Addict en sevrage
Rien ne fonctionne comme je l'envisage
Étonnant déjà que j'arrive à manger suffisamment
Une journée, je la passe assez tranquillement
Une autre, je suis une montagne russes de sentiments
Et quand vient le soir, j'ai une chance sur 2 de pleurer des torrents
Un coup je dors facilement, un coup j'écris jusqu'à l'épuisementJ'ai mal à la poitrine, toujours un étau qui me compresse
Pour une fois que ce n'est pas juste le stressJe me sens vide
Ou parfois trop pleineElle hante mes rêves
Quand aurais-je droit à une trêve ?J'ai des flashbacks de moments randoms
Je regarde le mur pendant de longues minutes,
Tentant de reconstruire certains souvenirs
Comme pour les revivre
Parfois je pense tellement fort,
que j'ai l'impression de presque toucher du doigt la sensation que c'était de l'avoir dans mes bras
Tel un vestige d'autrefoisLa texture d'un certain vêtement, sa fragrance caractéristique, la chaleur émanant de son corps, ma main dans son dos, l'autre au niveau de sa taille, ou alors une sur sa joue, ou encore dans ses cheveux
Ses cheveux justement, tombant sur le côté de mon cou, me chatouillant légèrement
Ce moment de réalisation, ou de déréalisation, de la personne reposant près de moi
En conséquence, moi qui l'enlace de plus belle
Comme si j'avais peur qu'elle s'envole
Un calme régnant, audibles seul le bruit de nos respirations
Le bonheur je dirais, sans effort
Ce sentiment, qu'à l'instant t, rien de mal ne peut arriver, que le monde arrête de tourner, que le temps arrête de s'écouler, qu'il tend à s'étirer même, pourtant paradoxalement il est toujours trop écourté, que le décor autour disparait, que mon intérieur est en paix, que je suis invincible, qu'il n'y a qu'elle et moi, et personne d'autre, qu'autour rien n'existeJamais je ne peux souffler
Le genre de sensations qu'on essaye d'ignorer, mais qui revient toujours nous gêner
Un truc dont on ne sait se débarrasser
Un manque, un besoin, un désir, insatisfait, non comblé
Comme s'il manquait une pièce à mon coeur
Et qu'elle en détenait la clé
J'aime pas oublier des trucs, comme tout le monde j'imagine
Rageant de voir à quel point la mémoire a ses limites
J'ai peur de l'oublier
D'oublier toutes les choses qui font d'elle ce qu'elle est
J'ai peur que les lister
Ne me fasse que les dépersonnaliser
Sans leur modèle, elles sont inaniméesC'est ce qu'il va se passer pourtant
Un jour elle sera souvenir
Je me demande comment seulement
J'arriverai à la laisser partir
J'entendrai toujours au loin, l'éclat de son rire
En pensant à elle, je m'arborerai d'un sourire
Mais à son propos, jamais je ne cesserai d'écrire