Il m'arrive parfois tard le soir
Quand je n'ai plus la force de contrôler mes pensées
Mon cerveau me contemple, hilare
À imaginer des scènes qui jamais ne se produiraient
Dans un endroit non précis
Où tu n'es pas attendue
Je te croiserais de façon impromptue
Je serais prise d'un air ébahi
Tantôt tu te tiens sur le perron de ma porte
Sous un torrent de pluie
Tantôt nous sommes en soirée
Et tu me demandes une aparté
Tantôt tu m'attends en dehors d'un audi
Sur un banc devant, ton corps allègrement assis
À ta vue, mon estomac se serre
Mon coeur accélère
Je me pince sûrement
Pour vérifier que ce n'est pas une hallucination, tout simplement
Tu me dirais, « Est-ce qu'on peut parler ? »
Je ne sais à quoi je m'attendrais
Je me demanderais quelle bêtise j'ai encore faite
Comment ai-je pu encore joué les troubles fêtes
Mais il n'en serait rien
Tu commencerais, incertaine
Presque peureuse
Comme si tu doutais de ce que tu étais en train d'amorcer
Tu te confierais
Ton coeur enfin, ne serait plus fermé
Tu m'avouerais que tu m'aimais toujours
Que tu n'avais jamais cessé, jour après jour
Par je ne sais quel miracle
Tu serais partante pour franchir tous les obstacles
Tu t'afficherais si volontaire
Si déterminée, à bien faire
Je ferais mine de réfléchir
De te demander du temps, pour le brouillard éclaircir
Tout en sachant que mon choix était déjà tout fait
Il l'avait été, au moment où tu avais dit m'aimer
Car l'avouer dut relever d'une certaine difficulté
Mettre sa fierté, son ego de côté
Ne pas penser, à la peur de se faire rejeter
Se confronter à la réalité
Je te dirais que je méditerai
Même si je n'en avais pas la nécessité
Ce serait sûrement ma plus grande erreur
Comme mettre à cuire des pâtes, sans regarder l'heure
Je plongerais dans l'étang, sans en vérifier la hauteur
Je viendrais te trouver, à n'importe quel carrefour
Je ne ferais durer le suspens, pas besoin de détour
Ils n'existeraient plus, les alentours
Ce ne serait peut-être pas le plus glamour
Mais j'ai encore tout le temps, de te refaire la cour
Sans aucune crainte, je réciproquerais à mon tour
Cette chose qui jamais ne m'a quittée
Et aveuglément, dans tes bras je me jetterais
Personne autour de moi ne serait pour
Tenteraient de me détourner de ce malheureux séjour
Mais que voulez-vous, je ne suis bien trop faible que pour vaincre l'amour
