 

- Ce plan me paraît être une bonne idée mais je crains que nous soyons obliger de descendre pour manger. 

- Alors ne bouge pas et je t'apporte tout ce que tu veux. 

Daichi rit de nouveau. Il ne pouvait prendre Tetsurou au sérieux mais cette idée lui plut tout de même. 

- Alors je t'attends, murmura-t-il en se prélassant un peu plus dans le lit pendant que le chat se glissait hors du lit, direction la cuisine. 

Une quinzaine de minutes plus tard, il réapparut, plateau dans les mains et s'installa tout près du capitaine de Karasuno. 

- Votre petit déjeuner est servi. 

- Vous êtes bien aimable très cher, le remercia le corbeau en l'embrassant avec toute la tendresse qui l'animait. 

Les deux lycéens se mirent confortablement en place pour profiter de leur repas. Aucun autre son que celui de la satisfaction intense ne résonna dans la chambre. 

- C'est délicieux, soupira le plus jeune en repoussant son assiette vide. Un pur régal. 

- Je suis ravi que ça t'ait plu. 

Daichi s'agrippa au bras de Kuroo et sourit une fois encore. 

- Tu sais que je t'aime n'est-ce pas. 

- Évidement que je le sais, tout comme le fait que tu sais que c'est réciproque. 

Leurs lèvres se joignirent pour sceller leur accord. Leur amour était inébranlable à cet instant précis et ils avaient bien l'intention de le faire durer. 

- Tu sais, commença Sawamura, quand on s'est appelé il y a quelques mois pour discuter de la nouvelle relation de nos parents, je t'ai dit quelque chose que je regrette sincèrement aujourd'hui. J'aimerais le changer. 

Le capitaine de Nekoma fixa celui qu'il aimait. 

- Je t'en prie. 

- Je ne veux pas de toi comme frère. 


FIN

Je ne veux pas de toi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant